French – Israel Shamir http://www.israelshamir.com The Fighting Optimist Mon, 19 Oct 2020 17:17:36 +0000 en hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 Avant les élections américaines http://www.israelshamir.com/french/avant-les-elections-americaines/ http://www.israelshamir.com/french/avant-les-elections-americaines/#respond Mon, 19 Oct 2020 17:17:36 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3796 Le monde a commencé son compte à rebours vers l’événement le plus dramatique de cette année dramatique, les élections présidentielles américaines. Trump va-t-il franchir le cap ? Ce grand bonhomme orange qui a vaincu le Coronavirus et qui est revenu des griffes de la mort parviendra-t-il à battre Sleepy Joe et ses multitudes ? Ou les démocrates vont-ils nous entraîner tous dans la nuit du confinement éternel, où des militants noirs et antifa lourdement armés patrouilleront dans les rues et où les sociétés Big Data règneront en maître ?  Tout dépend du peuple américain, et des nerfs solides de son capitaine sur le pont de la Maison Blanche.

L’enjeu n’et pas le même pour nous. La différence est plus grande qu’elle ne l’a été depuis de nombreuses années. C’est une chance d’arrêter la désintégration de la virilité et de la féminité dans la soupe multigenre, de reconnaître la Volonté Divine qui “créa l’homme et créa la femme”.  La lutte des classes est certainement importante, mais de ce point de vue, il y a peu de différence entre les extrêmes ; tout en sauvant nos enfants de l’enseignement forcé des coutumes homosexuelles, ou même de la castration en temps voulu (“droits des transsexuels” pour les enfants de huit ans)  l’élection prend maintenant une place décisive. Notre carte maîtresse est plutôt faible ; nous aimerions voir un homme plus fort sortir sur le champ les troupes américaines des champs poussiéreux de l’Afghanistan et de l’Irak. Un homme qui serait capable de passer par-dessus Twitter et Facebook et de leur interdire de le censurer. Mais nous avons ce que nous avons, et c’est ce garçon bien intentionné qui va devoir faire face.

La bataille pour la nomination d’Amy Barrett, la candidate au SCOTUS, se déroule bien. Elle peut répondre aux questions piégées et aux insinuations des Dems. C’est une bonne guerrière. En tant qu’épouse et mère, elle est immunisée contre les attaques frontales et les insinuations sur le plan sexuel. Il y a de fortes chances qu’elle traverse cette épreuve avec brio. C’est extrêmement important – sa défaite rendrait la défaite de Trump presque certaine. Sa victoire donnera à Trump une chance de l’emporter.

Cependant, c’est dans la rue que tout se décidera, au final. Récemment, les conséquences des élections ont fait l’objet de vociférations. Un scénario possible, c’est ce qui s’est joué en Biélorussie. Le président, Alexandre Loukachenko, est une sorte d’atout. Il a maintenu l’industrie dans son pays au lieu de la transférer en Chine. C’est un macho. Il a courageusement écarté le redoutable virus Covid-19 et a refusé de plonger son pays dans le bourbier du confinement. Il a gagné les élections, mais ses opposants ont refusé de reconnaître le résultat et ont exigé sa démission. Ils ont fait défiler une foule immense dans les rues et ils ont marché jusqu’au palais du président. De nombreux manifestants portaient des masques soulignant leur adhésion au loyalisme Covidien. Loukachenko a sauté dans un hélicoptère et il s’est rendu dans l’enceinte assiégée, accompagné de quelques soldats et de son fils adolescent, et il portait une mitraillette. Cette vision d’un président décidé, armé et prêt à utiliser ses armes plutôt qu’à se soumettre, a suffi à repousser les foules hostiles. Il a gagné. Pas pour toujours, certes, mais peu de choses sont éternelles dans ce monde. En attendant, il se porte bien.

Un autre scénario possible, c’est ce qui s’est joué dans le lointain Kirghizstan. Ce pays avait été miné par le flux de travailleurs invités venus de l’étranger : ils ont été mis au chômage par la crise du Corona. Après les élections parlementaires, des foules de chômeurs mécontents ont convergé vers le Parlement, l’ont pris en main, ont envoyé le président se cacher et ont intronisé leur candidat au poste de Premier ministre. Leur candidat semble être un homme de paille de la mafia locale, ou plus précisément du parrain de la mafia qui se fait appeler Kolya Kyrgyz. Le président légitime a accepté sa défaite et s’est retiré, tandis que le nouveau Premier ministre assumait dans la foulée le poste présidentiel.

Que va-t-il se passer aux Etats-Unis : aurons-nous le scénario biélorusse ou kirghize ? Cela dépend entièrement de vous, les Américains. Vous devrez braver la rue et soutenir votre président contre ses opposants armés, et le faire avec tous les médias hostiles à votre égard. C’est un travail difficile, mais enviable : car ce que vous ferez va décider du sort de votre pays et de notre planète.

Les Faux-Juifs

La Russie tentera-t-elle d’influencer les élections américaines ? Eh bien, non. La Russie veut s’abstenir. Comme personne ne peut prédire le résultat des élections américaines, les Russes veulent attendre leur heure. Cependant, certaines forces rêvent de déclencher une guerre entre la Russie et son puissant voisin, la Turquie. Cette guerre serait désastreuse pour les deux États, et le président Poutine, prudent, est bien décidé à l’éviter. Tout comme le dernier tsar russe Nicolas II, qui était soucieux d’éviter une guerre avec l’Allemagne. Mais Poutine réussira-t-il là où Nicolas avait échoué ? L’incertitude demeure.

Les Russes réticents ont été entraînés dans la Première Guerre mondiale bon gré mal gré par une opinion publique bien organisée qui exigeait que la Russie “sauve les Serbes”, car cette nation des Balkans avait été attaquée par l’Autriche avec le soutien de l’Allemagne. Aujourd’hui, les médias poussent la Russie à entrer en guerre avec la Turquie afin de “sauver les Arméniens”. C’est le contexte de la guerre du Karabagh.

Il y a un fort sentiment anti-turc en Occident ; en partie à cause de l’activité du lobby arménien, et en partie à cause de la montée d’une Turquie puissante et indépendante après un retard de cent cinquante ans. Les États-Unis sont mécontents que les Turcs achètent des armes et jouent généralement aux côtés de la Russie. La France et l’Allemagne n’aiment pas que la Turquie fasse valoir ses droits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La Grèce est obsédée de longue date par les Turcs, et cela découle de vieux conflits, pour déboucher sur les droits d’exploitation du pétrole et la question du sort  des réfugiés. Cependant, les Arméniens sont uniques dans leur idée qu’ils parviendront à faire se battre les Russes pour eux.

Les Arméniens sont des faux-juifs, un autre “peuple qui vit seul”, engagé dans le commerce et le discours. Ils imitent les Juifs :  Les Juifs ont leur Holocauste, légalement protégé contre le déni. Les Arméniens ont bel et bien réussi à protéger leur propre tragédie de 1915 par une loi similaire en France. Le résultat a été tragicomique. Ils ont fait comparaître devant le tribunal de Paris un important historien juif (et va-t-en guerre de première bourre), Bernard Lewis, qui a été reconnu coupable d’avoir nié leur tragédie, tout comme David Irving. Mais David Irving a été condamné à trois ans de prison, et son nom est désormais toujours précédé du titre d’historien “discrédité”, tandis que Bernard Lewis a été condamné à une amende d’un franc et que son nom figure en bonne place sur diverses pétitions.

L’imitation n’est pas l’original : si les juifs célèbres sont Einstein et Rothschild, la célébrité arménienne c’est Kim Kardashian. Cependant, tout comme les Juifs, ils ont beaucoup de sentiments de supériorité envers leurs voisins. J’ai rencontré des Arméniens en 1988, qui m’expliquaient qu’ils sont tellement intelligents que l’Azerbaïdjan ne survit que grâce à leurs conseils. Ils occupaient à l’époque des positions privilégiées à Bakou. Je leur ai dit qu’il y a des Juifs qui sont obsédés par un sentiment de supériorité similaire, mais que les Juifs ne le partageraient jamais avec un étranger, tout au plus avec leurs épouses dans la cuisine. Ce sentiment leur a joué un mauvais tour : ils ont repoussé les Azéris hors des zones où ils étaient majoritaires, et en réponse ils ont été chassés de Bakou où ils formaient la classe moyenne et la classe moyenne supérieure.

Encore une fois, cela me rappelle les Juifs. Si les Juifs ont illégalement occupé la Palestine et expulsé ses habitants indigènes, les Arméniens ont illégalement occupé une partie de l’Azerbaïdjan et expulsé ses habitants indigènes également. Ils avaient accaparé ces terres au début des années 1990, lorsque l’URSS s’est effondrée. Les Arméniens ont beaucoup contribué à cet effondrement, car quatre-vingts ans plus tôt, ils avaient contribué à l’effondrement de l’Empire ottoman. L’Arménie a été la première République soviétique à quitter l’URSS ; grâce à sa puissante diaspora, l’Arménie a vaincu l’Azerbaïdjan, beaucoup plus peuplé, tout comme Israël a vaincu des pays arabes très peuplés. Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan tente de regagner les territoires perdus et de ramener un million de réfugiés azéris chez eux, tout comme les Arabes ont tenté de ramener les réfugiés palestiniens en Palestine. À mon avis, les réfugiés devraient être autorisés à rentrer, qu’il s’agisse de réfugiés palestiniens dans ce qui est devenu Israël ou de réfugiés azéris dans ce qui est devenu l’Artzakh. Les gens devraient vivre ensemble sans nettoyage ethnique.

Pendant 30 ans, les Arméniens ont eu la possibilité de trouver un modus vivendi avec l’Azerbaïdjan à des conditions avantageuses ; il y avait de nombreuses options. Mais, comme les Juifs avant 1973, ils pensaient que ce n’était pas nécessaire. Les Azerbaïdjanais ont déclenché les hostilités fin septembre en espérant relancer le processus de paix. La Russie les a convaincus de cesser le feu, à condition que les négociations reprennent, mais le Premier ministre arménien a refusé obstinément de négocier. La guerre a repris, et les Azéris ont effectivement libéré une partie des territoires occupés. Il y a maintenant un nouveau cessez-le-feu ; si les Arméniens ne négocient pas sérieusement, les hostilités reprendront.

Les Arméniens ont déplacé leur combat dans les médias et les relations publiques ; ils appellent le monde à prévenir un “génocide”. (Tuer quelques dizaines de soldats arméniens est un “génocide”, tandis que tuer des milliers de Palestiniens ou d’Azéris ne compte pas comme un génocide). Ils essaient d’aspirer la Russie dans leur guerre, de combattre l’Azerbaïdjan et la Turquie. Les Arméniens ont une position très forte dans le discours russe, soutenant principalement une ligne “patriotique”, loyaliste, poutiniste. À l’époque soviétique, ils étaient un élément mineur en dehors de Bakou, mais après l’effondrement, beaucoup de Juifs sont partis en Israël, et les Arméniens, plus claniques même que les Juifs, ont pris les places vacantes et sont devenus les grands animateurs des médias russes.

La diaspora arménienne en Russie est ancienne et bien établie. Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères russes sont en partie d’origine arménienne, bien que cela ne signifie pas grand chose. La responsable de Russia Today, Mme Simonyan, est d’origine arménienne, mais elle a été brutalement attaquée par l’Arménie pour son manque de soutien à la cause arménienne. (Tous les juifs ne sont pas sionistes ni même partisans d’Israël.) Maintenant, le lobby arménien pousse à la guerre, tout comme les juifs américains ont poussé l’Amérique dans leurs guerres au Moyen-Orient.

L’Arménie est membre de l’OTSC, une nouvelle (et bien plus petite) mouture du traité de Varsovie. C’est l’argument principal des Arméniens pour réclamer une aide russe. Cependant, le Karabagh ne fait pas partie de l’Arménie ; c’est une partie de l’Azerbaïdjan, reconnue comme telle à l’international. C’est pourquoi les Arméniens tentent de provoquer une attaque azérie sur leur  territoire propre. La dernière provocation a eu lieu la nuit dernière (le vendredi 16 octobre), lorsque l’Arménie a tiré un missile balistique SCUD sur la ville azérie de Ganja située à plus de cent miles de la zone de combat. Une douzaine de civils ont été tués, il y a eu cinquante blessés, quelques maisons détruites. C’est un pas vers une guerre ouverte entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et les Azéris l’ont accueilli avec joie, car ils préféraient se battre sur leur propre terrain, sur leur propre territoire (même s’il est occupé). Maintenant, les Azerbaïdjanais se sentent tenus de répondre à la source du feu, et ce sera l’Arménie elle-même qui sera visée. Cela obligerait-il la Russie à entrer dans la mêlée ?

En attendant, Poutine essaie d’éviter une telle confrontation. Il a déployé trop d’efforts pour ramener les Azéris dans l’orbite russe après la perte de cette république riche en pétrole au profit de Moscou à l’époque d’Eltsine. Les Azéris sont alors restés fidèles à l’Union soviétique, tandis que les Arméniens s’alliaient aux démocrates d’Eltsine, et que Moscou les soutenait. Les efforts de la Russie pour améliorer ses relations avec Bakou et pour mettre fin à son soutien unilatéral à l’Arménie ont été couronnés de succès : L’Azerbaïdjan est également passé d’une position pro-occidentale à une position plus équilibrée qui reconnaît les intérêts de la Russie.

Poutine souhaite limiter le conflit armé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et ne pas permettre aux troupes russes de participer à la guerre, mais aussi maintenir toutes les troupes étrangères hors de Transcaucasie. Une autre exigence consiste à maintenir les richesses pétrolières et gazières de la Transcaucasie et du Turkménistan dans le système des oléoducs russes. Cela demande une politique astucieuse. Un texte très utile pour comprendre cet aspect des choses est la dépêche confidentielle de l’ambassadeur des États-Unis à Bakou 09BAKU109, publiée sur Wikileaks (je l’ai publiée ici en russe et en anglais). Il y est dit que “la Russie a intensifié ses efforts diplomatiques pour détourner l’Azerbaïdjan de ses liens politiques, sécuritaires et énergétiques avec l’Occident. Ils notent que cela fait partie d’un effort plus large de la Russie pour retrouver sa position d’arbitre politique et économique des affaires dans la grande région du Caucase du Sud. Reconnaissant l’importance que le régime d’Aliyev accorde à la stabilité, la Russie continuera probablement à tenter de montrer que l’Occident est un partenaire peu fiable, que l’orientation vers l’Ouest et la démocratisation conduisent au chaos et que la voie vers la stabilité du régime passe par Moscou”.

Ceci a été écrit en 2009, et depuis lors, la Russie a réussi à se faire un ami de l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, Poutine n’est naturellement pas prêt à risquer cet exploit pour les beaux yeux de l’Arménie, que de nombreux Russes décrivent grossièrement comme “une valise sans poignée,  difficile à porter mais qu’il serait dommage de jeter”. À classer dans la colonne du passif plutôt que du côté des actifs, exactement comme pour Israël, du point de vue de nombreux Américains.

La Turquie est un partenaire très important pour la Russie, malgré de nombreux désaccords et même des confrontations mineures en Syrie et en Libye. La Turquie détient la clé des mers chaudes en contrôlant le Bosphore. Les bellicistes affirment que la Turquie veut prendre le contrôle de la Transcaucasie et d’autres États turcophones en Russie et dans l’ex-URSS. C’est impossible : La Turquie est un État successeur de Byzance, et elle n’a jamais outrepassé ses frontières historiques. La langue commune est une bonne chose en matière de liens culturels, mais ce n’est guère suffisant pour l’union dans un seul État. La race et l’ethnicité sont encore moins une raison de poids. Adolf Hitler, étant un romantique de la race, croyait que l’unité raciale entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne entraînerait leur partenariat, ce qui explique la débâcle de Dunkerque ; mais la réalité lui a donné une gifle. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est une autre preuve que la race, l’ethnicité et la langue n’ont que peu d’importance en politique. Par conséquent, il n’y a aucune chance d’expansion turque dans les territoires turcophones de l’ex-URSS.

Cependant, la Turquie veut jouer un rôle en Transcaucasie, et c’est un souhait parfaitement légitime. Poutine le reconnaît, et il est prêt à l’accepter, comme nous l’avons appris lors de sa conversation téléphonique avec Erdogan il y a deux jours. En effet, le groupe de Minsk coprésidé par la Russie, les États-Unis et la France en 1994 n’avait précisément rien obtenu, car les trois présidents ont de puissants lobbies arméniens. L’implication active de la Turquie devrait permettre de sortir le processus de paix du marécage dans lequel il est enlisé, et d’instaurer un modus vivendi entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Ce modus vivendi permettra aux réfugiés azerbaïdjanais de rentrer chez eux, tout en empêchant l’expulsion des Arméniens du Karabagh. Les Azéris ont promis de garantir l’autonomie du Karabagh, il semble donc que ce soit une solution gagnant-gagnant possible. En tant que spécialiste d’Homère (et traducteur de l’Odyssée), je suis certain qu’un compromis vaut mieux qu’une victoire pure et simple. Les Grecs et les Troyens avaient de nombreuses options pour mettre fin à la guerre avec un compromis, mais ils ont poussé à la victoire et tous ont péri. Il faut espérer que les Azéris et les Arméniens prendront ce conseil à cœur et que la Russie pourra rester les bras croisés, au moins jusqu’à l’issue des élections américaines.

P.S. Que s’est-il passé avec les Arméniens en 2015 ? Les Arméniens ont souffert pendant la Première Guerre mondiale parce qu’ils combattaient l’Empire ottoman – et qu’ils ont perdu. Ils se sont rangés du côté de l’ennemi. Les Alliés leur avaient promis presque toute l’Anatolie, et les Turcs auraient connu le triste sort des Azéris sans l’épée de Mustafa Kemal. Les Arméniens ont fait une bonne tentative de nettoyage ethnique des Turcs et des Kurdes, mais ils ont échoué[1]. Ils ont été internés ou déportés par le gouvernement impérial. De même, les Japonais ont été internés par Franklin D. Roosevelt, les Allemands ont été déportés par la Grande-Bretagne, les Palestiniens ont été déportés par Israël, les Turcs ont été déportés par la Grèce – et beaucoup ont péri.

Depuis lors, le monde a changé. L’Empire ottoman a disparu ; si les Arméniens veulent retourner au lac de Van, ils peuvent être autorisés à revenir, à condition de reconnaître pleinement la souveraineté turque. Il est conseillé aux Arméniens de prendre en compte le présent. En raison de leur obsession pour le passé, leur république est dans une situation désespérée. Quiconque peut émigrer le fait. Il y a plus d’Arméniens à Moscou qu’à Erevan. Faire le jeu des néoconservateurs US n’améliorera pas leur situation. Au lieu d’aggraver la situation et de rêver de redessiner des cartes, ils devraient se calmer et faire la paix avec leurs voisins turcs, azéris et kurdes.

[1] Un bon résumé par un historien américain :

http://homepages.cae.wisc.edu/~dwilson/Armenia/justin.html

Discours prononcé par le Dr Justin McCarthy à la Grande Assemblée nationale turque, le 24 mars 2005.

Joindre l’auteur: israelshamir@gmail.com

Traduction: Maria Poumier

Source: https://www.unz.com/ishamir/before-the-elections/

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Trump n’a pas flanché http://www.israelshamir.com/french/trump-na-pas-flanche/ http://www.israelshamir.com/french/trump-na-pas-flanche/#respond Tue, 29 Sep 2020 16:23:52 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3782 Trump n’a pas flanché. Il a choisi la belle Amy Barrett pour remplacer la sorcière disparue à la Cour suprême. Quelle différence ! Une catholique fervente au lieu d’une juive athée ; une femme épanouie et mère de sept enfants au lieu d’une harpie autoritaire, avide de mariages entre personnes du même sexe et d’avortements ; l’été au lieu de l’hiver.

Il a fait ce choix alors même que l’Amérique libérale-féministe pleurait encore Ruth Bader Ginsburg, à gros sanglots bruyants. Ses funérailles ont été impressionnantes, voire sans précédent. Dans ma Russie natale, seul Staline a été suivi avec un tel faste.

La défunte RBG était aussi laide que ses actes (la beauté et la laideur comptent, comme l’expliquait Oscar Wilde) ; probablement personne dans l’histoire n’a plus contribué à la destruction de la famille, à la profanation du mariage, au massacre des enfants. Elle a poussé le féminisme à l’extrême : après sa récente visite en Israël (elle n’aimait pas ce pays), elle a déclaré que les femmes israéliennes étaient discriminées comme les Noirs, au temps des lois de Jim Crow. Elle s’est sentie désolée pour les juges israéliens qui sont mis à la retraite à 70 ans, au lieu de servir à vie, jusqu’à 87 ans dans son cas.

Peut-être que la RBG était la mamma secrète de Washington, la réponse au pape de Rome, la souveraine cachée de l’empire américain dans une hiérarchie judéo-maçonnique, le haut du panier reptilien, la cheffe de l’État profond, alors que le président n’est qu’une figure de proue. Pendant de nombreuses années, elle s’est accrochée à la vie et au pouvoir, jouissant de torrents de bains de sang infantiles. Elle voulait survivre à la présidence de Trump, voir sa fin, à ce bonhomme ; passer le pouvoir au prochain reptilien, officiellement nommé par Biden, mais Dieu l’a arrêtée en si bon chemin, et a donné une chance à l’humanité. Avec la RBG à la Cour suprême, Trump n’aurait pas eu la moindre chance, tel un flocon de neige en enfer, de gagner l’élection. Toute décision judiciaire aurait été brandie contre lui. Il aurait été déclaré occupant illégal de la Maison Blanche bien avant le décompte des voix. Maintenant, il a une chance.

