traduit de langlais par Marcel Charbonnier
Le sang, la trahison, la torture et la reddition sont si intimement mêlés, dans lhistoire du Dr Ariel Toaff, un juif italien, quon pourrait croire quelle a été campée par son éminent compatriote Umberto Eco. Ce Dr Toaff est tombé par hasard sur une découverte effrayante : horrifié, il nen poursuivit pas moins courageusement son chemin, impavide, jusquau jour où il subit la pression insupportable de sa communauté. Il a fini par se rétracter. Brisé.
Le Dr Toaff est le fils du grand rabbin de Rome. Il est professeur à lUniversité juive de Bar Ilan, non loin de Tel Aviv. Il sest fait un nom par ses études pénétrantes sur la juiverie médiévale. Sa somme en trois volumes : Amour, Travail et Mort (sous-titrée La vie juive dans lOmbrie médiévale) est une encyclopédie de son champ de recherches (lequel pourrait paraître, à première vue, extrêmement spécialisé). Cest en poursuivant ses recherches dans ce domaine quil découvrit que les communautés juives ashkénazes vivant dans le Nord de lItalie pratiquaient une forme particulièrement horrible de sacrifices humains : en effet, leurs sages et leurs adeptes kidnappaient et crucifiaient des bébés chrétiens, dont ils utilisaient le sang au cours de rituels magiques invoquant lEsprit de Vengeance contre les Goyim honnis.
Il sest, en particulier, intéressé au cas de saint Simon de Trente. Ce bébé âgé de deux ans, originaire de la ville italienne de Trente, fut kidnappé chez lui par une poignée de juifs ashkénazes, à la veille de la Pâque de lan 1475. La nuit suivante, les kidnappeurs assassinèrent lenfant, le saignèrent, lui transpercèrent le corps avec des aiguilles, et le crucifièrent, la tête en bas, aux invocations : « Puissent tous les chrétiens périr, quils se trouvent sur terre ou en mer ! ». Cest ainsi quils célébrèrent leur Pâque un rituel archaïque consistant à faire couler le sang et à tuer des bébés, au sens le plus littéral du terme tuer, sans nul recours à la trans-substanciation du sang en vin.
Les criminels furent arrêtés ; ils avouèrent et furent jugés coupables par lEvêque de Trente. Immédiatement, les juifs élevèrent une protestation au Pape, lequel envoya à Trente lEvêque de Vintimille, à des fins dinvestigation. Celui-ci aurait reçu un pot-de-vin confortable de la part des juifs, en conséquence de quoi il conclut que lenfant avait été assassiné par une bombe plantée là par le Hamas, afin de ruiner la réputation dIsraël, aucun projectile dartillerie de Tsahal nayant été retrouvé sur la plage de Trente. « Simon avait été tué par des chrétiens, dans lévidente intention dapporter la ruine aux juifs », indique lEncyclopédie juive davant-guerre, extrêmement prémonitoire : en effet, ce même argument fut utilisé, mot pour mot, par les juifs, en 2006, afin de tenter de justifier le massacre massif denfants, à Kafr Qana.
Au quinzième siècle, les juifs étaient, certes, influents. Mais ils nétaient pas (encore) tout-puissants. Ils ne pouvaient pas se jouer du monde entier comme ils le firent, en 2002, après leurs massacres à Jénine, donnant à absolument tout le monde lordre de dégager, au motif quil ny aurait rien eu à voir. A lépoque, ils ne bénéficiaient pas du veto pavlovien des Etats-Unis au Conseil de Sécurité de lOnu. Ils nétaient pas en mesure de bombarder Rome, et il allait sécouler encore quatre siècles avant que ne fût inventé le mot « antisémitisme ». On leur accorda un marché dami, bien pire encore quun traitement de faveur : le Pape Sixte IV réunit une commission de six cardinaux, présidée par le meilleur juriste de lépoque, et il lui confia le re-jugement de cette affaire. Et (même) cette Cour Suprême trouva les assassins coupables. Les minutes du procès ont survécu aux siècles, et on peut les consulter, de nos jours, au Vatican.