L’entourage de Miss RBG a interpellé Trump : “N’allez pas avoir l’outrecuidance de nommer un nouveau juge de la Cour suprême à sa place ! Le nouveau juge sera nommé par le nouveau président, M. Biden !” C’était le premier défi de Trump. Le magrepha des grands médias, cette machine à crier perçante (si puissante qu’une personne à Jérusalem ne pouvait pas entendre son voisin parler à cause du son du magrepha, dit le Talmud) a été lancé à plein volume, criant “N’osez pas !” et “Il est illégal de nommer un juge en année électorale ! C’est le mantra du Projet Integrity transition : “Trump va perdre les élections et il va se battre pour conserver son pouvoir, mais il finira par se rendre et créer sa propre chaîne de télévision, sa MAGA TV”. L’objectif de cette campagne médiatique est de briser la volonté de Trump de résister et de démoraliser ses partisans.

Si Trump avait succombé aux vociférations des médias, il serait aujourd’hui un canard boiteux, prêt à être plumé. Mais il n’a pas cédé. Il a décidé de choisir un nouveau juge dès que possible, avant les élections.

Pourquoi est-ce si important ? Pour les jeunes comme pour les non-Américains, il est difficile de comprendre pourquoi la personnalité du président de la Cour suprême est si importante. D’autres pays sont dirigés par un roi ou président ou premier ministre, modéré par le Parlement. D’autre part, les Juifs se laissent traditionnellement diriger par des juges. Aux États-Unis, avec la montée des Juifs, la voie juive a pris de l’ampleur et la Cour suprême a usurpé les prérogatives de la démocratie. Les juges de la Cour suprême peuvent annuler pratiquement toute décision du Congrès ou du Président.

Suivant l’exemple américain, la Cour suprême israélienne a également revendiqué ce rôle, et l’année dernière, la Cour suprême britannique récemment créée s’est immiscée dans le fonctionnement normal du gouvernement et a tenté de faire échouer le Brexit. Ainsi, dans les pays fortement judaïsés, le commandement juif traditionnel par les juges s’est imposé.

Aux États-Unis, les tribunaux sont devenus très politisés ; ils adoptent une approche militante, rendant des jugements et ne tenant pas compte de l’opinion de la rue. De nombreuses décisions importantes, du “mariage” homosexuel à l’immigration, sont prises par des juges et non par les pouvoirs législatif ou exécutif. On peut être d’accord ou non avec ces décisions, mais il ne fait aucun doute qu’elles sont prises pour contourner la loi américaine ; c’est aux juges qu’il appartient de statuer, et non au peuple des États-Unis. En conséquence, la démocratie américaine a été éviscérée. L’élection du président des Déplorables, Donald Trump, a été systématiquement neutralisée par les juges. Pratiquement toutes ses décisions importantes ont été bloquées et annulées. Pour que son élection ait une quelconque signification, il faut d’abord qu’il  apprivoise la mégère de la Cour suprême. C’est un travail qui peut difficilement être accompli en deux mandats, et qui peut être impossible en un seul mandat, mais il fait de son mieux pour restaurer la démocratie. Si Amy prend effectivement son poste à la Cour suprême, la rapide conquête libérale de l’hégémonie peut être contrée, et peut-être même inversée.

La liste de Trump n’en comptait plus que deux : celle-ci, Amy Coney Barrett, ou Lagoa, fille d’immigrés cubains. Prenez la Cubaine, lui ont dit les conseillers de Trump, et les Cubains de Floride voteront pour vous. Plus encore, les Latinos voteront pour vous ! Caressez les minorités, et vous gagnerez ! Mais Trump a choisi Amy. Il a donné une chance à une Américaine normale, sans histoire de genre, ni immigrée, ni noire, ni latino, ni homosexuelle, ni trans, ni juive et même pas membre de l’Ivy League. Pendant des années, ces personnes ont été les moins privilégiées, toujours rejetées par les soi-disant plus intelligents qui préfèrent la politique des identités minoritaires, mais Trump a mis tout cela de côté et a choisi une Américaine traditionnelle.

C’est très important. Outre ses implications idéologiques, le choix de Trump reflète ses pratiques d’embauche. Les Dems, le parti du Nouvel Ordre Mondial, s’appuient sur les minorités ; elles sont plus faciles à modeler et à faire plier. Ces groupes  sont généralement obéissants. Les Américains sans problème de genr, la majorité, ont été évincés des postes importants, et tous les emplois les plus puissants ont été attribués à des gays, des gens de couleur, des Juifs et des Hindous. Aujourd’hui, Trump a commencé à compenser ce déséquilibre. Kevin MacDonald a fait remarquer que la question de savoir “qui obtient le poste” est la plus importante dans la lutte pour la domination. L’Eglise était autrefois un outil pour réserver les meilleurs emplois aux chrétiens tout en maintenant les juifs en bas de l’échelle. Avec la réduction des effectifs de l’Église, les Juifs obtiennent maintenant les emplois, et ils maintiennent les simples citoyens, les Américains “sans trait d’union” tout en bas de l’échelle.

Le tout premier article attaquant Amy a été publié dans The Nation. Il a été rédigé par le toujours réjouissant Elie Mystal, qui se décrit lui-même comme “noir”. C’est un “noir professionnel”, comme son père avant lui ; un avocat à la peau claire de l’Ivy League qui a peut-être des ancêtres noirs et qui en fait le plus grand usage possible pour maintenir son “privilège noir”. Si cela ne suffit pas, il se défait de sa déficience de genre (il n’est pas une femme ou un trans) en “admettant fièrement et avec joie que sa femme porte le pantalon dans la famille”. Les attaques ultérieures contre Amy ont été concoctées par des personnes d’origine similaire, c’est-à-dire des personnes qui revendiquent le statut de minorité privilégiée.

On dit qu’Amy Barrett veut changer la loi sur l’avortement. En réalité, elle veut faire réinstaurer la loi en tant que telle. La loi américaine sur l’avortement est basée sur la jurisprudence de l’affaire Roe v. Wade, (1973), “une décision de la Cour suprême des États-Unis dans laquelle la Cour a statué que la Constitution des États-Unis protège la liberté d’une femme enceinte de choisir de se faire avorter”. Cette décision est l’une des nombreuses décisions manifestement illégales prises par la Cour suprême. Le principal fait en cause, c’est que la Constitution des États-Unis ne protège ni ne nie cette liberté. Un tel droit pourrait être ajouté sous forme d’amendement à la Constitution, si les États étaient d’accord (je suppose qu’ils ne le seront pas). Mais il n’y a actuellement rien dans la Constitution ou dans les lois qui permettrait à la Cour suprême de court-circuiter les États et le peuple et de statuer sur le sujet de l’avortement.

De même, rien dans la Constitution américaine ne permettrait ou n’interdirait le “mariage” gay. En 2015, la Cour suprême des États-Unis a estimé, dans une décision à 5 voix contre 4 (un vote tranché par le vote de RGB) que le quatorzième amendement exige de tous les États qu’ils valident des mariages homosexuels et reconnaissent les mariages homosexuels célébrés dans d’autres États. C’était une contrevérité évidente : le quatorzième amendement a été promulgué en 1868, et pendant cent ans, personne n’a remarqué qu’il eût le moindre rapport avec le mariage homosexuel. Les partisans de ces unions pouvaient faire pression pour l’obtenir par la voie législative habituelle via les États ; mais ils avaient trouvé plus pratique de faire passer la chose par la Cour suprême, bien que celle-ci n’ait absolument pas le droit de contourner le système normal.

Amy Barrett, comme tous les citoyens américains qui aiment la démocratie, veut que le pays soit géré conformément à la Constitution ; elle ne reconnaît pas le droit des neuf diplômés inscrits à l’Ivy League de dire à la nation ce qui est le meilleur pour elle, en contournant le pouvoir législatif. Elle s’oppose également à la tendance des tribunaux à annuler les décisions du pouvoir exécutif. Si le président décide de limiter l’immigration de personnes qui auront probablement besoin d’une aide sociale, c’est sa décision. Le peuple peut élire un autre président avec des idées différentes, mais le tribunal ne doit pas s’immiscer dans la gestion de l’État. L’idée d’Amy Barrett est que la Cour suprême ne devrait pas être le dictateur suprême. Elle estime qu’elle devrait revenir à un rôle normal.

Dans le langage américain moderne, cela est considéré comme le “point de vue conservateur”. Ce n’est certainement pas le cas. Vladimir Lénine n’était pas du tout un conservateur, mais il était avocat de formation et il était toujours contre le fait de laisser les avocats et les juges prendre des décisions à la place du peuple. Il avait écrit que la profession d’avocat s’opposerait toujours aux intérêts du prolétariat. Tout comme Mme Barrett, il pensait que le peuple devait décider, tandis que le pouvoir judiciaire devait se contenter de traiter différentes affaires sans essayer d’écraser ou de créer des lois. Il n’est pas nécessaire d’être conservateur ou libéral pour soutenir les idées de Mme Barrett : il suffit de comprendre que les lois devraient être modifiées ou promulguées par des moyens démocratiques réguliers, par le biais du vote populaire, et non par quelques personnes supposées plus intelligentes.

Les tribunaux américains sont actuellement dominés par des juges qui font de l’ingénierie sociale, nommés par le parti démocrate, qui veulent mener le pays dans la direction qu’ils préfèrent, et au diable la loi et la volonté du peuple. C’est pourquoi l’approbation d’Amy Barrett par le Sénat ne sera pas facile. Si elle est élue avant les élections, elle pourrait bien devenir le katechon, la personne qui “empêche le pouvoir secret de l’anarchie de se frayer un chemin” (Paul, Thessaloniciens 2:6-7). Et les anarchistes le savent.

Les adversaires de Trump au Sénat sont habiles pour jeter de la boue sur les personnes nommées par le président populiste. Le spectacle honteux de l’audition de Brett Kavanaugh se répétera sans doute, avec des tombereaux de mensonges et de calomnies déversés sur la tête d’Amy Barrett.

Les juifs sont particulièrement mécontents du choix d’une catholique – parce que les catholiques ne sont pas encore complètement saturés de sionisme chrétien, contrairement aux protestants, et parce que les catholiques croient en Dieu. (Oh oui, les Juifs croient aussi en Dieu, mais ils considèrent qu’une religion avec leurs propres prêtres est inadaptée aux païens. Les païens doivent juste pourvoir aux besoins des Juifs, et les Juifs s’occuperont de toute la correspondance avec le Tout-Puissant). Les catholiques ont imprégné la connaissance du bien et du mal, de la morale et de l’immoralité, avec le vin de leur communion. Lorsque Amy Barrett a été confirmée comme juge de la cour d’appel, des politiciens juifs l’ont harcelée, en particulier Dianne Feinstein de Californie – “Alors, ma chère, je suppose que vous croyez au Christ ? Comment pouvez-vous être juge avec de tels préjugés ?” (Elle utilisait un langage plus étudié). Amy n’a pas bronché et elle a été approuvée. Peut-être survivra-t-elle au peloton d’exécution des Démocrates au Sénat.

Ce n’est pas sûr. Les Démocrates ont promis de mourir plutôt que de la laisser prendre la place de Ruth Bader Ginsburg, car cette place, à leur avis, appartient de droit à une Juive libérale. Une position moins importante pourrait revenir à une “personne de couleur” privilégiée ou à une minorité sexuelle, mais la place supérieure doit rester entre les mains des Juifs. Beaucoup de choses dépendent des juges de la Cour suprême – il est très probable que l’élection se fera à ce niveau. Mais le fait que Trump ait pris un risque et ait choisi une Américaine blanche ordinaire – une mère de famille nombreuse qui croit au Christ – est déjà un évènement considérable. Il pourrait s’agir d’un tournant dans l’histoire américaine.

Contacter Israel Shamir: adam@israelshamir.net

Source: https://www.unz.com/ishamir/trump-did-not-flinch/ et israelshamir.com)

Traduction: Maria Poumier

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Guaido, président du Bélarus http://www.israelshamir.com/french/guaido-president-du-belarus/ http://www.israelshamir.com/french/guaido-president-du-belarus/#respond Sun, 16 Aug 2020 23:19:44 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3752 Ce n’est pas encore fini, mais Loukachenko peut-il survivre à la tempête ? Depuis les élections présidentielles du 9 août 2020, le Bélarus a connu une vague de protestations en bonne et due forme. Les manifestants affirment que les élections ont été truquées, tout comme les dames aux chapeaux de chatte en accusaient Trump en 2016. Les protestations sont présentées au monde entier à travers la loupe de la machine à fake news mondiale. Il existe des douzaines de canaux médiatiques, qui traitent tous du thème du truquage des élections et de la répression des manifestations.

Mais la répression biélorusse n’est pas un sujet brûlant, sur place. La foule n’est pas nombreuse, car les Biélorusses sont des gens très civils et obéissants, ils attendent même que les feux passent au vert (une qualité rare à l’Est). Malgré les provocateurs et les révolutionnaires formés par Soros, il y a peu de blessés, bien moins que n’en fait la confrontation moyenne entre vos manifestants dans l’air du temps et la police locale, qu’ils s’appellent Gilets Jaunes ou Black Lives Matter.

Un manifestant a essayé de lancer une grenade à main dans les rangs de la police ; il a raté son coup,  la grenade lui a explosé dans la main et il est mort de ses blessures. Cet incident est déjà présenté par les médias comme un “meurtre de masse” et même un “génocide”. Les ambassadeurs de l’UE sont venus déposer des fleurs sur le lieu de son martyre. Ce dernier héros médiatique est devenu le nouveau George Floyd, une comparaison pertinente car le malheureux artilleur bélarussien avait également un riche casier judiciaire. Ils sont en train de produire un autocollant BLM où le B désigne la Biélorussie. Faut-il parler de “détournement culturel” ou de “non respect des règles d’utilisation” ? YouTube pourrait leur taper sur les doigts automatiquement, pour le copyright.

Les présidents de Pologne et de Lituanie ont proposé leur médiation, impliquant que Loukachenko devrait se retirer. Cette offre n’est guère tentante. En 2014, le président ukrainien de l’époque avait accepté l’offre de médiation européenne et en quelques jours, il s’était vu contraint de fuir en Russie.

Loukachenko est d’une autre trempe ; ses policiers ont réussi à faire taire les protestations, qui n’étaient de toute façon pas si fortes. Il est encore trop tôt pour parier si la révolution de couleur va définitivement échouer ou gagner. Mais quelle donc est la cause des protestations, au-delà des plaintes commme quoi la vie est injuste ? Qui finance et organise ces manifestations?

La Biélorussie, richement dotée, a un certain nombre de prétendants. Les ennemis de la Russie au sein de l’OTAN veulent déplacer leurs chars à portée de tir de Smolensk ; la Pologne veut retrouver son ancienne dépendance (la Biélorussie a été sujette des Polonais pendant des centaines d’années). La Russie veut avaler la Biélorussie, mais Papa Loukachenko est trop coriace pour leurs mâchoires.

Un danger supplémentaire pour la souveraineté du Belarus, c’est l’entité opaque et puissante qui a organisé la réaction excessive du monde entier au coronavirus et a mis des milliards de personnes en détention. Loukachenko est le héros qui a rejeté toutes les injonctions au confinement ; le Belarus est resté calme et libre au milieu de l’hystérie mondiale. Les Bélarussiens ont pu applaudir leurs matchs de football tandis que le reste du monde battait en retraite et se terrait. À Pâques, les églises du Belarus sont restées ouvertes et la messe a été célébrée. Le 9 mai, jour de la Victoire en Europe, les Biélorusses ont eu leur défilé de la Victoire, tandis que même Poutine aux yeux d’acier était contraint d’annuler le sien. Une telle désobéissance au régime mondial devait être punie.

Comme Fidel Castro avant lui, Papa Loukachenko dirige son pays depuis des générations. Il a été réélu tous les cinq ans depuis 1994, année où lui, le plus jeune homme politique d’Europe, a battu le Premier ministre sortant lors d’une élection ouverte. Aujourd’hui encore, à 65 ans, sa stature n’est pas éclipsée. Ses résultats à Minsk, la capitale, ont dépassé les 60 % ; son principal concurrent a obtenu 15 %, tandis que pour l’ensemble du pays, il a obtenu environ 80 % des voix, un résultat impressionnant. Trop impressionnant, disent ses ennemis. En tout cas, il ne fait aucun doute qu’il a remporté la majorité des voix de ses compatriotes.

Le Belarus est un État mono-ethnique, avec très peu de diversité ; il n’y a pas de partis politiques forts, pas de médias puissants et indépendants, pas d’oligarques, pas de super-riches. Il est encore très soviétique, mais dans une version très élaborée, propre, moderne, bien remise à jour (l’URSS était assez misérable). Autre différence : pas de politique de parti. Alors que les Soviétiques ont toujours été dirigés par le parti communiste officiel, Loukachenko n’a pas de parti. Il n’aime pas les partis parce qu’ils séparent les gens. Il veut que les gens soient unis – et ça marche. Il n’y a pas de parti d’opposition important. L’opposition dit : “AGL [Alexander Grigoryevich Lukashenko], partez, vous avez gouverné pendant trop longtemps, nous en avons assez de vous”. Un citoyen sain d’esprit ne votera pas pour des gens qui n’ont pas d’autres objectifs que la convoitise du pouvoir. Être fatigué d’un président n’est pas vraiment un bon argument.

Après le premier sondage, les “élections truquées” sont devenues le cri de guerre de l’opposition. Comme les Clintoniens, qui ne pouvaient pas croire que quelqu’un voterait pour Trump, l’opposition en Biélorussie ne pouvait pas imaginer pourquoi les gens voteraient pour ce vieux fossile (65 ans). En effet, de telles revendications sont l’aliment de base de la politique moderne ; il n’y a guère de pays au monde où les résultats des élections ne soient pas contestés. On prétend toujours que les résultats ont été falsifiés, que le peuple a été induit en erreur, que le président élu ne méritait pas d’être élu, que ce sont des ploucs racistes qui ont voté pour lui ou que la Russie a fait basculer les sondages. Les raisons pour lesquelles les résultats des élections ne devraient pas être reconnus n’ont d’autre limite que celles de l’imagination humaine.

La dernière victoire électorale d’AGL a été officiellement reconnue par les pays du monde entier. Il a été félicité par les présidents de la Chine, de la Russie, de la Turquie ainsi que par le patriarche de Moscou Kyril (l’Église du Belarus fait partie intégrante de l’Église orthodoxe russe). L’opposition tente de stimuler l’intérêt pour un changement de régime en suivant les manuels de Gene Sharp : faire monter la température avec des attaques contre la police, puis la rafraîchir avec des filles vêtues de blanc distribuant des fleurs et posant avec ces mêmes flics. C’est la carotte et le bâton. Le point et le contrepoint. Le combattant de la liberté et le martyr. Cette technique a fonctionné avec succès dans de nombreux pays, et sera probablement mise en oeuvre en novembre aux États-Unis.

Le Belarus nous montre en quoi consiste vraiment “l’ingérence étrangère dans les élections”. On n’en est plus à placer quelques publicités sur Facebook. On forme des centaines de jeunes hommes aux arts obscurs de la guerre urbaine : la recette pour bien utiliser les cocktails Molotov, le braquage de voitures, l’infiltration transfrontalière, la contrebande d’argent, le recrutement et le paiement de mercenaires, comment gérer un centre de crise 24 heures sur 24 depuis l’étranger, où et comment attaquer la police, comment préparer et mener une révolution de couleur scénarisée – voilà comment l’ingérence étrangère influence les élections au Belarus.

Que veulent les manifestants au-delà de la suppression d’AGL ? Il s’avère qu’ils ont un programme : ils veulent faciliter l’embauche et le licenciement des travailleurs, mettre fin à la protection par les syndicats et à la législation sur le droit du travail, et mettre fin à la réglementation des prix. Ce sont les idées néolibérales habituelles, mais voici la plus importante : ils prévoient de privatiser et de vendre les actifs du pays. Seulement voilà, c’est là que leur front unifié s’effondre : l’opposition pro-occidentale veut vendre la Biélorussie à des investisseurs occidentaux, tandis que l’opposition pro-russe veut la vendre aux oligarques russes. Ces actifs sont appétissants et abondants, car 80 % de l’industrie et de l’agriculture restent dans le domaine public, plus que dans tout autre État européen.

La Biélorussie est le dernier vestige de l’Union soviétique, la dernière république socialiste soviétique. L’URSS était fondée sur la propriété de l’État sur les moyens de production, c’est-à-dire les usines, la recherche, l’industrie et l’agriculture. Dans la Fédération de Russie, ces biens nationaux ont été privatisés par Boris Eltsine et donnés à quelques oligarques. Ce n’est pas le cas en Biélorussie. Leur industrie est toujours un bien national ; leurs exploitations appartiennent toujours à des coopératives agricoles locales et non à des exploitations agricoles mondialistes.

Le Belarus est toujours assez riche ; son industrie a été modernisée, tout comme son agriculture. Ils produisent et exportent beaucoup de tout, principalement vers la Russie voisine. L’Europe s’intéresse peu aux camions et aux saucisses du Belarus parce qu’ils ont leurs propres camions et saucisses à vendre, mais la Russie les achète parce qu’elle les préfère et sait qu’ils offrent un bon rapport qualité-prix. Les produits laitiers, les meubles et la mode biélorusses continuent d’être populaires en Russie.

Le Belarus a hérité de deux énormes raffineries, l’une à Mozyr et l’autre à Novopolotsk, capables de transformer le pétrole brut et le gaz en produits prêts à l’emploi. La Russie produit du pétrole brut et du gaz, le Belarus raffine le tout ; ils devraient pouvoir faire de bons bénéfices en travaillant ensemble. Mais les oligarques russes derrière Gazprom ne se satisfont pas de leur part habituelle, ils ont donc créé une société intermédiaire basée en Lituanie ; la société “achète” le gaz russe et le “vend” ensuite au Belarus. Les paiements biélorusses sont redirigés à l’étranger vers les comptes bancaires off shore des oligarques. Une partie atteint finalement les caisses de l’État russe, mais beaucoup de versements s’égarent.

Gazprom a continué à augmenter le prix du pétrole livré aux raffineries biélorusses jusqu’à le facturer plus cher à ce pays ostensiblement allié que les États hostiles que sont l’Ukraine et l’Allemagne. En réaction, la Biélorussie s’est tournée vers le raffinage du pétrole norvégien et saoudien : il était moins cher que le pétrole russe. Maintenant, ils raffinent le pétrole américain. Depuis, la Biélorussie a décidé de couper les vivres à la société intermédiaire de Gazprom, et la police biélorusse enquête maintenant sur le détournement de fonds de l’État russe vers des comptes offshore. Les oligarques russes sont très mécontents de tout cela ; ils financent maintenant les manifestations biélorusses et une campagne bruyante contre AGL dans les médias et les réseaux sociaux russes.

Le président Poutine a un autre jeu en tête. Il aimerait voir la Biélorussie rejoindre la Russie en tant que république constitutive. Il ne tient pas  particulièrement à AGL (qui a pourtant résisté à l’hystérie du coronavirus encore mieux que lui), mais il ne veut pas non plus être dirigé par ses oligarques. C’est pourquoi il a exprimé son soutien lors des élections et a félicité AGL pour sa victoire. Mais les médias russes continuent de jouer contre Loukachenko, que ce soit à la demande des patrons des médias ou en raison de leur désir de se faire l’écho de leurs frères occidentaux.

Tous les oligarques, à l’Est comme à l’Ouest, voudraient détruire le dernier vestige de l’URSS et effacer toute possibilité d’en tirer des leçons. C’est ce qui ressort des élections et de la tentative de changement de régime. Les succès de la Biélorussie d’AGL, ça les agace. Si vous pensez que le socialisme n’est pas une stratégie qui marche en matière d’économie, pensez au Belarus et réfléchissez-y à deux fois.

Pendant un certain temps, au moins jusqu’en 2015, l’économie du Belarus était celle qui connaissait la croissance la plus rapide en Europe ; son PIB augmentait de 10 % par an. Après le terrible effondrement de 1991, le Belarus a été le premier à rebondir (en 2002), tandis que la Russie est restée à la traîne jusqu’en 2006. Il suffit de regarder les faits : (1) la destruction totalement inutile de l’URSS a entraîné une reprise économique complète en 16 ans seulement pour la Russie partiellement privatisée ; (2) la Biélorussie, propriété de l’État, a pu rebondir en 12 ans ; (3) l’Ukraine, totalement privatisée, n’a jamais pu se redresser. Aujourd’hui encore, leur économie représente 65 % de ce qu’elle était au cours de la dernière année soviétique, en 1990.

Vous pouvez voir dans le graphique ci-dessous du PIB de la Russie (en gris clair) et du Belarus (la ligne continue) entre 1990 et 2018, que le bon vieux Belarus s’est plutôt bien débrouillé sous AGL. Là-bas, les salaires ont augmenté plus rapidement que la productivité du travail (contrairement, par exemple, aux États-Unis ou au Royaume-Uni où la productivité du travail a augmenté alors que les salaires ont stagné) ; il n’y avait (et n’y a) pratiquement pas de chômage au Belarus.

Après 2015, la Biélorussie a stagné, ce qui était étroitement lié à la stagnation de l’économie russe, mais ils se sont quand même bien débrouillés.

L’un des secrets de la réussite du Belarus c’est qu’il n’y a pratiquement pas de corruption. Nombre de sympathiques hommes d’affaires russes m’ont dit qu’il est presque impossible de corrompre un fonctionnaire biélorusse (contrairement à la Russie où les fonctionnaires sont légendairement corrompus). Ils m’ont dit que le KGB biélorusse (ils ont conservé le nom de la marque) est toujours vigilant, toujours en train de lutter contre la corruption. Ils ont un système bancaire transparent, et le soutien des citoyens bélarussiens moyens à l’éthique de la lutte contre la corruption fait qu’un fonctionnaire bélarussien est très, très réticent à accepter un pot-de-vin. (Il faut le verser dans une banque européenne à l’étranger, et ce n’est pas chose facile dans le climat actuel).

En tant qu’État post-soviétique, le Belarus est assez strict. Si le pays est tellement propre, c’est parce qu’AGL est connu pour faire des rondes personnellement dans les rues. S’il découvre des ordures qui traînent, il appelle le maire local et l’oblige à les nettoyer immédiatement. Il a plus qu’une touche de Lee Kuan Yew (LKY), le légendaire Premier ministre de Singapour de 1959 à 1990. Peut-être AGL tiendra-t-il aussi longtemps que LKY (31 ans !), alors qu’il a 26 ans d’ancienneté.

Une autre marque de rigueur c’est la taxe spéciale que les personnes sans emploi sont obligées de payer. C’est l’héritier de l’impôt soviétique sur les parasites. Une personne qui ne travaille pas peut même être jugée et condamnée. Le socialisme biélorusse n’est pas un refuge pour les fraudeurs à l’aide sociale.

L’impôt moyen en Biélorussie est de 30%, sauf si l’on travaille à distance dans l’industrie informatique. La Biélorussie, qui connaît bien l’informatique, compte 75 000 consultants, ingénieurs et techniciens en informatique qui travaillent pour des entreprises situées dans l’UE, en Russie et aux États-Unis. Si le salaire moyen au Belarus est d’environ 500 dollars par mois, les spécialistes en informatique gagnent plus de 2 500 dollars et ne paient que 7 % d’impôts. Je soupçonne AGL de vouloir faire en sorte que ça leur coûte moins cher de payer l’impôt que de l’éluder. On pourrait penser que ces gars seraient heureux, mais ils ne le sont pas. Beaucoup d’entre eux se sont joints aux protestations. Ils veulent une société plus libérale, et c’est naturel.

Les États-Unis veulent mettre Loukachenko de leur côté, et l’astucieux AGL est prêt à jouer le jeu. Il traite maintenant le pétrole américain dans ses raffineries. AGL veut rester ami avec tout le monde, et son nouvel ami proche, c’est la Chine. En Biélorussie, les hommes au pouvoir disent que leur pays va devenir la plaque tournante de la Chine en Europe. Le Belarus est très, très proche de la Russie, mais il a aussi peur d’être englouti et dévoré par ce géant ami. Si la pression sur AGL ne cesse de s’accroître, il pourrait devoir décider de passer par-dessus la barrière et de rejoindre la Russie. Les États-Unis le savent et essaient de ne pas trop le pousser à bout, mais les Russes sont assez intelligents pour encourager les protestations dans ce but précis.

Loukachenko va-t-il libéraliser son État ? Est-ce possible, sans pour autant renoncer à tous les acquis sociaux durement acquis ? Je n’en suis pas si sûr. Tant que les puissances impérialistes participeront aux échanges commerciaux, il n’y aura probablement aucun moyen de créer un État socialiste libéral. C’était la conclusion de Vladimir Lénine : il écrivait que le stade libéral serait atteint lorsqu’il n’y aurait plus de prédateurs à l’affût. Et il n’a pas traîné pour écraser la révolte de Cronstadt.

Les travailleurs du Belarus doivent comprendre ce qui leur arrivera si les rebelles remportent la victoire. Leurs industries seront vendues et démantelées afin qu’ils ne puissent pas concurrencer les vendeurs préférés des mondialistes, comme cela s’est déjà produit en Russie, en Pologne et en Lettonie. Le terrible exemple de l’Ukraine devrait les tenir à l’écart de la révolte. Mais cela suffira-t-il?

Ces différends devront peut-être être résolus par la force, si les manifestants n’acceptent pas le vote démocratique. Si les néolibéraux n’acceptent que la force, alors il faut employer la force. La force devra peut-être décider si le socialisme bélarussien survivra ou non. Après tout, les révolutions de couleur ne sont pas condamnées à réussir – elles ont échoué dans de nombreux pays. En cas de coup d’État pro-occidental, la Russie est susceptible d’intervenir, comme le lui permet le traité de l’OTSC. Mais la Russie n’est pas favorable au socialisme, que ce soit à Minsk ou ailleurs.

Mon conseil à l’administration américaine: il est temps de capitaliser vos succès au Venezuela. Lorsque les États-Unis n’étaient pas satisfaits du président du Venezuela, M. Maduro, ils ne se sont même pas soucié du résultat des élections, mais ils ont choisi (“reconnu”) un certain M. Juan Guaido, un membre plutôt jeunot de l’opposition. Ils lui ont attribué les actifs du Venezuela, y compris tout l’or que le pays gardait négligemment à la Banque d’Angleterre ; ils ont repris les ambassades vénézuéliennes et les ont données à M. Guaido, et l’homme a signé avec gratitude un contrat promettant des millions aux mercenaires basés aux États-Unis pour enlever le président actuel et introniser M. Guaido.

Aujourd’hui, l’Occident est mécontent des élections présidentielles en Biélorussie. Les Biélorusses se sont obstinés à reconfirmer leur président, M. Alexandre G. Loukachenko (AGL), dans ses fonctions, et c’est lui-même un homme têtu qui refuse de vendre les actifs de son pays et d’inviter les chars de l’OTAN. Mon conseil aux dirigeants américains est de réutiliser M. Guaido, de le reconnaître comme le nouveau président du Belarus et d’en finir avec AGL. Pourquoi prétendre que les trahisons sont différentes quand il s’agit de vendre des pays différents ? M. Guaido a prouvé son dévouement à l’Oncle Sam ; il a déjà l’expérience d’un président “reconnu” et non élu. Vive le président biélorusse Guaido !

P.S. Sur Beyrouth. Certaines personnes suggèrent qu’il y a eu des frappes “mini-nucléaires”. J’en doute, car ni  Israël ni les Etats-Unis ne possèdent la technologie requise, comme me l’a dit un physicien russe. Seule l’URSS possédait la technologie des mini-nukes ; la Russie a hérité de quelques exemplaires ad hoc; depuis des années, il n’en a pas été fabriqué de nouveaux.

Le problème est que les mini-nukes sont fabriqués à partir de californium et d’isotopes similaires, et ne peuvent être produits que dans le cadre d’une production à grande échelle de plutonium de qualité militaire, comme sous-produit. Israël n’a jamais produit autant de plutonium, et les États-Unis utilisent un processus totalement différent. Je conseille donc de prendre les révélations sur les “mini-nukes” avec des pincettes.

Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net

Traduction: Maria Poumier

Source: Unz.com et bientôt rendez-vous sur israelshamir.com (car Unz est bloqué sur Facebook)

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Les néopuritains http://www.israelshamir.com/french/les-neopuritains/ http://www.israelshamir.com/french/les-neopuritains/#respond Sun, 02 Aug 2020 23:22:29 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3756 Paolo Roberto, 50 ans, originaire de Suède (son père était italien), s’était fait un nom : boxeur connu, il avait sa propre émission de télévision, il apparaissait dans de nombreux programmes ; les Suédoises aimaient danser avec lui dans Danse avec les stars ; il avait aussi une entreprise rentable : il importait de l’huile d’olive italienne et des produits gastronomiques vendus dans la grande chaîne de supermarchés suédoise CO-OP. Toute cette gloire s’est évanouie en un instant. La police suédoise l’a piégé alors qu’il rendait visite à une fille de caractère douteux et la payait pour ses services. C’était un piège à miel. Les policiers sont sortis de leur cachette et ont emmené Roberto au commissariat local où il a été mis en détention et où la nation a été alertée. Il n’a rien nié, il a exprimé un profond remords.

 

En Suède, il est parfaitement légal de se livrer à la prostitution. Aujourd’hui, personne en Suède ne peut dire à une femme ce qu’elle doit faire de son propre corps, qu’il s’agisse d’avortement, de changement de sexe ou de prostitution. Pourtant, c’est un crime pour un homme de payer une femme pour du sexe.

 

C’est de l’insanité ; c’est comme si la vente de crack était légale alors que l’achat de crack est le seul délit. En général, c’est l’inverse, un consommateur occasionnel est libéré alors que le revendeur est arrêté. Mais peu importe, la Suède n’est pas le seul pays au monde à avoir une loi aussi étrange dans ses annales.

 

Roberto a été inculpé pour ce crime. Cela pourrait être pire : la Suède a des crimes extraordinaires dans son Code civil, l’un d’entre eux est le viol par mésaventure ou viol par imprudence, qui est commis par un homme qui a des relations sexuelles avec une femme qui accepte ostensiblement ou même sollicite des relations sexuelles, mais qui intérieurement  n’est pas disposée. Elle peut le faire pour de l’argent ou par ennui, mais pas pour le plaisir, et l’homme n’a pas prêté attention à ses émotions contradictoires. Il s’agit d’un viol suédois. Dommage qu’ils n’appliquent jamais la même logique aux travailleurs ; nous faisons souvent des choses encore moins agréables pour de l’argent, pour acheter de la nourriture ou payer un loyer, mais le propriétaire n’est pas puni pour avoir violé ses locataires.

 

Cette nouvelle définition du viol mérite la plume de Victor Hugo. C’est du viol suédois, d’avoir des relations sexuelles sans préservatif. C’est du viol suédois si le lendemain, ou quelques jours plus tard, la femme pense qu’elle a peut-être été violée. Ou qu’elle a été trompée, ou sous-payée, ou maltraitée. Pour ce délit mal défini, Julian Assange a déjà passé dix ans dans différents centres de détention. S’il avait tué la jeune fille, il serait maintenant libre. Notez que vous pouvez être coupable de viol suédois si vous vous dites infertile et que votre partenaire tombe enceinte. Êtes-vous coupable de viol si vous prétendez être juif mais ne l’êtes pas ? Il s’agit d’une contribution israélienne au concept de viol. Mais je m’écarte du sujet.

Paolo Roberto est accusé d’avoir payé une femme pour des relations sexuelles, le crime que Juda, fils de Jacob, avait commis avec Tamar (Genèse 38). La jeune fille de 25 ans a consenti, mais cela n’a pas d’importance. Elle venait d’un pays assez pauvre d’Europe du Sud, donc son consentement ne signifie pas grand chose. Ou peut-être a-t-elle consenti juste pour piéger le type et c’est ainsi que fonctionne la justice suédoise. Les prisons suédoises seraient vides si la police n’était pas autorisée à attirer et à piéger les Suédois.

Les conséquences pour Paolo ont été terribles : il n’a pas encore été jugé, il n’a pas été reconnu coupable, sa peine probable n’est guère plus qu’une amende, mais il a été lâché comme une patate chaude par la télévision suédoise, par le sport suédois, par la chaîne suédoise qui commercialisait son huile d’olive. Sa société a été mise en faillite du jour au lendemain. L’homme a été écrasé comme un insecte. Ce n’est pas la loi suédoise qui l’a écrasé. Aux yeux de la loi suédoise, il est toujours innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée. La loi suédoise n’a pas obligé les supermarchés à retirer son huile d’olive (en fait, une très bonne huile, j’en achetais) de leurs rayons. Paolo a été lynché par le nouvel esprit puritain qui fait partie intégrante de la nouvelle normalité.

Il était une fois la Suède, un pays extrêmement libéral et libre. Les Suédois étaient connus, ou même célèbres pour leurs moeurs sexuelles libres. Les jeunes filles suédoises indépendantes et courageuses n’étaient pas timides et elles étaient à l’aise dans des unions “familiales” très peu orthodoxes. Mais, alors que les États-Unis ont toujours épousé leur propre marque de puritanisme politiquement correct, les médias mondiaux entraînent maintenant les autres États occidentaux dans leur sillage. La France et même la Suède ont pris part avec leur propre interprétation aux manifestations américaines Black Lives Matter, ont racolé pour le compte de “Balance ton porc”, et semblent avoir un vif désir d’échanger leurs propres cultures contre le nouveau puritanisme.

Ce puritanisme croissant est une réponse contraire à la liberté personnelle dont nous jouissons depuis les années 1960, et traduit une lassitude blasée face à la sexualité commerciale excessive des médias. Les médias assaisonnent n’importe quoi avec du cul pour vendre. Vous ne pouvez pas allumer la télévision, de jour comme de nuit, sans voir un acte de copulation implicite ou explicite. Ils vendent des voitures, des snacks et des baskets en exhibant des corps nus. Ce flot de pornographie retourne l’humeur du public contre le sexe. À qui devrions-nous nous en prendre pour cette exploitation flagrante du sexe ? Aux hommes.

Le vieux puritanisme était dur pour les femmes ; les sorcières étaient brûlées, et les putains étaient expulsées de leurs maisons. Le Nouveau Puritanisme est dur pour les hommes. On apprend aux hommes que les galipettes peuvent avoir de graves conséquences. Sur le site d’une de leurs statues de Jefferson déboulonnées, les Américains devraient ériger une statue d’Andrea Dworkin, la féministe obèse et menteuse célèbre pour avoir dit que chaque rapport sexuel est un viol et que la pénétration c’est Le viol. C’est une icône de la Nouvelle Amérique puritaine.

Ils ne pouvaient pas interdire le sexe en soi, alors ils inventent des histoires sordides de sexe incestueux, de pédophilie, d’abus de prêtres, chaque conteur essayant de surpasser le dernier en date. La grande majorité de ces histoires sont de pures inventions, comme les histoires de sorcellerie du XVIIe siècle dans l’ancienne Nouvelle-Angleterre puritaine. Nous sommes en pleine campagne médiatique mondiale, et les hommes sont les cibles. Il s’agit de rabaisser son caquet au patriarcat, par la diabolisation systématique des garçons et des hommes.

Dans la frénésie médiatique actuelle, je ne peux faire confiance à aucune histoire, à aucune accusation d’un homme impliqué dans un crime sexuel sordide : ces campagnes médiatiques sont trop souvent utilisées pour détrôner un concurrent commercial ou détruire la popularité d’un rival politique. Souvent, l’homme n’est même pas accusé d’un délit, mais seulement d’un comportement frivole : une touche, ou une proposition impudique ; des actes naturels célébrés dans ma jeunesse. Oui, mes jeunes lecteurs, dans les années 70, vous pouviez toucher le genou d’une femme et lui proposer de vous accompagner lors d’un week-end passionné dans une station balnéaire, et elle était souvent d’accord. Cette époque libertine est complètement révolue. Même pour moi, elle me semble maintenant mythique, comme l’Atlantide. Elle n’existe plus.

Les États-Unis sont le modèle du nouveau puritanisme qui inspire les médias. Vous vous souvenez des femmes qui faisaient la queue pour affirmer que Bret Kavanaugh, le futur juge de la Cour suprême, avait essayé de les embrasser ou même de les violer quand elles étaient enfants à l’université ? La plus crédible d’entre elles n’aurait même pas prétendu qu’il s’était  comporté de manière criminelle ; juste de façon immorale,  selon les normes du Nouveau Puritanisme. Maintenant, chaque relation doit être réévaluée à la lumière du révisionnisme historique néopuritanesque. Les femmes qui posent pour une photo avec un candidat à la présidence ont maintenant un certain pouvoir sur lui. Au cours d’une campagne médiatique, on vous dégaine des flèches furieuses, mais après enquête, les allégations s’avèrent fallacieuses et motivées par l’intérêt personnel ou la politique.

Il est bon de voir que parfois, assez rarement, un homme peut encore réchapper intact d’une rencontre rapprochée. L’ancien premier ministre écossais, Alex Salmond, avait été accusé de tous les péchés sexuels habituels et a été complètement innocenté par le tribunal. Pas moins de dix femmes avaient été recrutées (apparemment au vu et au su de Nicola Sturgeon, le successeur de Salmond) ; elles se sont présentées et ont affirmé avoir été agressées sexuellement par Salmond. Elles ont été plutôt négligentes du côté des preuves et il s’est avéré qu’elles affirmaient avoir été attaquées à des moments et en des endroits où Salmond ne pouvait pas être présent. L’affaire a été rejetée et Salmond a été déclaré non coupable. Les procureurs écossais avaient passé des années à essayer de condamner Salmond, mais cela avait échoué de façon spectaculaire.

Vous vous demandez peut-être pourquoi ces parjures (qui sont des femmes bien branchées et proches du centre du pouvoir du parti au pouvoir, le SNP) n’ont pas été poursuivies pour leur tentative de faire accuser l’homme ? Eh bien, l’idée sous-jacente dans ces procès, c’est que la femme qui accuse ne peut pas perdre. Si elle gagne, elle peut rafler des millions, et si elle perd, même son nom reste secret! Ces parjures sont exemptées de toute conséquence juridique ; elles ne sont pas non plus tenues de payer frais de justice, ni dédommagements. Les femmes sont protégées. Qui paie ? Eh bien c’est notre collègue, l’excellent écrivain et ancien ambassadeur de Sa Majesté Craig Murray, voilà. Murray faisait un reportage sur le procès d’Alex Salmond pour le bien du public, publié sur son propre blog, lorsqu’il a été accusé d’avoir divulgué l’identité de certaines des femmes parjureuses. Homme consciencieux, Craig n’était pas coupable d’avoir donné des noms, mais même sa vague description d'”un politicien du SNP, d’un travailleur du parti et de plusieurs fonctionnaires et agents du gouvernement écossais, actuels et anciens” a été considérée par le tribunal comme une monstrueuse violation de la confidentialité.

Le public avait été bien préparé à cette attaque contre l’humanité par la culture empoisonnée de #MeToo, une vague massive d’hystérie médiatique soigneusement coordonnée. On sait que les femmes qui vivent en communauté ou dans des couvents ont leurs règles en même temps. #MeToo a été un événement de masse similaire. Il a été conçu pour pousser les femmes à bout. Ils leur ont même offert un bouc émissaire grotesque et approprié : Harvey Weinstein, un producteur de cinéma avec 386 crédits de production hollywoodienne à son actif.

Les actrices qui ont accusé Weinstein (plus de quatre-vingts femmes) seraient encore inconnues s’il ne leur avait pas donné des rôles dans ses films. Et elles lui ont rendu la pareille avec une ingratitude cruelle. Les actrices ont une certaine configuration psychologique qui les rend extrêmement indignes de confiance. Elles ont bien d’autres qualités pour compenser cette carence, mais vous ne pouvez pas prendre pour argent comptant les paroles d’une dame qui joue aujourd’hui Lady Macbeth et demain Madame Butterfly. Ce sont des actrices, dans la vie comme dans leur métier.

Pensez à la belle Angelina Jolie. Elle est aussi folle que le  chapelier toqué de Lewis Carroll. Même son propre père a dit qu’elle avait “de sérieux problèmes mentaux”. Sa longue histoire d’automutilations violentes a culminé avec son choix de se faire couper les seins à cause d’un test ADN qui indiquait un risque de cancer du sein. Elle a eu une longue lignée de petits amis et de maris, et beaucoup d’enfants adoptés en Afrique, arrachés à leurs parents naturels. Est-elle un témoin fiable ? Tout ce qui peut être à la mode, elle l’assumerait. Cette femme veut être adorée comme un modèle d’excellence; c’est un objectif honorable, mais c’est un rôle qui ne lui va pas du tout.

Les quatre-vingts accusatrices de Weinstein ont récolté des millions ; le grand producteur a été condamné à une peine de prison à vie. Le public, le grand public américain avait envie de lyncher l’homme qui leur a donné True Romance et Pulp Fiction. Etait-il coupable de ce dont on l’accusait ? Même les accusations étaient une parodie de justice. Les hommes de sa génération (et de la mienne aussi) faisaient régulièrement des propositions aux femmes. Nous sommes tous coupables, même si peu d’entre nous ont fait le même score que Weinstein. Pourtant, chaque femme était libre de refuser. Aucun rapport de police contre Weinstein n’avait fait surface avant que la campagne médiatique #MeToo ne batte son plein. Les avait-il harcelées ? Vous et moi sommes harcelés quotidiennement par des offres de prendre une autre carte de crédit ou un autre prêt bancaire ; nous sommes libres de refuser ce harcèlement caractérisé. Toute proposition non sollicitée est un harcèlement ; et nous recevons chaque jour des centaines de propositions de nature diverse. Qu’y a-t-il de si différent dans une proposition sexuelle faite à une femme ? Weinstein peut avoir commis un crime ou pas, mais dans l’air empoisonné de #MeToo, aucun besoin de preuve à l’appui d’une accusation, et l’homme a été lynché.

Peut-être que je vais maintenant perdre votre sympathie toute provisoire, mais je ne crois pas non plus aux allégations contre Jeffrey Epstein et Mme Ghislaine Maxwell. Et l’attaque contre le Prince Andrew est tout aussi aberrante. Chapeau pour M. Trump qui a osé exprimer sa sympathie à Mme Maxwell. C’était un acte d’une incroyable bravoure, de sortir du rang et de lui dire quelques mots aimables, à elle et à son sujet. Les lâches Clinton et Obama, qui étaient des amis proches d’Epstein et de Maxwell, sont restés le bec cloué. Trump, qui n’était pas particulièrement proche du couple, a parlé en leur faveur. Il mérite vraiment d’être réélu, malgré ses nombreux défauts. Un tel homme est maître de son propre esprit, et c’est une qualité très rare.

Je pourrais parfaitement réfléchir à une proposition d’achat du pont de Brooklyn, mais comment croire les histoires de cette femme perturbée qui prétend avoir été forcée de coucher avec un M. Epstein fabuleusement riche ou de rencontrer l’irrésistible  Prince Andrew, et qui dit avoir vécu “une détresse extrême, une humiliation, une peur, un traumatisme psychologique, une perte de dignité et d’estime de soi et une invasion de son intimité” dans son île ? L’absence totale de preuves et le manque total d’objectivité ne pouvaient prévaloir qu’au milieu d’une campagne médiatique. Ce que Mme Maxwell a dit dans une déposition, à savoir que Mme Giuffre “mentait totalement”, est plausible. En effet, toutes ces chercheuses  d’or mentent totalement.

Exemple : une accusatrice anonyme dit qu’elle témoignera que la “méchante” Ghislaine Maxwell l’avait violée “20 à 30 fois” à partir de l’âge de 14 ans et affirme qu’elle a été forcée d’avorter d’un bébé de Jeffrey Epstein. Des hommes honnêtes et d’excellente réputation comme le prince Andrew sont contraints de se mettre dans la position humiliante et impossible de devoir argumenter et se justifier face à des accusations sauvages. Il n’y a pas d’accusations raisonnablement crédibles contre ces personnes. Une femme s’est fait photographier avec le prince André. Elle avait au moins 17 ans ; à cet âge, les filles en Angleterre ont parfaitement le droit d’avoir une liaison avec un homme. D’autres filles sur d’autres photos étaient apparemment aussi majeures. Jeunes, oui, mais pas criminellement jeunes. De plus, une photo posée n’indique pas toujours une relation sexuelle. Certaines femmes prétendent qu’elles étaient des bébés et qu’elles ont été violées, mais il n’y a aucune preuve de quoi que ce soit, si ce n’est de leur cupidité.

Mike Robeson, qui a enquêté sur ces affirmations, est arrivé à la conclusion qu’elles étaient souvent initiées par de grandes entreprises pour escroquer de riches juifs. Le nouveau puritanisme est la carte du Joker qui peut éclipser l’as de l’antisémitisme. Il écrit :

“J’ai lu les articles d’investigation de Whitney Webb sur Epstein, qui sont souvent cités par la foule alternative et gauchiste comme preuve de ses connexions avec le Mossad et de ses activités de chantage. Mais les articles de Whitney Webb sont en fait pleins de rumeurs sans fondement, de possibles activités immorales ou illégales entre des personnes de haut niveau, des articles basés sur des connexions sociales ou commerciales fortuites et de rumeurs potentiellement accablantes corroborées principalement par ses précédents articles et messages. Elle a fait de très bons reportages sur d’autres sujets. Mais sur l’affaire Epstein, elle fait partie de ce qu’Israël appelle à juste titre le nouveau puritanisme”.

La célèbre photo du Prince Andrew ci-dessous est censée prouver l’implication salace de Frau Maxwell. C’est tout ce dont les nouveaux puritains ont besoin pour justifier le fait de croire aux rumeurs et d’en tirer leurs conclusions sur le mode  “Je te l’avais bien dit”. Mais les petits jeunes ambitieux savent  à qui se frotter judicieusement, c’est comme un sport, et ils jouissent de la complicité tacite des gens riches et/ou célèbres.

Jetez un coup d’œil au couple amusant qui figure sous le prince André et sa proie supposée:

   Vous reconnaîtrez peut-être Rosalynn Carter, alors Première Dame des États-Unis. À ses côtés se trouve rien moins que William Gacy, quelques mois avant son arrestation en tant que tueur en série et cannibale qui mangeait ceux qu’il avait massacrés. Devons-nous tirer des conclusions certaines de cette photo ?

En dessous de Rosalynn Carter se trouve une autre photo, celle-ci montrant le président George Bush de l’époque,  accaparé par le has been politique George Wallace et par le jeune aspirant politique Bill Clinton.

Quelles conclusions peut-on en tirer ? George préparait-il déjà Billy Boy à des choses plus importantes dans la vie ? Ou s’agit-il simplement d’une preuve photographique de la façon dont les aspirants gravissent les échelons de l’avancement personnel et professionnel ? Car il est clair que les riches et/ou célèbres, comme Rosalynn Carter et le Prince Andrew, doivent se résigner aux séances de photos, dont on se servira éventuellement pour les discréditer plus tard.

Très peu de choses sur l’affaire Epstein ont un sens – pas ses connexions sociales et financières et surtout pas ses liens présumés avec le Mossad. Tous les juifs riches des États-Unis sont des sayanim, mais cela ne signifie pas qu’ils font l’objet de chantage. Et les accusations de pédophilie sont ridicules. Ses “victimes”, dont aucune n’avait moins de 16 ans (aptes au mariage légalement dans la plupart des pays européens et dans de nombreux États américains), étaient des jeunes filles consentantes, bien payées et dorlotées, qui avaient eu la chance de choper un vieux pas trop moche. Tout ce qu’il savait sur ses clients riches et célèbres qui ont pu le faire tuer a peut-être un rapport avec ce qu’il savait sur leur compte, c’est sûr. Il a probablement partagé ses largesses avec ses amis et ses éventuels donateurs et contributeurs. Mais s’il les avait fait chanter sexuellement pendant des années, pourquoi continuaient-ils continué à revenir vers lui ?

L’angle du chantage n’a pas de sens. Il est plus logique que beaucoup de personnes célèbres aient préféré sa mort à un témoignage sur ses activités. Qui, célèbre ou non, voudrait se faire traîner dans la boue par les équipes de procureurs néo puritains trop zélés qui avaient déjà détruit la vie d’innocents accusés d’agressions sexuelles comme Jerry Sandusky et Larry Nasser, ainsi que des centaines d’autres au cours des dernières décennies d’hystérie américaine en matière d’abus sexuels et de dévotion au diable. Le fiasco du Pizzagate est une démonstration de la manière dont les foules peuvent être ameutées, utilisées, puis lâchées par une campagne médiatique orchestrée.

D’après ce que je vois sur les photos d’Epstein, c’était un homme intelligent, un bel homme chanceux, confiant et aimant faire la fête. S’il s’est tapé plus de bombasses que moi de toute ma vie, tant mieux pour lui.

Une autre motivation pour la liquidation de l’empire d’Epstein tient à la collaboration entre les médias et des personnalités inconnues en coulisses, capables de rafler les millions d’Epstein. Connaissez-vous l’histoire d’Howard Hughes et de la destruction de son empire à Las Vegas ? C’est ce qui lui est arrivé. Quelque chose de similaire est arrivé ces dernières années à d’autres juifs fortunés comme Donald Sterling, qui a d’abord été faussement accusé d’être raciste, puis forcé de renoncer à être propriétaire d’une équipe de la NBA. D’autres exemples ? Richard Fuld de Lehmann Bros. et Bernie Madoff ont été mis à terre par leurs rivaux de Wall Street, puis utilisés comme boucs émissaires pour expier les péchés des raiders des multinationales. Harvey Weinstein était le schwein, le cochon sacrificiel pour absoudre la culture hollywoodienne malade. Maintenant que Weinstein a été détruit, Hollywood peut reprendre ses activités comme avant.

Mais qu’en est-il de l’intimidation dont ont été victimes des centaines de filles sur l’île privée d’Epstein ? Pourquoi prétendent-elles avoir peur de représailles même après sa mort ? Les filles étaient bien traitées. Elles admettent qu’elles coopéraient pour trouver d’autres filles qui masseraient Epstein, même en étant censées savoir qu’elles seraient elles aussi “horriblement maltraitées” par le “monstre”. Les reporters et les femmes interviewées sont de parfaits exemples de Néopuritains. Je me sens sale après les avoir vus jouer leur partition. Aucune de leurs anecdotes destinées à nous tirer des larmes ne saurait être tenue pour probante en justice, et n’importe quel tribunal rejetterait leur cause  d’emblée.

Quant à la source de la fortune d’Epstein, voici un sujet d’enquête plausible. Il est intéressant de constater que personne ne peut vraiment s’entendre sur le montant ni sur la source de ses millions.

La justice, ou ce qui relève de cet intitulé, se fait avoir chaque fois que la loi est utilisée pour donner des pouvoirs à une personne ayant une rancune personnelle, soit en son nom propre, soit au profit d’un consortium de médias. Les appels à l’émotion n’ont jamais pris au sérieux dans le monde meilleur de Jefferson, Lincoln et Washington. Peut-être avaient-ils des esclaves, mais ils n’auraient pas condamné un homme, libre ou esclave, sur la base d’accusations vides de sens. Les preuves physiques sont toujours nécessaires devant les tribunaux. Ce n’est qu’à la télévision que les gens peuvent être détruits par un témoignage bricolé.

Je suis très tolérant à l’égard de la rhétorique anti-juive. Tellement tolérant que j’en suis souvent accusé moi-même. Pourtant, les accusations portées contre Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, et n’oublions pas le pauvre M. Harvey Weinstein, s’appuient souvent sur des clichés tels que le juif immonde et la jeune fille innocente qu’il dépouille. Pendant ce temps, les faits, dans chaque affaire, se répètent de façon monotone : la carrière d’un homme est détruite alors que des dizaines de filles deviennent célèbres ; des millions de dollars sont soudainement difficiles à suivre et commencent bientôt à s’évaporer ; l’homme est diabolisé et les femmes sont sanctifiées.

Le nouveau puritanisme pourrait-il détrôner les Juifs et leur cri de ralliement imparable contre l’antisémitisme ? Leo Frank avait été lynché par la foule en 1915,et l’Anti Deffamation League s’était constituée pour s’assurer que cela ne se reproduise plus jamais, quel que soit le crime. Le nouveau puritanisme est-il la nouvelle violence de la foule ? La violence collective est peut-être le seul moyen pour nos dirigeants de surmonter les effets paralysants de l’accusation d’antisémitisme. Peut-être le nouveau puritanisme est-il une première salve dans une guerre plus large entre les forces de l’ombre.

Mais je n’ai jamais pu croire que Maxwell et Epstein étaient liés à l’agence de renseignement israélienne, le Mossad. Avec toute ma sympathie pour nos estimés collègues Philip Giraldi et Whitney Webb, il n’y a pas la moindre preuve d’un tel lien. Des conjectures, oui ; des preuves, non. Même le père de Ghislaine, feu M. Maxwell, qui n’était en aucun cas un saint, aurait pu être accusé de collaboration avec les services secrets soviétiques, le KGB, avec des preuves plus solides qu’avec les Israéliens. Une personne de son rang avait probablement aussi des liens avec les Israéliens, mais ce n’était pas un agent du Mossad.

Je peux comprendre mes amis américains. Il n’y a jamais eu d’époque pire pour les hommes américains, tandis que les statues et les monuments commémoratifs de leurs grands ancêtres se voient déboulonnés, lorsque leurs femmes et leurs filles font la queue pour presser leurs lèvres roses

sur les bottes des habitants noirs du ghetto, lorsque leur virilité est définie comme “toxique” et que leurs fils rêvent d’une union homosexuelle avec un glorieux mâle noir. Si les États-Unis étaient occupés par les communistes comme l’envisageait Amerika, ce ne serait pas aussi grave que ce que vous avez maintenant. Vous avez été profondément humiliés. Je comprends que dans une telle situation, vous pourriez sauter sur l’occasion de briser les os de riches juifs libéraux comme Epstein et Weinstein. Je ne vous refuserais pas ce confortable répit. De toute façon, ils sont déjà lynchés.

Cependant, si vous voulez un jour vous libérer, vous feriez mieux de vous occuper de la prise de contrôle par les nouveaux puritains. Les femmes sont des créatures merveilleuses, mais souvent elles peuvent être manipulées et faire ce qu’on leur demande. Elles sont également d’excellentes actrices et ne sont pas tracassées par les questions d’honneur. Les hommes sont plus indépendants et solitaires par nature ; c’est pourquoi nos maîtres veulent supprimer la masculinité. Il est plus facile de conduire un troupeau de vaches que de taureaux. Les femmes aiment être les victimes, rendre les hommes responsables de leurs échecs ; ajoutez à cela la distance sociale et la peur de l’infection virale ; ajoutez le masque (la nouvelle Burka occidentale) ; ajoutez le confinement, et les problèmes pour envoyer les enfants à l’école pourrait bien se résoudre de lui-même: elles n’ont qu’à dire: pas d’enfants. Les nouveaux puritains sont en train de purger Hollywood des hommes les plus implacablement hétérosexuels, mais quand ils seront à court de juifs riches, ils pourraient bien s’en prendre à vous.

Le nouvel homme normal, c’est le nouveau puritain. La pandémie lui va comme un gant. Sous des millions de caméras et d’applications de traçage, la vie privée se réduit et disparaît. Le nouveau puritanisme efface le fossé entre les domaines public et privé. Dans le monde que nous connaissions, il y avait une différence entre les deux. Un homme ayant une liaison avec une femme (ou avec un autre homme) agissait dans dans le domaine du privé. Faites ce que vous voulez dans l’intimité de votre maison, mais n’effrayez pas les chevaux, disaient les Victoriens. Maintenant, il ne peut plus y avoir d’intimité. Le sexe est déjà plus une opinion politique qu’un acte physique. Vous pouvez être adulé en tant qu’homosexuel ou méprisé en tant que mâle reproducteur, à vous de choisir. Toute liaison, ou même la tentative de commencer une liaison, pourrait être mortelle dans le monde post #MeToo. À l’ère de la médecine socialisée, le sexe est considéré comme une dangereuse faiblesse qui pourrait mettre des vies en danger et mettre en péril le système de santé mondial.

Une grande partie de la radicalité du nouveau puritanisme peut être directement attribuée à la culture américaine. L’Amérique a été fondée par les anciens puritains du Mayflower en 1620 et a été périodiquement sujette à des explosions d’hystérie, des sorcières à la peur des rouges. Nulle part ailleurs qu’aux États-Unis, l’utilisation du sexe à des fins publicitaires et commerciales n’a été aussi répandue. Alors que les États-Unis sont devenus un modèle pour le monde entier, une épidémie d’hystérie américaine commence à infecter les pays du monde entier. #MeToo a même atteint la Russie, mais il ne s’agit encore que d’un phénomène mineur, que l’on ne trouve principalement que chez les plus “éveillés” des hipsters.

Orwell imaginait un avenir de “répression étatique et de célibat” tandis que Huxley prédisait “une promiscuité délibérée et narcotique”. Les néopuritains ont choisi le monde d’Orwell. J’ai grandi dans un monde plus proche de celui de Huxley, et je peux vous dire lequel est le meilleur. La Russie communiste était très permissive dans la sphère privée. Les gens avaient beaucoup de relations sexuelles, avec leurs amis, avec leurs conjoints, avec leurs voisins, avec les femmes de leurs amis, avec leurs collègues, avec leurs professeurs et leurs étudiants. Les Soviétiques n’avaient aucune des réticences que nous avons maintenant contre les relations sexuelles à l’université entre professeurs et étudiantes ; en fait, aucune restriction contre les relations sexuelles avec des collègues, ce que nous appellerions maintenant du harcèlement pour ensuite appeler la police. Comme la religion avait peu d’influence dans la société soviétique, l’adultère était fréquent et, à moins d’être lié à un scandale public, n’avait pas de conséquences.

Les Russes comme les Français ne comprenaient pas pourquoi l’affaire Clinton avec Monica Lewinsky avait fait tant de  vagues aux États-Unis, au point de déboucher sur un procès en destitution et de se terminer par le bombardement de Belgrade. Bill avait été infidèle à Hillary ? Ce n’est pas gentil, mais c’est leur affaire privée. Le président Clinton mentait ? Eh bien, il n’était pas à confesse. Les religions traditionnelles, qu’elles soient catholiques ou orthodoxes de l’Est, sont assez tolérantes à l’égard du péché véniel. Le puritanisme, l’ancien comme le nouveau, sont mortellement sérieux en tout, et ne craignent pas de tuer ou d’intimider à mort le pécheur. Ils ont peut-être commencé avec les sorcières, mais ils finissent par s’attaquer aux gens ordinaires.

Actuellement, leurs cibles ont beaucoup de pognon, parce que ce n’est pas drôle d’intimider quelqu’un sans avoir rien à y gagner matériellement. Nous, les hommes impécunieux, nous n’avons pas encore de quoi avoir peur. Mais il serait peut-être sage de sauver la société avant que les nouveaux puritains ne nous infligent à tous une catastrophe. À mon avis, l’influence de l’Amérique sur le monde devrait être inversée, ou du moins limitée. Laissons l’Amérique se laisser influencer par l’Europe pour la faire changer. Heureusement, l’Europe souffre d’un accès très léger de nouveau puritanisme qui peut être entièrement guéri avec une bonne dose d’anti-américanisme. J’ai entendu dire que le vaccin est en bonne voie.

Contacter Israel Shamir: adam@israelshamir.net

Traduction: Maria Poumier

Source: https://www.unz.com/ishamir/the-new-puritans/

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Israël entre annexion et (re) confinement http://www.israelshamir.com/french/israel-entre-annexion-et-re-confinement/ http://www.israelshamir.com/french/israel-entre-annexion-et-re-confinement/#respond Mon, 27 Jul 2020 23:26:54 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3758 Le 20 juillet 2020

De violentes manifestations ont éclaté à Tel-Aviv et à Jérusalem. Des milliers de personnes ont défilé, des dizaines ont été arrêtées, mais d’autres citoyens ont continué à arriver et à se joindre aux protestations. La population du seul État juif est bouleversée et malheureuse. Ils attendaient un meilleur résultat de leur combat contre le Coronavirus.

Israël a été le premier État à mettre en place un verrouillage complet. Les Chinois l’avaient fait plus tôt, mais leurs blocages étaient locaux plutôt que nationaux ; même s’ils couvraient cent millions d’hommes à leur apogée, c’était toujours moins de dix pour cent de l’immense population chinoise. Les Italiens l’avaient appliqué plus tôt, mais c’était aussi une mesure locale. Israël l’a fait avec enthousiasme, il a avancé à toute vapeur et a enfermé tout son peuple, en emprisonnant des vieillards dans leurs maisons et en interdisant tout, de la promenade dans le désert à la baignade dans la mer. Et c’est une décision qui a influencé d’autres nations.

Lorsque la Suède a débattu de la question de savoir s’il fallait enfermer les gens ou simplement recommander la distanciation sociale, les libéraux ont appelé les Suédois à “suivre le modèle israélien”. Le journal libéral suédois Dagens Nyheter (DN), appartenant à la famille Bonnier, a fait référence à l’exemple israélien dans sa lutte pour confiner toute la Suède. Dans d’autres États européens, le modèle israélien a souvent été cité en exemple.

Le modèle israélien a fonctionné. Très peu d’Israéliens sont morts de coronavirus. Il a été salué comme un grand succès et la preuve que les Juifs peuvent exceller dans n’importe quel domaine. Mais il y avait un revers à la médaille. L’économie israélienne s’est effondrée ; des millions de personnes ont demandé l’aide sociale ; le chômage est maintenant endémique. Tous les acquis économiques de ces dernières années, durement acquis, ont été réduits à néant. Les personnes âgées sont mortes seules, abandonnées, sans leurs proches pour les pleurer. Aujourd’hui, Israël est un État en faillite, avec une économie ruinée et des citoyens malheureux. Ils ont gagné le round contre corona, et ont conduit d’autres nations à la perdition ; mais au lieu de se sentir réconfortés par une tape encourageante sur l’épaule, les Israéliens se retrouvent anéantis.

Ce n’est pas très amusant de jouer la “chèvre de Judas”, si la barrière de sécurité ne s’ouvre pas. L’idée est de mener les moutons à l’abattoir, mais au dernier moment, les propriétaires vous font sortir par une porte latérale, pendant que les moutons se font tuer. Sans cette certitude, aucune chèvre ne conduirait le troupeau aux couteaux de boucherie.

Qu’est-ce qui a mal tourné ? Les dirigeants israéliens estimaient que leur mission serait terminée après avoir poussé tout le monde au confinement, et ils ont fait état de statistiques encourageantes. C’était une présomption fort présomptueuse. Les directeurs des abattoirs voulaient que leur chèvre  préférée amène les nations au reconfinement pour la deuxième vague. Les médias israéliens avaient fait volte-face, passant des proclamations victorieuses de “le Corona est vaincu” à la réédition du message “On va tous mourir”. Afin de faire valider le changement de paradigme, Israël s’est lancé dans un vaste programme de tests. En outre, la définition de la maladie grave a changé. Selon la nouvelle définition, une faible saturation en oxygène est en soi un signe de maladie grave. Très vite, les meilleurs résultats des décès par corona extrêmement faibles se sont transformés en peur d’une maladie grave se propageant rapidement. Israël est devenu si contagieux que les Israéliens n’ont plus été autorisés à se rendre en Europe!

Le gouvernement avait décidé de fermer les restaurants et les piscines le week-end, de rendre le port du masque obligatoire et il avait créé la panique, malgré l’absence de nouveaux décès et les hôpitaux vides. Mais les restaurateurs se sont rebellés. Ils ont dit qu’ils avaient acheté de la nourriture pour les clients du week-end et qu’ils ne voulaient pas obéir aux ordres. Et le virus a reculé : et le gouvernement a battu en retraite, il a reporté au mardi la fermeture des restaurants et des spas. Ce changement a convaincu les Israéliens que les fermetures ne sont nullement des conséquences d’une maladie, mais de calculs du gouvernement. Maintenant, la question est de savoir si les Israéliens respecteront les nouveaux ordres de confinement, et comment la police va les traiter. Pendant ce temps, la police israélienne, aussi brutale que les autres, a appliqué la force maximale sur les contrevenants à l’ordre. Certains jeunes gens sans masque ont été sévèrement battus, emmenés en prison et condamnés à une amende ; sans doute pour leur bien.

Le retour du coronavirus a permis au Premier ministre Bibi Netanyahou d’échapper à l’imbroglio de l’annexion. Il avait lui-même amorcé le piège : lors des trois tours de scrutin que le pays a connus l’année dernière, Bibi avait promis d’annexer la vallée du Jourdain et/ou les colonies juives, pour satisfaire les colons et les autres électeurs nationalistes. Il a finalement survécu aux élections ; son faible concurrent Benny Gantz a accepté de prendre le deuxième siège au sein du gouvernement israélien ; son procès se déroule au ralenti et ses ennemis n’ont pas réussi à le destituer en vertu d’une mise en accusation. On attend maintenant de lui qu’il tienne sa promesse d’annexion. Il n’est pas pressé de le faire, parce que la vallée du Jourdain et les colonies sont de toute façon sous le contrôle civil et militaire total d’Israël.

Israël a tous les avantages et aucune des responsabilités de l’occupation de la Cisjordanie. Le gouvernement de Ramallah (ANP) contrôle la zone et prend en charge les besoins de la population palestinienne. S’ils n’ont plus d’argent, ils vont en Europe pour demander de l’aide. Israël ne dépense pas un centime pour sa population captive, sauf pour les prisons. Si Israël veut s’emparer d’un morceau de terre palestinienne, que ce soit pour implanter une colonie juive, pour faire des routes interdites aux indigènes, pour implanter des bases militaires, pour créer des réserves naturelles interdites aux autochtones, pas besoin de demander, il suffit de se servir. La fiction de “l’occupation militaire temporaire” est la meilleure possible pour les Juifs. Tout en se contentant d’adhérer du bout des lèvres au rêve de deux États, les Juifs ont tout, et on ne parle même pas d'”apartheid” (bien que ce soit bien pire que l’apartheid sud-africain d’avant 1993). Quel serait le bénéfice de l’annexion ? Le titre (juridiquement douteux), et les éventuels problèmes liés au fait d’être appelé “État d’apartheid”, aux demandes d’approvisionnement des indigènes, à un éventuel conflit avec les voisins arabes. Cela n’en vaut vraiment pas la peine.

D’autre part, l’expansion de l’État juif sur des lieux mentionnés dans la Bible est une idée populaire auprès des colons et des sionistes romantiques. Même la promesse de prendre le contrôle d’Hébron et de Sichem fait battre le cœur des Juifs à tout rompre. C’est pourquoi Nétanyahou la promet mais la reporte d’année en année, prétendant que l’actuel président des États-Unis ne le permettrait pas. Le président Trump a de son côté sapé ce beau projet, en déclarant qu’Israël pouvait décider s’il veut ou non annexer ces terres, et que les États-Unis accepteraient toute décision de leur part.

Trump a-t-il dit cela sous le coup de son amour pour Israël ou pour les Juifs ? Pas exactement. Trump veut provoquer un schisme parmi les Juifs américains. Pour certains juifs, la haine de Trump et le soutien à Black Lives Matter sont primordiaux ; pour d’autres juifs, l’État juif et la Terre d’Israël sont plus importants. Impossible de faire changer d’avis les juifs de la première espèce, mais le second groupe peut être retourné. Et les Juifs sont les plus grands donateurs, les principales figures médiatiques et une force décisive dans toute élection.

Les démocrates sont conscients de ce stratagème et ils ont essayé d’y mettre fin. Ils ont convaincu les Israéliens que la victoire électorale de Biden était inévitable : “N’imaginez même pas que Trump puisse rester à la Maison Blanche. Mais n’allez pas annexer quoi que ce soit. Après novembre, nous vous accorderons une avance ; pas maintenant.” Les Dems ne sont pas des amateurs comme Trump, ce sont des professionnels. Ils ont un doigt dans chaque part de gâteau, et leur propre Département d’État fantôme pour traiter avec Israël et le Moyen-Orient. Un tel arrangement est inhabituel, voire sans précédent pour les États-Unis. Ils veulent donner l’impression que le pouvoir aux États-Unis est tombé par hasard ou par malchance entre les mains de Rednecks ignorants ; que ces quatre années seront dépassées dans quelques mois, et que les États-Unis seront à nouveau dirigés par des mondialistes sophistiqués. Ça n’a guère de sens, dans ce cadre, d’essayer de se mettre d’accord avec les officiels de Washington car leurs jours sont comptés.

C’est ce que les Européens, les Russes, les Chinois et les Arabes s’entendent dire. Les Juifs israéliens sont d’accord, mais ils sont divisés sur ce qui devrait être fait. Doivent-ils profiter de cette occasion pour annexer des butins immobiliers de premier ordre et envoyer paître Joe Biden et ses avertissements ? Ou est-il plus sage de réduire leurs attentes et de suivre les recommandations des Dem ? Ce n’est pas un choix facile. Biden est très pro-israélien, mais il ne permettra probablement pas à Israël d’annexer la vallée du Jourdain et les colonies, car la politique américaine traditionnelle a toujours soutenu la solution à deux États. Donc, si les nationalistes juifs veulent s’emparer de la Palestine à perpétuité, c’est maintenant ou jamais. Par ailleurs, les démocrates américains et les mondialistes en général ne sont pas des gens avec lesquels on ait envie de se quereller, surtout à un moment aussi important.

Nétanyahou a essayé de faire porter le chapeau à ses voisins arabes, en disant qu’ils menaceraient Israël de guerre s’il annexait les terres palestiniennes. Il fallait tenter le coup, mais cela n’a pas marché ; les dirigeants arabes ont rapidement fait savoir qu’ils ne partiraient pas en guerre ou même qu’ils ne menaceraient pas Israël. Bibi a reporté la menace sur Ramallah, en disant que les Palestiniens se révolteraient. Mais Mahmoud Abbas, le président palestinien, a testé le terrain : et il a dit qu’il rendrait les clés du pays à Tel-Aviv. Les Palestiniens étaient parfaitement indifférents à l’annexion en cours. Ces parties de leur pays sont depuis de nombreuses années sous contrôle juif. Depuis 1993, nous avons l’ANP (Administration nationale palestinienne), un organisme qui a très peu de prérogatives, à part surveiller les arrières d’Israël. De nombreux Palestiniens exigent sa liquidation: qu’Israël gouverne directement au lieu d’utiliser ce mandataire, disent-ils. Abbas, le vieil homme malade, n’est pas populaire ; on lui reproche toutes les failles du système néocolonial issu des accords d’Oslo. En effet, il n’y avait aucune raison locale d’éviter la réalisation de ce que Bibi avait promis. Pendant tout le mois dernier, les Israéliens ont été submergés par la perspective de l’annexion. Et puis, le miséricordieux Covid est arrivé et leur a permis de reporter l’opération sans perdre la face.

Devons-nous nous en inquiéter, d’une manière ou d’une autre ? À mon avis, non. La Palestine et Israël devraient être unis dans un seul État, avec une seule citoyenneté et une pleine égalité pour tous ses citoyens, juifs et non-juifs, natifs et immigrés. Si les juifs veulent appeler cela “annexion”, pas de problème. Ce qu’ils ne devraient pas être autorisés à faire, c’est de choisir certaines des parties les plus désirables du pays et de laisser les autres végéter dans un État non viable. Ils ne devraient pas être autorisés à prendre des territoires sans donner la citoyenneté aux résidents. Ils ne devraient pas être autorisés à mener des politiques à la Jim Crow sur l’ensemble de la Palestine

À part ça, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. Il y a une vingtaine d’années, j’écrivais (1):

Au-delà de l’écran de fumée des illusions racistes, nous vivons déjà dans une Palestine unie. La ligne verte, la “frontière” entre Israël et la Palestine, n’existe que dans notre esprit. Il est dans l’intérêt commun de tous d’abolir complètement la fiction et d’instaurer l’égalité devant la loi pour tous dans toute la Palestine (Israël), du Jourdain à la mer Méditerranée. Nous pourrons alors bénéficier d’une seule loi pour l’enfant du pays et pour le nouveau venu, comme la Bible nous l’ordonne. Une seule loi pour un kibboutznik d’Afikim et pour un fellah de Yatta.

Cela aurait pu se faire il y a des années, si la gauche israélienne (et américaine) n’avait pas entretenu les illusions de la partition. Alors comment arriver à la Terre promise ? Mais nous y sommes déjà ! Nous avons déjà un État. La Palestine historique est unifiée. Arrêtez la rhétorique vide de sens de l’occupation et des deux États. Nous n’avons pas besoin de combines, ni de “solutions créatives”, juste du bon vieux suffrage universel, le “Un homme – une voix”. Nous l’avions exigé pour nos grands-parents juifs en Europe de l’Est. Ils l’ont reçu des païens il y a 150 ans ; c’est le bon moment pour transmettre ce droit le plus fondamental aux natifs palestiniens de cette terre. Même les sionistes libéraux comme Peter Beinart commencent à entrevoir la lumière maintenant. Les démocrates de Biden ont l’intention de perpétuer le mythe des deux États, mais est-ce possible aujourd’hui ?

Après le confinement, la première et la deuxième vague, la situation a changé. L’économie israélienne a été touchée, et il faudra beaucoup de temps pour qu’elle se rétablisse, si tant est qu’elle le fasse. Il y a de nouvelles menaces. L’organisation caritative internationale Oxfam prédit que plusieurs millions de personnes mourront du virus de la faim, c’est-à-dire de la famine causée par les confinements et les quarantaines. Beaucoup de ces hommes et femmes affamés se trouveront en Afrique, et ils quitteront probablement le continent affamé par son pont terrestre naturel – la Palestine. L’Égypte est en danger, car l’Éthiopie a achevé son barrage sur le Nil. Sans le Nil, l’Égypte sera jetée dans la famine, et Israël ne pourra pas tenir ses frontières devant des millions de nouveaux arrivants.

En arrêtant la machine mondiale d’approvisionnement et de distribution, le Nord prospère entendait sauver ses anciens et riches habitants du virus covidien. Mais les conséquences risquent d’être si dévastatrices et traumatisantes que le monde que nous connaissons va changer au point de ne plus être reconnaissable. Qui sait si les problèmes des Juifs qui ne pouvaient pas vivre en paix avec leurs voisins seront encore d’actualité dans quelques années, face à un effondrement total ?

(1) “La rengaine des deux États”, in L’Autre visage d’Israël, Paris, éd. Alqalam 2003, p. 162-167

Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net

Source: https://www.unz.com/ishamir/israeli-annexation/

Traduction: Maria Poumier

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Belgrade libérée http://www.israelshamir.com/french/belgrade-liberee/ http://www.israelshamir.com/french/belgrade-liberee/#respond Mon, 13 Jul 2020 23:30:29 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3760 Cassée, la progression implacable de la terreur coronoavirale. Les Serbes récalcitrants se sont rebellés contre leur président lorsqu’il leur a ordonné de retourner en résidence surveillée. Après deux jours de batailles de rue avec des dizaines de policiers hospitalisés, les robustes manifestants ont gagné ; les autorités ont capitulé et ont renoncé à leurs plans de bouclage pour Belgrade. Les magasins, les bistrots et les restaurants de Belgrade auront un couvre-feu en début de soirée ; mais c’est beaucoup mieux que le bouclage complet qu’ils avaient prévu. Le Premier ministre, Mme Brnabic, s’est plainte de ne pas arriver à comprendre pourquoi son peuple protestait. Elle doit avoir une cervelle d’une densité peu commune, cette dame, si après deux jours de manifestations, elle ne pouvait toujours pas comprendre que les gens ne veulent pas de confinement. C’est un revirement rare de la part des autorités, a déclaré le correspondant de la BBC à Belgrade. C’est un euphémisme dans le grand style anglais. Je pense, moi, que c’est un précédent.

Jusqu’à présent, il y avait des pays qui avaient évité complètement le confinement (Japon, Suède, Biélorussie), mais il n’y avait pas de pays où les gens aient demandé puis obtenu leur liberté. La Serbie est le premier du genre. Ce petit pays des Balkans (7 millions d’habitants) a une longue histoire de résistance – ils ont combattu les Turcs pendant des siècles, ils ont résisté à l’Allemagne nazie plus longtemps que la France, ils avaient le plus fort mouvement de guérilla en dehors du Belarus, et, oui, ils ont combattu la puissante OTAN pendant assez longtemps. Les Allemands avaient bombardé Belgrade en avril 1941, suivis peu de temps après par l’Amérique (aidée par les Britanniques bien sûr). En 1944, le jour de Pâques, six cents bombardiers américains avaient lâché un tapis de bombes sur Belgrade, détruisant ses palais, ses théâtres, ses gares et ses hôpitaux. C’était le cadeau de Pâques de l’Amérique aux Serbes.

En 1999, Bill Clinton a de nouveau bombardé Belgrade, pendant trois mois, tuant beaucoup de Serbes et causant d’immenses destructions. Le président serbe a été capturé et assassiné dans les cellules souterraines du tribunal de La Haye. Mes amis américains, si vous êtes d’humeur à vous excuser, vous pouvez “plier le genou” pour les Serbes, pour des crimes plus récents et plus tangibles que les horreurs du XVIIIe siècle de vos ancêtres. Si les États-Unis avaient choisi de lancer des bombes sur les Serbes c’était pour une bonne raison : Les Serbes ne se rendent pas facilement. Ces géants à la volonté solide ont des c…, plus que tout le reste des Balkans réunis. Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, de nombreux génies malfaisants aux manettes du Coronavirus regrettent que la Serbie n’ait pas été complètement rayée de la surface de la terre, car elle risque de constituer un exemple gênant pour une population mondiale plutôt souple et docile.

Mais il est trop tard, nous avons assimilé la leçon. La seule façon d’éviter un nouveau confinement, c’est un soulèvement populaire, car il n’en faudra pas moins pour convaincre nos autorités de s’abstenir de nous enfermer. Comme un petit garçon qui a trouvé le pot de confiture, ils ne peuvent plus se retenir. Notre incarcération rend la vie trop facile à nos dirigeants : les sujets restent chez eux ; ils ne s’aventurent dehors, tout tremblants, que pour faire des courses ; ils sont obéissants ; ils sont au chômage et dépendent donc de la bonne volonté de l’État. Le chômage augmente régulièrement avec chaque semaine supplémentaire de confinement. Les petites entreprises mettent la clé sous la porte. Seuls les géants du numérique survivront au déluge. Les gens sont jetables, simple fardeau pour l’économie. Même leur travail n’est plus nécessaire. Bientôt, les gens indépendants et travailleurs seront remplacés par une nouvelle espèce dépendant entièrement des subventions gouvernementales et ne demandant que plus de divertissement ; une version moderne de la foule avide de panem et circenses (” on veut du pain et des jeux”), la piètre condition à laquelle les fiers Romains avaient été  réduits, comme l’écrivait Juvénal vers 100 après J.C.

Pourquoi le gouvernement serbe avait-il décidé d’enfermer son peuple ? Apparemment, c’est à cause de 13 décès “liés” au Covid. C’est 13 de trop, récitait pieusement le Président. Gardez à l’esprit que des centaines de personnes meurent chaque jour dans un pays de millions d’habitants comme la Serbie, et que c’est parfaitement normal. Qu’y a-t-il de si particulier dans le cas de 13 personnes qui sont mortes de pneumonie et qui étaient peut-être porteuses d’un nouveau coronavirus ? Il y a seulement quelques années, des milliers de Serbes ont combattu et sont morts pour leur liberté – c’est du moins ce pour quoi ils se battaient. Aujourd’hui, leurs dirigeants ne pensent plus autant à la liberté. C’est une bonne chose que les gens (par opposition à leurs dirigeants) soient d’une autre trempe.

Les Serbes à qui j’ai parlé ne pensent pas que c’était une décision indépendante de leur président, mais plutôt un ordre envoyé par un obscur Quartier général du Covid, probablement par l’intermédiaire de l’OMS. Il y a une main secrète qui mijote de nouvelles façons de nous compliquer la vie et qui fait pression sur les gouvernements pour qu’ils bloquent les économies et les populations. Les autorités sont naturellement désireuses de revenir au confinement. C’est l’inertie, la grande force d’inertie. Après avoir, avec tant de bureaucrates, mis en place la culture mondiale du coronavirus, instauré une éducation basée sur l’appli ZOOM, colorié  des taches tous les deux mètres partout, commandé des millions de masques avec un profit décent pour elles-mêmes, formé une armée de fonctionnaires et discipliné le peuple, elles sont trop feignantes pour  laisser tomber. Elles s’y sont habituées, ces autorités qui nous gouvernent, désormais, et elles en savourent  les fruits.

Peter Hitchens a écrit à ce sujet dans sa chronique : “Quand cette folie a commencé, je me suis comporté comme si une nouvelle religion fanatique se répandait parmi nous. Soyons polis et tolérants, ai-je pensé. C’est peut-être fou et nuisible, mais avec le temps, cela disparaîtra. Aujourd’hui, il est clair qu’une nouvelle croyance, fondée sur la peur de l’invisible et tout à fait immunisée contre la raison, a pratiquement pris le dessus sur le pays. Et il s’avère que c’est l’une de ces religions qui ne tolèrent pas beaucoup ceux qui ne la partagent pas. Ses évangélistes ne nous laissent pas de répit, mais tirent sur la corde pour nous forcer à les rejoindre. C’est pourquoi je fais tant d’histoires sur l’injonction des muselières pour tous. Ce n’est pas une question de santé. C’est une question de pouvoir et de liberté, et cela a de moins en moins à voir avec le Covid-19. Cette obsession de nous dire à quoi il faut ressembler et de nous transformer d’humains normaux en animaux de troupeau soumis et sans bouche, tous sanglés dans un uniforme obligatoire, fait partie, à mon avis, d’une attaque sans précédent contre notre liberté personnelle en général. Restez chez vous. Arrêtez de travailler. Ne voyez pas vos amis ou votre famille. Soumission, soumission, soumission. Habituez-vous à ce qu’on vous dise ce que vous devez faire. Il semble que nous soyons vraiment devenus une nation de masochistes capitulards.”

Aux États-Unis, une nouvelle vague de la prétendue pandémie de Covid est censée chasser le président Trump, après que le RussiaGate et le fiasco de la destitution n’aient pas réussi à faire le travail. Ils ont fabriqué la nouvelle vague sans “réensemencer” le pays (comme Larry Romanoff l’avait suggéré) par le simple truchement des reportages des journaux. “Les nouveaux cas aux États-Unis dépassent les 68 000, un record absolu”, s’est écrié le New York Times. Ils ne vous disent pas que ce chiffre ne signifie rien. Les nouveaux cas ne sont pas des cas de malades : ce sont surtout des personnes en parfaite santé qui, par des méthodes défectueuses et douteuses, ont été déclarées porteuses du Covid. Plus vous faites de tests de dépistage d’un virus, plus vous obtiendrez de résultats positifs. George Floyd était porteur du nouveau virus, mais il était encore en assez bonne santé pour se débattre contre les flics.

Un virologiste russe a dit à juste titre : si nous devions tester des personnes en bonne santé pour tout virus de la grippe, nous obtiendrions un nombre énorme de résultats “infecté”. Tout le monde est porteur d’un virus, de ceci ou de cela. Mais nous ne contrôlons jamais les personnes en bonne santé parce que nous n’avons jamais, jusqu’à présent, eu besoin de créer l’illusion d’une pandémie. En 2020, la nécessité d’une telle illusion est devenue primordiale, car les opérateurs de Covid ont l’intention de détruire l’économie mondiale, de briser notre endurance et de renverser tout obstacle. C’est assez inquiétant,  que le Texas et la Floride, qui étaient auparavant des bastions de Trump, aient cédé et commencé à exiger les masques à la suite de ces tests fallacieux.

La maladie n’a rien de nouveau. Le premier mari de Scarlett O’Hara, Charles Hamilton, était mort d’une pneumonie, et personne ne l’avait examiné pour détecter un nouveau coronavirus. Peut-être que s’ils avaient vérifié la présence de virus dans l’armée de Sherman, il ne serait jamais arrivé à Atlanta, et encore moins à Savannah.

La seule nouveauté c’est l’insistance des promoteurs du virus. L’imagerie des adeptes du Covid devient de plus en plus militaire. “L’anneau d’acier”, c’est ainsi que les Australiens décrivent fièrement la quarantaine décrétée autour de Melbourne. On pourrait croire que leurs rues sont jonchées de morts, mais rien de tel ! C’est la même menace de “nouveaux cas”, qui ne signifie rien du tout – mais cela suffit pour obliger les Australiens à accepter cette tyrannie.

Je serais découragé et brisé, s’il n’y avait pas ce soulèvement de Belgrade. Ce que les Serbes sont capables de faire, nous aussi, tous, nous pouvons y aspirer. Il y a un besoin urgent de rébellion contre la dictature du Covid, le besoin de se révolter jusqu’à être libres.

À mes frères libres d’esprit, je dirai hier comme aujourd’hui: ne craignez personne d’autre que Dieu. Méfiez-vous des médias car ils vous vendent de la peur. Ils ont inventé l'”homophobie” pour que les homosexuels craignent les gens normaux et se précipitent dans les bras de leur Oncle Sam. Ils ont inventé le “chauvinisme masculin” et les “femmes battues” pour que les femmes aient peur de leurs hommes et chercher un refuge autorisé par le gouvernement. Ils ont inventé le “racisme” pour que chaque minorité ethnique puisse se réfugier sous la tutelle de Big Brother. Ils ont créé le mythe des “enfants maltraités” pour que les femmes se méfient de leurs maris. Ce sont des mythes. Il n’y a pas d'”homophobie” – on se fiche complètement de ce que vous faites dans votre chambre, tant que vous n’ameutez pas le voisinage. Les hommes sont naturellement protecteurs envers les enfants et chevaleresques envers les femmes. Les Blancs adorent  que les Noirs soient joyeux et qu’ils jouent du banjo, tant que ce n’est pas toute la nuit. Je vous le dis : nous sommes tous des minorités à part, et ensemble nous sommes le Peuple. Nous nous entendons très bien ensemble sans la surintendance oppressante de Big Brother. La peur du Covid a été fabriquée pour nous faire craindre chaque être humain, et il faut la chasser.

Et aux croyants au Covid, je dirai : ne désespérez pas ! Ce n’est pas la dernière catastrophe à laquelle nous assisterons. Il y a encore les sauterelles, les astéroïdes, les événements de Carrington, et des maladies plus récentes et plus performantes. Il y a encore des chances pour que l’humanité marche sur les traces des dinosaures et sombre dans l’oubli. Ne soyez pas si pressés !

P.S. Le confinement ne mène nulle part, comme l’ont découvert les Israéliens. Sprinteurs par nature, les hommes israéliens sont connus pour franchir les obstacles, finir avant les autres, et se vanter de leurs exploits auprès de leurs amis, saper le-hevre, en hébreu. Les Israéliens ont été les premiers à refermer les portes sur eux ; ils pensaient qu’ils gagneraient par blitzkrieg comme ils l’avaient fait lors de la guerre de 1967. Ils ont fêté leur victoire (car ils ont eu très peu de morts), mais ils ont très vite découvert qu’il n’y a pas de victoire possible, pas de triomphe retentissant à attendre, face à un virus omniprésent. (1) C’est une campagne de longue haleine, et le confinement c’est un dispositif apocalyptique – c’est la conclusion des Israéliens qui l’ont essayé. On ne déploie pas l’arme de dernier recours tant qu’on peut survivre sans elle !

Dans le prochain article : Israël, l’annexion et la deuxième vague.

(1)”Le gouvernement ne comprend pas du tout ce qui se passe, l’épidémie est terminée, le virus est mort. Il y a plus de ministres que de personnes sous respirateur” Yoram Lass, ancien directeur général du ministère israélien de la Santé, I24 News, en français, le 2 juillet 2020.

Source: https://www.unz.com/ishamir/belgrade-liberated/

Traduction: Maria Poumier

Joindre l’auteur: adam@israelshamir.net

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Bas les masques, et vive la liberté http://www.israelshamir.com/french/bas-les-masques-et-vive-la-liberte/ http://www.israelshamir.com/french/bas-les-masques-et-vive-la-liberte/#respond Sat, 04 Jul 2020 16:42:28 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3773

Homo homini lupus est, disait Plaute: l’homme est un loup pour l’homme. Nos nouveaux maîtres ont battu le vieil auteur de comédies romain à son petit jeu en instaurant l’ “Homo homini toxic est” comme la nouvelle norme. Ils nous ont appris à avoir peur les uns des autres, à porter des masques, à garder nos distances, ou mieux encore, à rester chez nous. Ils préfèrent qu’il en soit ainsi, que nous soyons enfermés, mis à l’écart, à commander des choses par Internet et à nous laisser confisquer nos logements au profit des agents de recouvrement numériques. Un junkie se séparerait plus vite de  sa seringue qu’ils ne lèveraient leur verrouillage mondial. Pendant un temps, nous avons nourri l’espoir qu’ils puissent mettre fin à leur préoccupation morbide pour notre santé au bout d’un mois ou deux. Maintenant, nous y voyons plus clair.

Même s’ils décident que le Covid-19 a été éradiqué, ils ont déjà le prochain virus sous le coude. Il existe un candidat digne de ce nom, une nouvelle souche de grippe porcine appelée G4, et ils ont bon espoir qu’elle puisse déclencher une pandémie. Si ce virus échoue au test (comme tous ses prédécesseurs), ils en trouveront un autre, ne vous inquiétez pas. La loi de l’offre et de la demande est de leur côté. Il y a tant de virus, et tant de personnes crédules qui sont pathologiquement incapables de douter de ce que dit le New York Times, que cette petite musique ne s’arrêtera jamais.

La première vague, c’est de l’histoire ; la deuxième vague plane sur nos  têtes, et tout du long on va nous garder à l’isolement, avec de petites pauses pour prévenir la saturation. Les Chinois, les pères de l’enfermement (ils l’ont inauguré fin janvier) ont déjà remis le couvercle sur Pékin. La Californie est de nouveau assiégée, pour Moscou on y reviendra à l’automne. Israël prépare un nouveau bouclage pour justifier auprès des colons d’avoir remis à plus tard l’accaparement des terres, annoncé à grand tapage. Les Français doivent porter des masques, tout comme les New-Yorkais. L’Angleterre a moins de morts que jamais en juin, mais les enfants anglais pensent maintenant que la distanciation sociale est normale ; ils ont appris que les hommes sont toxiques les uns pour les autres. La Turquie a perfectionné l’idée en laissant les gens travailler en semaine pour mieux les enfermer chez eux le week-end. Aux États-Unis, les émeutes qui ont lieu pendant les accalmies entre les périodes d’enfermement sont censées nous convaincre que rester à la maison vaut mieux pour tous.

Il y a de bonnes raisons pratiques à cette stratégie, et elles n’ont rien à voir avec les épidémies. Ce qui est en jeu c’est la révolution numérique, comme je l’écrivais au mois de mai dernier, et un tel processus de transformation prend beaucoup plus de temps que quelques mois. En effet, l’indice Bloomberg Silicon Valley High Tech croît régulièrement, promettant un rendement annuel de 42 % (à comparer avec un taux négatif sur les dépôts en espèces). Le confinement (et non la maladie) c’est la catastrophe dont le capitalisme catastrophe a besoin pour s’épanouir. Le confinement, c’est une version américanisée de la Doctrine du choc, explique Mike Whitney.

Les structures étatiques, les agences de renseignement et la sécurité l’apprécient également, car la panique pandémique leur permet d’introduire un système de surveillance totale. Ils le font subrepticement, en prétendant qu’ils ne nous espionneront plus lorsque le danger sera passé ; mais comme tous les smartphones sont déjà équipés d’applications pertinentes, le réseau de surveillance se resserre de plus en plus. Ils soutiennent le verrouillage pour contrôler notre société.

En examinant de plus près le désastre qui se déroule, nous constatons que les fonctionnalités sont davantage conçues pour inculquer la paranoïa, bien plus que le profit et l’espionnage ne devraient l’exiger. Si vous écrivez “Covid” en lettres hébraïques et que vous le lisez de droite à gauche, comme on lit les mots hébreux, vous obtiendrez דיבוק, “Dibouk”, le démon des cabalistes, l’esprit maléfique susceptible de pénétrer et de posséder une personne souffrant d’une “intensification émotionnelle”, a noté Bogdan Herzog, le mystique roumain de Timisoara. Le Dibouk est une figure populaire du folklore juif, qui fait l’objet de pièces de théâtre et de films. L’analyse de Herzog se poursuit : peut-être l’analogie avec la possession démoniaque n’est-elle pas superficielle mais profonde. Et si le COVID relevait plus de la psychologie que de la biologie ? Peut-être que par l’induction d’une peur extrême (“intensification émotionnelle”), les gens se comportent “comme si” ils étaient possédés par le Dibouk… De fait, ils semblent bien agis, comme s’ils étaient hypnotisés, obéissant sans réfléchir aux injonctions contradictoires des autorités et acceptant des limitations sans précédent de la liberté individuelle.

Tout cela sent déjà assez mauvais, mais Herzog va plus loin : Peut-être que le problème n’est pas de nature psychologique mais spirituelle, comme l’assènent les cabalistes juifs, et que le seul remède possible est une sorte d’exorcisme ? C’est peut-être pour cette raison que les églises ont été des cibles privilégiées pendant notre détention “préventive” ? En effet, les églises ont été fermées à l’Est comme à l’Ouest pour la toute première fois, même si les magasins étaient ouverts. L’Église luthérienne de Suède a gardé ses églises ouvertes pour les services religieux, mais la fonction la plus importante, la communion, a été suspendue. Il s’agit d’une attaque spirituelle des plus mortelles, car le sacrifice divin continu de l’Eucharistie est quelque chose qui soutient l’existence même de la société. “Est-ce la vraie raison pour laquelle l’Eucharistie a été interdite pendant le confinement ?” – se demande Herzog. Si les églises étaient restées ouvertes et que la communion ait continué à se pratiquer, le méchant Dibouk aurait disparu.

(Il se trouve que le seul pays chrétien orthodoxe à avoir communié à Pâques dernier était le Belarus, un petit État d’Europe de l’Est dirigé par l’indomptable Alexandre Loukachenko, alias le “dernier dictateur d’Europe”. Il y a quelques années, j’ai été accusé de lui avoir fourni des secrets concernant l’ingérence américaine dans les élections biélorusses. C’était faux, mais il est bien connu que les Américains et les Russes se sont immiscés en Biélorussie, considérant Loukachenko comme trop têtu et férocement indépendant pour eux. Les Russes et les Américains voulaient piller la Biélorussie, acheter ses industries et accaparer son agriculture ; Loukachenko leur a dit non. La Biélorussie est le seul État ex-soviétique qui n’a pas été désindustrialisé, privatisé et démantelé ; le seul qui n’a pas envoyé de vagues de réfugiés économiques travailler à l’étranger. On a dit que Poutine était jaloux, quand Loukachenko a osé  communier à Pâques et qu’il a organisé son défilé militaire pour le jour de la Victoire, tandis que Moscou suivait les conseils de l’OMS en fermant les églises, en reportant le défilé et en verrouillant la ville ; cependant, la semaine dernière, Poutine et Loukachenko se sont débrouillés pour inaugurer et dévoiler ensemble le Mémorial aux soldats soviétiques à Rzhev, le “Verdun de la Seconde Guerre mondiale”).

Cette idée d’un ennemi spirituel m’est venue il y a 20 ans, lorsque  [dans un article devenu légendaire: “Apocalypse Now

“Depuis deux cents ans ou plus, la chrétienté a essayé de vivre sans Dieu. Certains ont nié son existence, d’autres non, mais les croyants comme les non-croyants ont expliqué nos problèmes existentiels sans faire appel à la présence de Dieu dans l’Univers. Ils observaient les règles du rasoir d’Occam : Ne pas multiplier les entrées au-delà du strict nécessaire”. C’est pourquoi nous ne faisons généralement pas appel aux catégories spirituelles lorsque nous expliquons des événements mondains, c’est pour nous superflu.

Alors que nous nous détendons dans notre monde totalement matériel, un autre principe de la logique médiévale, la Loi de la manifestation, nous prépare une embuscade. Cette loi décrète que “toute entité existante finira par se manifester”. Une entité qui ne se manifeste pas pourrait aussi bien être qualifiée d’inexistante, sans dommage.

Théoriquement, un croyant devrait être prêt à observer une manifestation du monde spirituel, de Dieu et des forces du mal. En pratique, nous refusons de croire à une telle possibilité. Mais en nous détournant de la présence de Dieu, et en l’écartant de notre vie, nous avons donné un coup de pouce à son adversaire sur l’échiquier. Aujourd’hui, son influence et ses plans sont devenus palpables. Ce qui se déroule sous nos yeux, en matière d’histoire humaine, la destruction gratuite de la nature et la guerre contre l’esprit, rien de cela ne saurait s’expliquer de façon plausible par des causes matérielles rationnelles. Au-delà des silhouettes trop humaines des grandes entreprises, au-delà de la cupidité capitalisée, au-delà du paradigme de la domination, le Destructeur sans visage a fait son apparition en tant que Lord Dark Vador sur la planète captive”.

Aucun besoin d’être un savant à tendance mystique pour arriver à des conclusions similaires. Il existe un groupe d’érudits interministériels basé à Moscou qui s’occupe des aspects avancés de la guerre moderne. (Ce groupe a été créé par les disciples de Vladimir Lefebvre, un homme remarquable qui a travaillé à la fois pour le ministère russe de la défense et pour le Pentagone. Je l’ai rencontré il y a quelques années lors d’une réunion exotique sur une île grecque). Le chef du groupe en question me l’a dit : “Vous pouvez considérer le Covid comme une fausse pandémie, mais c’est un véritable fléau psychogène à l’échelle biblique. Ce n’est pas nous qui l’avons fabriqué, mais il y a quelqu’un qui est aux manettes”.

Un “fléau psychogène” , c’est simplement une hystérie de masse à une échelle sans précédent. La danse de la Saint Guy, ou chorémanie, en est un exemple, et on la guérissait par l’exorcisme. Elle était apparue au Moyen-Âge, mais depuis lors, il y a eu de nombreuses épidémies de IMP (maladie psychogène de masse), bien qu’aucune ne soit universellement reconnue comme telle. Pourtant, nous ne comprenons toujours pas le fonctionnement de cette maladie. Certains symptômes de l’infection à Covid sont identiques aux symptômes de l’IPM ; ils correspondent également aux symptômes d’une légère intoxication au chlore que l’on peut contracter dans un espace récemment désinfecté. À Moscou, où la mairie a ordonné la désinfection au chlore des immeubles d’habitation et des espaces publics deux fois par jour, bien des gens  se sont plaints de maux de gorge, d’irritations des yeux et de difficultés à respirer. On les a généralement amenés aux hôpitaux spécialisés dans le Covid et ils ont renfloué les statistiques du Covid. Les mêmes symptômes sont habituels pour l’IPM. Cela pourrait expliquer pourquoi les tests ont été si peu probants. L’OMS recommande que les personnes présentant de tels symptômes soient “présumées positives”. La présence de tout coronavirus (et il existe de nombreuses sortes de ces virus généralement inoffensifs tout autour de nous) est maintenant considérée comme une preuve irréfutable de la présence du Covid.

On pourrait considérer la pandémie de Covid comme une IPM à l’échelle mondiale, reposant sur une infection virale modérée. Son “succès” peut s’expliquer par les multiples forces qui ont saisi l’occasion pour s’exprimer, parmi lesquelles des forces infernales. Dieu unit les gens dans son Église ; le diable veut séparer les gens les uns des autres et de Dieu. La pandémie de Covid est un grand séparateur : depuis des mois, les gens vivent séparés de leurs proches ; les vieillards vivent et meurent seuls sans pouvoir recevoir les sacrements, et sont enterrés sans rites funéraires. Peut-être la capacité récemment acquise par les militaires d’induire la peur et de provoquer une IPM à grande échelle fait-elle partie d’un plan démoniaque.

Il y a des gens qui pensent que nous nous en tirons trop bien. Ils pensent que nous n’avons rien fait pour mériter notre haute civilisation. Ils pensent que nous ne devrions pas avoir les moyens de nous nourrir, d’avoir un toit au-dessus de nos têtes et d’autres biens. C’est le point de vue de certaines personnes très riches. Ils sont consternés de voir Jean, Pierre ou Jacques aller à Acapulco et manger au restaurant, au lieu d’être à leur disposition. Ils veulent faire baisser nos revenus et augmenter le coût de la vie. Ils sont prêts à financer tous ceux qui réclament plus d’austérité.

Aujourd’hui, ils soutiennent le confinement à tout bout de champ, affirmant que c’est le meilleur moyen de lutter contre la maladie. Hier, ils nous demandaient d’éliminer l’industrie afin de “sauver la planète” et de vaincre le climat. Aujourd’hui, ces mêmes personnes essaient encore de nous réduire à la pauvreté, cette fois-ci sous prétexte de Covid. Greta Thunberg et ses partisans se félicitent du confinement parce qu’il obligera les gens à vivre dans la faillite et la pénurie.

Si les riches malthusiens soutiennent cette avancée vers l’austérité, tous les participants au mouvement ne partagent pas ou ne comprennent pas leurs objectifs. La nature humaine comporte des poussées de  nobles sacrifices, et beaucoup de disciples de Greta s’y livrent. La mortification de la chair, le jeûne et le refus de la satisfaction sont aussi humains que l’hédonisme. Andrew Joyce nous a récemment rappelé les Flagellants, le mouvement masochiste qui a connu des hauts et des bas avec les épidémies médiévales. Les musulmans chiites pratiquent encore la flagellation à un rythme annuel. Dans la société européenne normale, le Grand Carême avant Pâques suffisait à satisfaire ce besoin de souffrance, mais aujourd’hui, alors que le Carême s’efface, ce besoin psychologique insatisfait fait le jeu des partisans autodestructeurs du confinement.

La Chine est un cas à part. Les Chinois ont été les premiers à pratiquer le confinement pour lutter contre leurs infections en 2009 et en janvier 2020. Leur exemple était essentiel pour donner le ton. Cependant, les mœurs chinoises sont différentes des nôtres. Dans leur système de bouclage, ils ont scellé les portes des appartements et même soudé les portails. L’idée de dignité humaine leur est tout à fait étrangère. Ce sont des gens formidables à leur manière, mais plutôt extrêmes, comme le montre leur Campagne des quatre nuisibles, une tentative d’élimination des moineaux, outre rats, mouches et moustiques. Je ne mettrais pas cela sur le compte du communisme, car la Chine anticommuniste (Taïwan) a été encore plus cruelle que le continent. Les personnes qui se plaignent des mauvais traitements “Chicom” infligés aux Ouïgours (qui sont extrêmement durs) devraient se souvenir du génocide du Kuomintang chinois contre les autochtones de Taïwan.

La reconnaissance faciale, les bases de données génétiques et un système de crédit social pourraient  convenir à la Chine. Étant tout le contraire d’un néo-détenu, je n’accepte pas la R2P (le devoir d’ingérence), le fardeau de l’homme blanc et le devoir de leur imposer la liberté. Que les Chinois vivent de la manière qui convient à leur âme confucéenne, mais j’espère devant Dieu que je n’aurai jamais à m’intégrer dans leur système. Pour eux, il est plus facile de bloquer des millions de citoyens que pour nos dirigeants d’augmenter la TVA d’un point. Le problème, c’est que les agences de sécurité occidentales aiment le mode de vie chinois et souhaitent vivement l’importer comme n’importe quel autre gadget chinois.

Les confinements ne sont pas nécessaires. La meilleure preuve, ce ne sont pas le Belarus ou la Suède, même si ces deux pays ne se sont pas mal débrouillés, avec très peu d’interférences gouvernementales. La meilleure preuve, c’est Gaza, l’étroite bande de terre sur la Méditerranée orientale, qui abrite deux millions de Palestiniens. Cette pauvre tranche de Palestine assiégée n’a eu que récemment sa toute première victime du Corona, une dame de 80 ans qui est arrivée la semaine dernière très malade d’Égypte. Et c’est tout, les amis ! Deux millions de personnes vivant dans une pauvreté et une densité malsaines, sans aucun confinement ni distanciation sociale, ont vécu la grande fête musulmane de l’Aïd el-Fitr, et n’ont pas souffert d’une seule épidémie de covidés!!! Regardez cette courte vidéo de Gaza joyeuse à la fête et enviez-les ! Ces pauvres gens enfermés par les Israéliens pendant 14 ans sont plus libres que les Israéliens et les Saoudiens prospères qui se sont incarcérés volontairement.

Le Covid, c’ est une épidémie de peur. Là où il n’y a pas de peur, il n’y a pas de Covid. Cependant, il faut que la réponse soit une question de choix personnel. Que celui qui veut s’enfermer, s’isoler et se retirer de la société, puisse le faire. Mais nous devons refuser à l’État le droit de nous enfermer. Les Américains sont fiers de leur deuxième amendement, de leur droit à posséder des armes à feu ; mais leurs armes ont-elles empêché leurs maires de les assigner à résidence pour une durée indéfinie, sans avoir le moindre crime à leur reprocher ? Pour les Russes, les Européens et les autres nations, c’est aussi le moment d’interdire les confinements. Si et quand il y a une épidémie, qu’elle soit traitée comme elle l’a toujours été. Que celui qui se considère comme “vulnérable” décide de ce qu’il doit faire pour y remédier. Mais aucune quarantaine, aucun masque, aucune distance sociale ou autre mesure ne sauraient être imposés aux personnes libres.

Tant qu’il y a encore des élections dans nos pays, faisons en sorte que ce soit le test décisif des prochaines campagnes électorales. Ne soutenons que ceux qui promettent de ne jamais porter atteinte aux droits de la personne et rejetons tous ceux qui exigent que nous soyons tous incarcérés “pour notre plus grand bien”. Faisons de chaque élection, partout, à partir de 2020, une élection sur la liberté individuelle. Peut-être devrions-nous créer le mouvement mondial dédié à cet objectif.

Pour contacter l’auteur: adam@israelshamir.net

Source: The Unz Review.

Traduction: Maria Poumier

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L’Ukraine et l’Eglise politique http://www.israelshamir.com/french/lukraine-et-leglise-politique/ http://www.israelshamir.com/french/lukraine-et-leglise-politique/#respond Wed, 24 Jul 2019 16:37:19 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3639 Les tentatives pour chasser l’Eglise du terrain politique, et la reléguer dans le coin des loisirs ont échoué, mais l’organisation la plus importante de l’histoire humaine n’a pas encore regagné la place qu’elle avait avant que les juifs et les libéraux unissent leurs forces contre la chrétienté. La défaite des nazis ukrainiens est le premier résultat tangible des changements en cours.

Le président russe Vladimir Poutine est du genre va-t-à-la messe, un oiseau rare parmi les hommes d’Etat qui comptent. Il communie, et il a un confesseur, et il allume des cierges dans des paroisses modestes les jours de fête religieuse, et il confère avec de vieux sages dans des monastères reculés. Il suit la politique de l’Eglise, et reste engagé. Récemment, face à une urgence confuse (unspecified emergency), après que le sous-marin nucléaire russe eut souffert un accident fatal (le 1er juillet dernier), et alors que le vice-président Mike Pence venait d’être rappelé à Washington (le 2 juillet), Poutine s’en est allé rendre visite au pape François (le 4 juillet), avec lequel il a eu un long entretien dramatique, en tête-à-tête.

Rien n’est plus significatif du changement dans le cœur russe. En 1944, Staline avait répliqué à Churchill qui lui recommandait de tenir compte du point de vue du Vatican avec son célèbre: “Combien de divisions, le pape de Rome”? Et maintenant, l’héritier de Staline respecte et écoute attentivement les opinions du successeur de saint Pierre, tout en conservant sa propre allégeance chrétienne orthodoxe.

Au même moment, les US jadis chrétiens ont tourné le dos à l’Eglise. Si un quotidien US important fait mention de l’Eglise, c’est habituellement pour la condamner parce qu’elle refuse de consacrer les unions de même sexe, pour une affaire de “prêtres pédophiles” ou pour avoir manqué aux juifs en matière d’Holocauste. Les US mettent un point d’honneur à ne jamais défendre les chrétiens. Les juifs, toujours, et les musulmans, de temps en temps. Mais les chrétiens, jamais.

L’Eglise a été lente à riposter, mais le moment si longtemps retardé est arrivé. Tant que Moscou était rouge et athée, l’Eglise n’avait pas d’autre choix que de faire corps avec Washington. Maintenant cela n’a plus de sens.

La rencontre de Poutine avec le pape, sa troisième audience avec le pape François et la sixième avec un souverain pontife, signifie un changement cardinal, m’a dit Frère Jeffrey Langan, un prêtre de l’Opus Dei, un homme très proche du Vatican et professeur de philosophie à l’université de Harvard. La rencontre avec Poutine marque l’intention du Saint-Siège de rompre avec les US, dans le contexte globalisé. Le Vatican se tenait aux côtés de Washington depuis des années, mais maintenant, le pape François a apparemment décidé que ça commençait à bien faire. L’Eglise devrait rester neutre dans les conflits internationaux. Cela concerne en particulier l’Ukraine. Le Saint-Siège considère le conflit ukrainien comme une guerre par procuration à l’instigation de la CIA, et elle veut rester en dehors de cela.

C’est une décision très importante. Les Ukrainiens sont en majorité des chrétiens orthodoxes, mais il y a une église grecque ukrainienne, une église catholique de rite byzantin. Elle est bien implantée en Ukraine occidentale, la région au nationalisme fervent qui a ses traditions propres. Les Ukrainiens de l’Ouest (ou Galiciens de la Galicie) étaient surtout des villageois, mais ils ont migré vers les villes lorsque les Juifs et les Polonais se firent massacrer ou expulser. Ils n’avaient guère d’amour pour les Juifs ni pour les Polonais, leurs voisins; après leur intégration à l’Union soviétique en 1940, ils découvrirent qu’ils aimaient encore moins les Russes (et les Ukrainiens russifiés).

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, leurs militants les plus durs choisirent le camp d’Hitler: après la guerre, ils se tournèrent vers les US. Après le démantèlement de l’Union soviétique, ils sont devenus les moteurs d’un développement indépendant, ou plutôt du dé-développement, parce que ces ex-paysans urbanisés de fraîche date se méfiaient profondément de l’industrie et des gens des villes. Ils ont désindustrialisé leur région, puis se sont installés en masse en Ukraine centrale, où ils sont devenus les emblèmes vivants de l’élan culturel du retour aux racines. Si la France était brisée par un Gorbatchev français, le Midi tenterait de revendiquer les traditions perdues du pays d’Oc, mais comme peu de gens du Sud parlent provençal, ils regarderaient du côté des villageois des Pyrénées en tant qu’incarnation de la culture du Midi. De la même façon, les Ukrainiens du centre et de l’Est de l’Ukraine ont gardé peu de choses de leur culture originale et de leur langue, après l’indépendance en 1991, et ils ont ressenti le besoin de regonfler leur identité ukrainienne. Les Ukrainiens de l’ouest faisaient l’affaire pour le rôle. Ils devinrent importants dans les structures politiques ukrainiennes, au niveau de l’idéologie et de la culture. Et leur église a gardé beaucoup de son influence sur cette population fort active et dynamique.

De l’autre côté, l’église ukrainienne grecque catholique est une lumière à suivre, pour les protestants ukrainiens. Les protestants, un groupe réduit mais d’un bon niveau d’études et influent, suivent en général la ligne des catholiques grecs. On considérait que l’église grecque catholique était violemment anti-russe.

Mais dès le lendemain de la rencontre avec Poutine, le 5 juillet, le pape rencontrait les évêques de l’église grecque catholique, et leur disait de laisser tomber leur rhétorique anti-russe. Restez en dehors du conflit, recommanda-t-il aux évêques. Ce fut pour eux une révélation: pendant des années, ils avaient combattu contre les Russes, et contre l’église majoritaire orthodoxe d’Ukraine, qui est alliée au patriarcat de Moscou. Et voilà que soudainement, on leur disait d’arrêter tout ça. Ils ont fait ce qu’on leur disait, et apparemment cela a eu de l’effet: aux élections parlementaires du dimanche 21 juillet, les nationalistes d’extrême-droite (que notre ami le Saker appelle les “Ukronazis”) se voyaient éliminés en tant que force politique, ou en tout cas ils ont perdu leurs positions. Finis les Ukronazis! Kaputt! Terminée, la révolution brune The Brown Revolution is over!

J’avais prédit ce résultat il y a cinq ans; l’Occident utilise et encourage toujours l’extrême-droite nationaliste pour se débarrasser des socialistes, mais dans l’étape suivante, c’est l’extrême-droite qui se fait déloger. Cela s’est passé en Croatie où des nazis pur jus ont été utilisés contre les socialistes afin de démanteler la Yougoslavie et de combattre les Serbes; après quoi, une fois la victoire atteinte, la chasse d’eau de l’histoire les a évacués. De la même façon, les Ukronazis ont rempli leur rôle en prenant le pouvoir et en déclenchant une guerre de basse intensité avec la Russie; puis ils ont transféré le pouvoir aux libéraux soutenus par Soros.

Cependant, le plus grand changement dans la politique de l’Eglise ukrainienne a eu lieu au sein de la communauté orthodoxe. En novembre 2018, j’ai écrit à propos du schisme en cours  dans l’église orthodoxe ukrainienne “Le spectre du Phanar”. Vous pouvez vous y reporter pour vous rafraîchir la mémoire. Bref, deux groupes nationalistes orthodoxes à la marge s’étaient unis pour écraser la plus grande église orthodoxe traditionnelle ukrainienne, qui est une partie autonome de l’orthodoxie russe relevant du Patriarcat de Moscou. Ls deux groupuscules firent appel au patriarche Bartolomé de Constantinople pour qu’il leur garantisse le Tomos (décret solennel et irrévocable) de l’autocéphalie, en d’autres termes pour les faire reconnaître comme une église indépendante au sein de l’église orthodoxe. Le Tomos leur a été garanti le 5 janvier 2019. En voici here le texte; le patriarche déclarait que les “Ukrainiens pouvaient désormais jouir du don sacré de l’émancipation, de l’indépendance, et du gouvernement propre, devenant libres de toute allégeance externe ou intervention extérieure.”

Seulement voilà que ce plan soigneusement encouragé par la CIA pour finir de séparer la Russie de sa sœur l’Ukraine, se trouve réduit à néant, en à peine six mois. Les ambitions et l’avarice ont saboté les plans des sans-Dieu.

Le personnage clé dans l’orthodoxie ukrainienne, c’est l’évêque nonagénaire Filaret. C’était un métropolite (archevêque) légitime de Kiev dans l’église orthodoxe russe, mais il avait une grande ambition personnelle, il voulait devenir le patriarche, le pape de Moscou. Comme il n’avait pas pu satisfaire cette ambition, il avait quitté l’église mère, pour se déclarer lui-même patriarche de Kiev, à la tête d’une nouvelle église orthodoxe ukrainienne (KP). Moscou le défroqua et le déclara hors-la-loi, et toutes les églises orthodoxes suivirent Moscou. Son organisation, plutôt réduite, devint la base de la nouvelle église orthodoxe ukrainienne, mais c’était un personnage trop controversé aux yeux de Bartolomé, pour se faire nommer comme le chef de celle-ci. On parvint à un compromis, provisoirement. Filaret serait le chef de la nouvelle église en tout, sauf en titre. L’évêque Epiphanius allait devenir le primat en titre, le personnage visible, nominalement, de la nouvelle église, et cette nouvelle église serait pleinement indépendante. Il était là, le grand succès de Petro Poroshenko, le roi du chocolat et président de l’Ukraine. Et ce fut bien là sa seule réussite, à moins de tenir compte de ses triomphes négatifs. Son nationalisme déchaîné, son animosité envers la Russie, la guerre interminable à l’Est de l’Ukraine, la reddition devant le FMI, l’ouverture des marchés à l’Europe et la fermeture des marchés russes, l’ont fait détester par les Ukrainiens appauvris, et il a misérablement perdu les élections présidentielles le 21 avril 2019, laissant la place à Vladimir Zelensky, un jeune comédien. Aussitôt après, l’église qu’il avait instaurée s’est effondrée.

L’évêque (ou patriarche, si vous préférez) Filaret a dit qu’on l’avait trompé. Il croyait qu’il allait être de fait le chef de l’église, mais il n’avait pas la moindre influence dans la nouvelle structure. L’homme dont il croyait qu’il serait le chef pour la galerie, l’évêque Epiphanius, refusait de partager le pouvoir avec le vieil homme.

Et surtout, le Tomos n’avait pas rendu la nouvelle église ukrainienne indépendante, malgré son titre d'”autocéphale”, elle s’était retrouvée soumise à Constantinople. Comme je l’avais prédit, les Ukrainiens n’ont aucune chance de devenir pleinement indépendants. Le régime de Kiev pouvait se passer de Moscou, mais il se retrouva  soumis à l’Occident. Ses finances sont supervisées par le FMI, son armée par l’OTAN, sa politique extérieure par le Département d’Etat US. Une indépendance réelle, c’était un mirage, hors d’atteinte de l’Ukraine. Et en matière d’église, les Ukrainiens ne pouvaient que se retrouver subordonnés à Moscou ou à Istanbul, le même choix devant lequel s’étaient trouvés leurs aïeux quatre siècles auparavant. Moscou, avec tous ses torts, avait moins d’exigences envers les évêques ukrainiens. Les Russes ne demandent pas de tribut, et peuvent être secourables. Constantinople, non. Le patriarche Bartolomé exigea de recevoir 4000 euros par église et par mois. C’est beaucoup, pour des Ukrainiens pauvres.

Filaret déclara le Tomos caduc, la nouvelle église une fiction, et annonça qu’il restait le patriarche du patriarcat de Kiev. Bartolomé déclara que le patriarcat de Kiev, ça n’existe pas, et que ça n’avait jamais existé. Bref, les Ukrainiens et les Grecs tentèrent de ruser l’un avec l’autre, mais Dieu est encore plus roublard. Un prêtre ukrainien a résumé (ici) les menées de l’église ukrainienne dans un post succinct qui a été repris des milliers de fois:

Filaret, Epiphanius et Poroshenko s’étaient mis d’accord pour tromper Bartolomé, s’agissant d’obtenir l’autocéphalie pour une église dans laquelle Filaret règnerait tandis qu’Epiphanius serait l’homme de paille. Bartolomé, en échange, les avait trompés tous les trois, en conférant le Tomos en des termes tels qu’il ne restait plus de l’autocéphalie promise que le nom. Poroshenko avait trompé Siméon (l’évêque du patriarcat de Moscou), en lui promettant la primauté dans la nouvelle structure. Siméon avait trompé ses propres fidèles, en promettant de ne pas partir ailleurs. Les dix évêques mythiques du patriarcat de Moscou avaient trompé Siméon en étant absents lors du       synode de l’église à Sophia. Le synode de Sophia avait trompé les Grecs en élisant une personne douteuse, qui n’était même pas un vrai prêtre, comme primat. La société civile avait trompé l’église, en criant sur les toits que tous les Ukrainiens se précipiteraient dans ses rangs aussitôt. La nouvelle église avait trompé les attentes de la société civile, en montrant que même avec le soutien de l’Etat,elle n’ était tout simplement pas à la hauteur d’un patriarcat. Le Phanar trompa l’église ukrainienne en lui promettant qu’elle serait reconnue par les autres églises; les autres églises ont trompé les attentes du Phanar, en refusant de reconnaître l’église ukrainienne. Et maintenant, Filaret prétend qu’il a été trompé par Poroshenko et par Epiphanius, alors qu’ils étaient justement en train de  monter des plans ensemble pour tromper Bartolomé.

La suite? Filaret est un homme d’église expérimenté et très fin, un maître de l’intrigue, et je ne parierais pas contre lui. En attendant, toute idée de  mener l’église d’Ukraine à la rupture avec l’église de Moscou semble s’être effondrée. Quels que soient les projets du bureau de la CIA en matière de religions, ils n’avaient probablement pas escompté un tel niveau de tromperies mutuelles. Les Ukrainiens seraient capables de tromper le diable lui-même, disent-ils.

La politique de l’église, ce n’est pas seulement, ou pas d’abord, les intrigues. Cet article a été écrit comme un résultat de la  conférence de Rome, où j’ai écouté les points de vue et opinions de prêtres, d’évêques et de journalistes. Tous, ils étaient intéressants et éclairants, et je suis particulièrement reconnaissant envers  E. Michael Jones, l’écrivain américain indomptable et catholique qui nous a rappelé que “les chrétiens, qu’ils soient américains, européens, ukrainiens ou russes ont un point de départ commun, qui est le Logos. La division entre nous a été causée par des forces anti-chrétiennes, par les juifs et les néo-cons qui veulent détruire l’Eglise”. Si nous gardons cela en mémoire, nous parviendrons sûrement à surmonter tous nos différends.

Israel Shamir can be reached at adam@israelshamir.net

This article was first published at The Unz Review

Traduction: Maria Poumier

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Un peu moins d’indignation autour de Jeffrey Epstein, svp http://www.israelshamir.com/french/un-peu-moins-dindignation-autour-de-jeffrey-epstein-svp/ http://www.israelshamir.com/french/un-peu-moins-dindignation-autour-de-jeffrey-epstein-svp/#respond Mon, 15 Jul 2019 17:10:49 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3641 Arrêtez donc de vous indigner, mes amis américains! Faut-il donc que vous nous rejouiez les Sorcières de Salem, encore et encore? En voilà, une routine! Je veux parler de l’affaire Jeffrey Epstein, évidemment.

Je peux comprendre (et sympathiser avec) les raisons pratiques qui sont derrière cette affaire. On peut supputer une contre-attaque de Trump contre le clan Clinton; une revanche sur des manigances de juifs en réseau; et des manœuvres de diffamation politique qu’il fallait brider. Je peux comprendre et approuver le raisonnement intraitable qui est derrière l’opération Epstein II. Les Clinton pouvaient s’y attendre, après ce qu’ils ont fait à Trump, et Bill Clinton sera probablement la victime désignée de toute l’affaire. Lae réseautage juif aux US était devenu trop puissant, insupportable. Epstein a pu diffamer trop de gens puissants, et ce genre de personnage finit par avoir des ennuis un jour ou l’autre. Si Epstein a été mêlé à un schéma du Mossad, comme l’a insinué Acosta, et comme notre collègue Philip Giraldi l’a suggéré ici, c’est un homme à abattre, en toute légitimité.

Mais il n’y a pas lieu de s’indigner. On se calme! Dans le pire des cas, c’est de l’ordre de ce qu’était la fraude fiscale pour al Capone. Epstein a été jugé, a reconnu les faits, a été sanctionné et effectivement puni. Maintenant, ils veulent refaire le coup. D’accord, pour les raisons pratiques mentionnées ci-dessus. Mais le traiter de pédophile, c’est aussi ridicule que de traiter Julian Assange de violeur.

Peut-être bien qu’il a fait des choses avec des gamines de 14 – 15 ans, et cela ressort du droit pénal de nos jours aux US, tout comme d’apporter une bouteille de gnôle en Pennsylvanie. Il y a quelques années, c’était tout à fait permis, et le meilleur poète américain de tous les temps, Allen Edgar Poe, avait épousé sa Virginie quand elle avait 13 ans (et lui 27). N’oubliez pas, quand même, que les filles (et les garçons) sont beaucoup plus éveillés sexuellement parlant que leurs grands-mères au même âge. Et on leur apprend à l’école tout ce qu’il y a à savoir sur le sexe à un âge précoce.

En Europe (et peut-être aussi aux US?) les enfants à la maternelle sont obligés de découvrir les relations homo et hétéro sexuelles; les parents qui émettent des objections contre cette introduction forcée à la vie adulte risquent de perdre leurs enfants au profit de l’Assistance publique. Au Royaume uni, les enfants n’ont pas le droit de refuser l’éducation sexuelle, parce que vous savez, ils voient tous énormément de porno, nous dit-on. Souvent ils vont plus loin d’ailleurs, à 14 ans. Dans notre société hyper sexuée, on ne peut pas les condamner pour cela, mais c’est un fait, l’innocence enfantine, c’est quelque chose qui a sérieusement reculé.

Est-ce que Epstein a fait du tort à ces jeunes créatures? Aucune d’entre elles n’a prétendu être vierge ou bien avoir été forcée à accepter ses avances. Elles avaient déjà probablement assez d’expérience pour apprendre un truc ou deux à Epstein. Et depuis quand est-ce que ces considérations vous dérangent? Qu’est-ce qui est pire, pour une fille de 15 ans expérimentée, d’avoir des relations consenties avec un adulte, ou pour un garçonnet de huit ans de se faire castrer? Lequel  va en souffrir le plus?

La castration n’est pas seulement permise aux US, elle est encouragée et renforcée par les tribunaux, comme dans le cas de James Younger, le petit Texan. Quand il avait trois ans, sa mère divorcée s’était mise à l’habiller en fille, et à l’appeler “Luna”. Son père Jeff Younger s’était vu interdire, par un juge, d’apprendre à James qu’il était un garçon, et de l’habiller en garçon. Qui plus est, Younger n’avait pas le droit d’apprendre à son fils un point de vue religieux sur la sexualité ou le genre. Les tribunaux ont exigé du père qu’il paye au moins 50% des frais pour la future castration chimique de l’enfant, quand il aurait huit ans.

Et maintenant, mes amis indignés, à vous de trancher: Si un garçon de six ans peut décider qu’il veut se faire castrer, et si sa volonté peut être validée par un tribunal, pourquoi une fille de 15 ans ne pourrait-elle pas décider si elle veut batifoler avec un gaillard dans les bosquets. Si un garçon d’âge tendre peut être donné en adoption à un couple homosexuel, dans un contexte tel que ses chances pour échapper à des rapports sexuels avec ses parents adoptifs sont nulles, pourquoi une fille nubile ne peut-elle pas fauter avec Epstein?

Il va falloir choisir, si vous voulez être des victoriens et défendre la virginité des filles, ou bien des gens libres et modernes qui permettent l’élagage définitif des petits garçons et les épanchements juteux de leurs “parents” adoptifs. On ne peut pas être les deux à la fois.

Le mouvement Me Too qui a permis ces poursuites est devenu une base pour des accusations trop ravageuses. Impossible de se défendre de ces accusations, tout comme il était impossible de se défendre si on était accusé de sorcellerie par un tribunal de Salem, pas plus qu’un supposé trotskiste ou espion britannique devant un tribunal spécial soviétique en 1937.  S’ils disent que vous en êtes, votre compte est bon. Pris en main par de vieilles gouines en compétition avec des hommes pour des chattes fraîches, ce mouvement est ouvertement mysandrique, et relève de la haine des hommes. Résultat, les US sont tourmentés par le sexe: ils ne supportent pas l’activité sexuelle normale, hétéro, avant la majorité. Un juge américain a condamné une jeune femme à 22 ans de prison pour avoir couché avec un garçon de treize ans, alors que tous les garçons de 13 ans que je connais auraient été drôlement jaloux de la “victime”. Appeler un homme qui a des relations sexuelles avec une fille nubile un pédophile, c’est plus qu’une injustice: cela fait le jeu des pervers qui en sont, des vrais pédophiles.

L’affaire Epstein, c’est du vent. La journaliste féministe Vicky Ward a réuni des éléments pour un profil d’Epstein, sur Vanity Fair, en 2003. Elle l’avait rencontré avec plusieurs filles qui étaient proches d’Epstein. Il n’y avait rien qui puisse lui faire du tort, dans l’article. En 2011, après qu’Epstein a été effectivement sanctionné, Vicky Ward a écrit sur son blog; “Jeffrey avait des peccadilles sexuelles sur la conscience”, c’est tout. Maintenant la voilà qui dit qu’il y avait plusieurs reproches qui circulaient, mais apparemment personne ne voulait rendre cela public. Aujourd’hui, j’en suis sûr, on peut trouver un bon millier de filles qui vont jurer sous serment qu’elles ont subi les agressions d’Epstein alors qu’elles avaient douze ans, et seule une poignée de dollars pourra les aider à s’en remettre. Parce qu’enfin, ces jérémiades, c’est gagnant-gagnant. S’il paye, parfait, et sans ça, vous n’avez rien à perdre.

Je comprends, messieurs, votre désir de lyncher un juif richissime et odieux, mais dans une certaine mesure il va falloir aussi jeter aux orties votre soumission routinière aux vieilles fouines, et reconnaître le sexe entre hommes et femmes comme la chose la plus normale. Autrement, vous les Américains, vous n’aurez aucune chance de regagner du terrain dans d’autres compétitions.

Avant que vous vous vous enquériez dans vos commentaires sur ma réaction si ma fille mineure couchait (de son plein gré) avec Epstein, demandez-vous aussi si vous aimeriez que votre fils prépubère se fasse castrer chimiquement “parce ce c’est ce qu’ils veulent”.

Pas de doute, Epstein n’était pas un modèle de gentleman. Il est fort possible que Mr Epstein ait donné des verges pour se faire battre, comme le méritent largement tous les amis de Dershowitz. Mais attendez pour vous indigner. Cette explosion publique de sentiments contre lui prouve que les Américains n’arrivent pas à surmonter leur syndrome hystérique de Salem. Et un public hystérique, c’est un peuple facile à manipuler.

Joindre l’auteur: israelshamir@gmail.com

Source: https://www.unz.com/

Traduction: Maria Poumier

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La fin du libéralisme http://www.israelshamir.com/french/la-fin-du-liberalisme/ http://www.israelshamir.com/french/la-fin-du-liberalisme/#respond Mon, 08 Jul 2019 17:53:02 +0000 http://www.israelshamir.com/?post_type=french&p=3636 La Russie savoure son été si bref. La phobie du réchauffement global n’a pas réussi à pénétrer ses limites givrées. Tandis que le midi de la France connaît la canicule, que la Californie est en feu, et que les forces progressistes manifestent contre le climat, les Russes haussent les épaules, incrédules. Ils n’auraient rien contre un peu de réchauffement climatique. Ici, la température ne dépasse que rarement de confortables 22 petits degrés, et maintenant, début juillet, ça stagne autour de 15°. L’été, c’est la meilleure saison pour un pays qui est recouvert de neige la plus grande partie de l’année. C’est maintenant qu’on peut s’enfoncer dans la campagne profonde, et découvrir d’anciennes forteresses ou des églises, sans trop souffrir.

S’il vous est arrivé de vous balader en Russie au-delà de Moscou, vous avez sûrement quelques histoires horribles à raconter sur les routes atroces, la nourriture et l’hébergement, ou plus exactement le manque de toutes ces choses. Cela a d’ailleurs changé, et cela continue. Maintenant il y a des autoroutes modernes, des cafés et des restaurants à profusion, et les petits hôtels pullulent; la robinetterie est au niveau des normes européennes; les vieilles perles de l’architecture ont été restaurées somptueusement; les gens vivent mieux que jamais auparavant; Ils continuent à se plaindre énormément, mais c’est dans la nature humaine. Les Russes, jeunes et d’âge moyen, possèdent ou affrètent des bateaux pour sillonner les fleuves et autres cours d’eau; on  s’achète des villas (“datchas”) plus que partout ailleurs. Ils voyagent à l’étranger pour leurs vacances, paient des sommes colossales pour assister aux concerts des célébrités de passage, font du vélo en ville, bref, la Russie est devenue aussi prospère que les autres pays d’Europe. Cette prospérité durement acquise et sa longévité sur le plan politique permettent au président Poutine de poursuivre ses propres objectifs en matière internationale. Il est parmi les rares dirigeants expérimentés sur la planète qui tiennent encore, au bout de vingt ans, au poste le plus élevé. Il a rencontré trois papes de Rome, quatre présidents US, et bien d’autres dirigeants. C’est important: le Premier ministre Mahathir Mohamad, âgé de 93 ans, qui a gouverné la Malaisie pendant 40 ans et qui a été élu à nouveau, a dit que les dix premières années à la tête d’un pays, on les passe à apprendre à quoi se raccrocher, et que c’est seulement au bout de vingt ans qu’on devient efficace dans l’art de gouverner. Le premier ennemi que doit affronter un dirigeant, c’est son propre establishment: médias, armée, services d’intelligence et juges. Tandis que Trump en est encore à perdre dans ces bagarres, Poutine s’en est bien sorti, grâce à ses techniques d’esquive, de judoka.

Une petite tempête s’est récemment levée dans les médias russes, lorsqu’un jeune journaliste a été détenu par la police, et qu’une petite quantité de drogue a été découverte, supposément, sur sa personne. La police a commis plusieurs fautes dans la gestion de l’affaire. Ils ont peut-être planté de fausses preuves de façon à coincer le jeune homme; et peut-être qu’ils avaient commis ces fautes évidentes afin de coincer le gouvernement. La réponse a été terrible, comme si toute l’affaire avait été préparée bien à l’avance par l’opposition enragée, afin de provoquer et de réveiller la colère populaire contre la police et l’administration. Poutine dans ce cas précis, au lieu de soutenir la police, comme il le fait habituellement, a fait relâcher le journaliste et arrêter les officiers de police les plus âgés. Et cette réaction par l’esquive a été un coup de maître contre le montage de l’opposition.

Poutine a fait part ouvertement, il y a peu de temps, de son peu de goût pour le libéralisme, dans une interview pour le  Financial Times. Ceci constitue une hérésie majeure, comme les Quatre-vingt-quinze thèses de Luther. “Les libéraux ne peuvent pas imposer… Leurs diktats, on les voit partout: tant dans les médias que dans la vie réelle. La simple mention de certains sujets est censée être parfaitement inconvenante…  L’idée libérale est devenue obsolète. Elle s’avère être en conflit avec les intérêts de l’écrasante majorité de la population”. Poutine a condamné le projet libéral d’immigration encore plus massive. Il a qualifié la décision d’Angela Merkel d’accueillir des millions d’immigrants de “faute cardinale”; il a “compris” la tentative de Trump pour arrêter l’afflux de migrants et de drogues depuis le Mexique.

Poutine n’est pas un ennemi du libéralisme. C’est plutôt un libéral à l’ancienne, dans le style du XIX° siècle. Non pas un “libéral” au sens amémricain ordinaire, mais un vrai libéral, qui rejette le dogme totalitaire du gender, de l’immigration, du multiculturarisme et des guerres d’ingérence “humanitaire”. “L’idée libérale ne peut pas être détruite; elle a le droit d’exister et devrait même être défendue sur certains points; mais elle n’a pas le droit d’être le facteur dominant absolu.”

Dans la Russie de Poutine, le libéralisme n’est pas exclusif, il ne représente qu’une ligne possible de développement. Les homosexuels ne sont ni discriminés ni promus. Il n’y pas de parades gay, ni de persécution de gays. Les enfants russes ne subissent pas de lavage de cerveau pour leur faire détester leurs pères, pour les séparer de leurs familles et pour les livrer à des maniaques homosexualistes, comme cela vient d’être révélé par un fait divers en Italie. On n’initie pas les gosses aux joies du sexe à l’école primaire. Les gens ne sont pas sommés d’adorer les transgenres et les immigrants. Vous pouvez faire tout ce qui vous plaît, à condition de ne pas forcer les autres à vous suivre: voici la première règle de Poutine, et pour moi c’est là le vrai libéralisme.

Il y a très peu d’immigration en Russie, malgré des millions de demandes: les étrangers peuvent venir à titre de travailleurs sous contrat, mais cela ne débouche pas sur la carte de séjour permanent ou la naturalisation. La police contrôle souvent les gens qui ont l’air de venir d’ailleurs, et les déporte rapidement s’ils les trouvent en situation illégale. Les nationalistes russes voudraient encore plus d’action en ce sens, mais Poutine est un vrai libéral.

La Russie est un Etat où les notions de “masculinité toxique”, et de “culpabilité blanche” sont inconnues. Les garçons ne sont pas forcés à aller vers l’homosexualité, les filles n’ont pas à entonner des clameurs sur le mode  “Me too”. C’est cette attitude qui a fait de Poutine une personnalité culte pour les Européens fâchés avec l’immigration de masse, le totalitarisme gender, la botte des féministes et les guerres sans fin. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est tellement haï par les promoteurs du Nouvel Ordre mondial, et admiré par les  gens du commun.

Je suis sûr que cet amour des Européens ordinaires le fait sourire de plaisir à l’occasion. Mais Poutine et son administration veulent être en bons termes avec les US, avec le Royaume Uni, et avec l’Europe. C’est leur première priorité. Si l’Occident n’était pas si intransigeant dans son hostilité, la Russie serait un géant amical. Cependant, sa longue expérience a appris à Poutine qu’il ne peut pas se soumettre en échange de promesses creuses. Il veut arriver à un accord-cadre solide avec les US, avant toute chose. Un accord qui permettrait aux Russes de vivre comme ils l’entendent et d’agir dans les limites de la loi internationale, sans devenir l’objet de la fureur américaine.

Pourquoi Poutine tient-il à l’assentiment américain? Pourquoi est-ce qu’il n’arrêterait pas, tout simplement, d’accepter les dollars? Cela veut dire qu’il est un pion américain, s’écrierait un zélote bouillant d’envie d’en découdre. La réponse, c’est que les US ont accru énormément leur pouvoir, bien au-delà de ce qu’ils avaient en 1988, quand Reagan négociait avec Gorbatchev. Les années où c’était la seule super-puissance n’ont pas été perdues. On n’a pas intérêt à rigoler avec la puissance américaine.

  • Les US peuvent interdire aux Russes de continuer à commercer à l’extérieur en dollars américains via des banques américaines, et l’économie russe serait coulée.
  • Les US peuvent interdire l’exportation de technologie de pointe en Russie, comme à l’époque soviétique, et la Russie se retrouverait broyée, paralysée.
  • Les US peuvent utiliser leur système de brevets et de copyright pour empêcher les ordinateurs russes de fonctionner. Ils ont déjà essayé d’interdire aux Russes d’utiliser des scripts d’ordinateurs. Ils peuvent bloquer tous les ordinateurs Microsoft et Apple en Russie. Ils peuvent interdire l’usage des processeurs, comme ils viennent de l’entreprendre avec Huawei.
  • Ils peuvent asséner à la Russie le même traitement qu’à l’Iran et à la Corée du Nord, et bannir ses exportations.
  • Ils peuvent attaquer les réseaux électriques russes et tout ce qui est informatisé dans un acte de guerre cybernétique, comme l’a insinué le New York Times.

Certes, la Russie est assez vaste pour survivre même à de pareils traitements, mais les Russes se sont habitués à la vie facile, et ils n’aimeraient pas du tout se voir renvoyés aux conditions des années 1956. Ils ont pris des mesures pour prévenir de semblables scénarios catastrophe; par exemple, ils ont vendu une bonne partie de leur dette US, et se sont retirés de Microsoft, mais ce sont des choses qui coûtent cher et qui prennent beaucoup de temps. Poutine espère que les US renonceront à la recherche de la domination pour assumer une attitude “laissez-les-vivre”, comme le requiert la législation internationale. Mais en attendant que cela se produise, il est bien obligé de manoeuvrer selon les règles du jeu imposées par Washington, et de tenter de limiter l’antagonisme.

Or un courtier expérimenté est arrivé, en promettant d’obtenir un accord selon les termes souhaités. C’est l’Etat juif, et il prétend avoir les moyens de piloter les US dans la bonne direction. C’est là une prétention juive traditionnelle, brandie au cours de la première guerre mondiale pour persuader le Royaume Uni d’accepter le marché suivant: vous nous donnez la Palestine, et  nous amènerons les US à entrer en guerre à vos côtés. Cette fois-là, cela avait marché : les Britanniques et leurs alliés avaient ravagé Gaza; s’étaient emparés de la Terre sainte, avaient publié la déclaration Balfour qui promettait de refiler la Palestine aux juifs; et en échange, des troupes américaines fraîches sont arrivées sur le théâtre de la guerre, entraînant la reddition allemande.

Cette fois, l’Etat juif a proposé à Poutine de rompre ses liens avec l’Iran; en retour, ils lui ont promis de prêter main forte au réchauffement général des relations russo-américaines. Poutine avait une contre-proposition encore plus digne d’examen: laisser les US lever les sanctions et retirer toutes ses forces armées de Syrie, et la Russie s’efforcera de pousser les troupes iraniennes armées hors de Syrie en retour. Les négociations qui s’en suivraient  autour de l’accord Iran-Syrie amèneraient à la reconnaissance des intérêts US et israéliens en Syrie, puis cela pourrait déboucher sur des négociations dans d’autres sphères. C’était un arrangement gagnant-gagnant qui était proposé là. L’Iran échapperait aux sanctions; les intérêts US-israéliens se verraient reconnus en Syrie; le dialogue si nécessaire entre Russie et US s’enclencherait d’un bond. Mais Israël n’aime pas les propositions gagnant-gagnant. L’Etat juif veut des victoires nettes, de préférence, sur un ennemi brisé, humilié, lynché. Israël a rejeté la proposition, parce qu’il voulait que l’Iran souffre sous le poids des sanctions. La proposition russe avait d’abord été tâtée en septembre l’année dernière, et avait été discutée à huis clos au Parlement israélien, la Knesset. Le Premier ministre Netanyahou avait dit: “les Russes nous ont demandé de leur ouvrir les portes à Washington”. Netanyahou rejeta les propositions russes parce qu’il pensait que la ré-imposition de sanctions sur l’Iran pourrait être utilisée comme un levier pour faire pression sur les Iraniens en Syrie, et non le contraire, écrivit le journaliste israélien à connaître Barak Ravid, sur la 13° chaîne. “Netanyahou a refusé de faire preuve de la moindre flexibilité sur la question des sanctions US”, disait-il en citant un personnage officiel.

Les Russes étaient d’accord avec l’idée louche de faire se rencontrer les conseillers à la sécurité russe et américain à Jérusalem, en espérant que cela conduirait à un déblocage. Mes lecteurs se souviennent que j’étais très préoccupé à l’idée de cette rencontre trilatérale d’un représentant russe avec les va-t-en guerre notoires que sont John Bolton et Netanyahou. Les médias israéliens ont joué la carte du sommet en y voyant un point de pivotement pour la région. La Russie romprait avec l’Iran et pivoterait vers Israël et les US, prédisaient-ils. Ce sera un nouveau pacte Ribbentrop – Molotov, la Russie se mettant d’accord avec l’agresseur: adieu l’Iran, bonjour l’Israël.

“Et pourtant le cadeau de la prophétie a été dérobé au peuple d’Israël”, et donné à des écervelés, dit le Talmud toujours avisé (Baba Batra 12b). Le représentant russe au sommet, Nicolas Patrouchev, n’a pas tourné le dos à l’Iran, tout en se faisant amical avec l’Israël. Il a nié que Téhéran soit la menace clé pour la sécurité de la région. “Lors du sommet trilatéral de Jérusalem, la Russie est aux côtés de l’Iran, contre Israël et les US. L’officiel russe chevronné s’en tient à la version de Téhéran selon laquelle le drone US a été abattu dans l’espace aérien iranien, et il défend les droits des troupes étrangères à rester en Syrie malgré l’opposition israélienne”, telle est la conclusion du Times of Israel.

La Russie est amicale avec Israël, parce que beaucoup d’Israéliens sont liés à la Russie par la naissance, ou par l’origine de leurs parents. Une raison encore plus forte en est que les juifs sont aux manettes aux US, et que l’Etat juif peut ouvrir bien des portes à Washington. Les juifs et l’Etat juif pourraient être aussi peu importants que les Kurdes, disons, s’ils n’avaient pas un ancrage aux US.

La Russie veut certes vivre en paix avec les US, mais pas au prix suggéré par M. Netanyahou…  M. Patrouchev a condamné les sanctions US contre l’Iran. Il a dit que l’Iran avait abattu le drone géant américain RQ-4A “Faucon global”, qui valait plus de cent millions de dollars, au-dessus du territoire iranien, et non pas dans l’espace international comme le prétendait le Pentagone.

Il a réaffirmé que les “preuves” américaines selon lesquelles l’Iran avait saboté des pétroliers dans le Golfe persique n’étaient pas concluantes. La Russie a demandé aux US d’arrêter leur guerre économique contre l’Iran, de reconnaître les autorités légitimes de la Syrie, conduites par le président Assad, et de retirer leurs troupes de Syrie. La Russie a exprimé son soutien au gouvernement légitime du Venezuela. De la sorte, la Russie s’est montrée, en ce moment délicat, comme un allié et un partenaire fiable, tout en assurant le leadership israélien de son amitié à toute épreuve.

Le problème, c’est que la tentation de la guerre avec l’Iran n’a pas disparu. Il y a quelques jours, les Britanniques se sont saisis d’un super tanker iranien dans le détroit de Gibraltar. Le pétrolier était en route pour approvisionner la Syrie en pétrole. Avant cela, les US avaient quasiment déclenché une attaque de missiles sur l’Iran. Au dernier moment, quand les avions étaient déjà en vol, Trump a interrompu l’opération. Il est particulièrement troublant qu’il ait lui même laissé entendre sans ambigüité que l’opération avait été lancée sans qu’il soit au courant. Ce qui veut dire que la chaîne du commandement aux US est maintenant brisée, et qui précisément peut commencer une guerre, ce n’est pas clair. Il faut en tenir compte à la fois à Moscou et à Téhéran.

La situation est redoutable. Le président Trump aura beau vouloir la désescalade après avoir amené son pays à se retirer d’un accord nucléaire multilatéral avec l’Iran, il est happé par son “Etat profond”, par  Pompeo et par Bolton; sur ce dernier, Trump lui-même a dit qu’il voudrait en découdre avec le monde entier. Les présidents ne peuvent pas toujours limoger les ministres dont ils veulent se débarrasser, même les monarques absolus de jadis n’y parvenaient pas toujours.

Espérons que, étant donné le peu d’entrain de Trump pour partir en guerre, et la position de faiblesse dans laquelle se trouve le premier ministre Netanyahou quant à lui, il y aura un progrès dans ce domaine. Mais en attendant, Trump a introduit de nouvelles sanctions contre l’Iran; le dirigeant iranien a qualifié les dirigeants américains de “dérangés”; et les Américains sont à nouveau en train de menacer l’Iran de “destruction complète”.

La Russie veut aider l’Iran, non par pur amour envers la République islamique, mais dans le cadre de ses efforts pour fonder un monde multipolaire, où des Etats indépendants puissent suivre le chemin de leur choix. L’Iran, la Corée du nord, le Venezuela, leur combat pour la survie rentre dans le cadre des efforts russes. Si ces Etats sont brisés, la Russie deviendra la prochaine victime, voilà ce que ressent Poutine.

Le président Trump semble avoir certaines idées positives, mais il a les mains liées. Lors de la parade du 4 juillet, son propre Pentagone s’est cruellement moqué de son souhait de faire défiler les chars à Washington. Ils avaient envoyé quelques vieilles carcasses à la peinture écaillée, alors que le président leur avait demandé d’envoyer les équipements les plus extraordinaires. A cette occasion, ils ont fait constater à Trump qu’il ne saurait imposer sa volonté même à sa propre armée.

Dans ces conditions, Poutine tente de construire des ponts avec les nouvelles forces en Europe et aux US, de travailler avec la droite nationaliste. Ce n’est pas le partenariat le plus évident pour ce libéral à l’ancienne mode, mais cela s’insère dans son idée de la multipolarité, de la suprématie de la souveraineté nationale et de la résistance contre l’hégémonie mondiale des puissances atlantiques. Sa récente visite en Italie, un pays où s’imposent des forces nationalistes solides, avait été un succès; et sa rencontre avec le pape en est un autre.

Au lendemain de l’audience avec le pape, Poutine a fermement défendu l’Eglise catholique, en disant: “il y a des problèmes, mais on peut pas leur donner une dimension exagérée et s’en servir pour détruire l’Eglise romaine catholique elle-même. J’ai l’impression que ces cercles libéraux commencent à se servir de certains problèmes de l’Eglise catholique comme d’un outil pour détruire  l’institution elle-même. C’est  cela que je trouve incorrect et dangereux. Après tout, nous vivons dans un monde basé sur les valeurs de la Bible, et les valeurs traditionnelles sont plus stables et plus importantes pour des millions de gens que cette idée libérale qui est en train, à mon avis, de cesser d’exister.”  Cela faisait des années que les Européens n’avaient pas entendu ce genre de message. C’est peut-être le moment d’écouter.

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