[Pour plus de détail sur la version catholique de ces événements, voir http://www.stsimonoftrent.com
Pour plus de détail sur la version juive des mêmes événements, voir http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=803&letter=S ]
En 1965, lEglise catholique romaine entama une sorte de perestroika [i]. Ce furent les tristes vieux jours de Vatican II, durant lesquels les modernisateurs éradiquèrent les fondements de la tradition, dans lespoir de mettre la foi au goût du jour et de la faire coller au nouveau narratif judéo-compatible de la modernité. Dit plus simplement : les évêques voulaient être aimés par la presse libérale.
Les juifs, toujours en alerte, profitèrent de cette opportunité pour pousser les évêques à décanoniser saint Simon de Trente. Les évêques furent bien trop heureux dune telle aubaine : déjà, au cours dun rituel bizarre, les dirigeants de lEglise catholique avaient trouvé les juifs innocents de la Crucifixion du Christ, tout en reconnaissant la faute de lEglise dans la persécution des juifs : en comparaison avec une volte-face aussi magistrale, la crucifixion dun bambin italien nétait que de la petite bière, vous limaginez aisément En moins de temps quil nen faut pour le dire, les évêques décidèrent donc que les aveux des assassins nétaient pas recevables, car ils auraient été obtenus sous la torture et, ainsi, les accusés furent innocentés, le jeune martyr étant, quant à lui, tout simplement passé par pertes et profits. Il fut mis un terme à son culte, qui fut prestement interdit, et les reliques de lenfant martyrisé furent retirées de léglise où elles reposaient et jetées en un lieu secret, afin déviter toute reprise intempestive déventuels pélerinages.
[ http://www.trentinocultura.net/orizzonti/notizie/Anno-2006/rogger.doc_cvt.asp ]
Mais revenons au Dr. Ariel Toaff. En étudiant les archives du procès, celui-ci a fait une découverte stupéfiante : bien loin davoir été dictées par des investigateurs zélés recourant à la torture, les confessions des assassins du petit Simon contenaient des éléments totalement inconnus des hommes dEglise ou des gendarmes italiens. Les assassins appartenaient à la petite communauté ashkénaze attardée : ils pratiquaient des rites qui leur étaient propres, très différents de ceux des juifs italiens autochtones ; ces rites ont été fidèlement décrits dans leurs dépositions, or, ils étaient totalement inconnus de la brigade criminelle de lépoque. « Ces formules liturgiques, en hébreu, à la tonalité violemment anti-chrétienne, ne sauraient être les projections de juges, qui nauraient en aucun cas pu connaître ces prières nappartenant en aucun cas au rituel des (juifs) italiens, mais à la tradition ashkénaze », écrit Toaff. Un aveu na de valeur que sil contient un minimum de véridicité et de détails vérifiables concernant le crime, dont la police naurait pas eu préalablement connaissance : cette loi dairain de linvestigation criminelle avait été scrupuleusement respectée, dans lenquête sur le crime rituel de Trente.
Cette découverte est de taille à secouer lEglise, à lui procurer un choc salutaire et à lui redonner forme. Le noble rabbin lettré Ariel Toaff, docteur de luniversité, a remis saint Simon à lordre du jour oui, lui, saint-Simon, ce bébé victime à un double titre : victime de la vengeance, au quinzième siècle, et victime de la perestroïka (vaticanesque) du vingtième. Voilà qui appelait repentance de la part des docteurs du Vatican, qui ont oublié lenfant assassiné, tout à leur drague dimportants juifs américains. Mais ceux-là ne reconnaissent toujours pas leur funeste erreur. Monsignor Iginio Rogger, un historien de lEglise, qui a induit en erreur les investigateurs sur laffaire de saint Simon, dans les années 1960, a déclaré que les aveux nétaient absolument pas fiables, car « les juges avaient eu recours à dhorribles tortures ». Cétait là, à tout le moins, formuler une observation antisioniste et, « donc », antisémite car si on devait rejeter du revers de la main tous les aveux obtenus sous la torture, tous les prisonniers palestiniens qui croupissent dans les atroces geôles juives devraient être libérés illico. Cétait aussi, là, une remarque anti-américaine, car les Etats-Unis reconnaissent la valeur de la torture, quils pratiquent allègrement, notamment (mais pas seulement) à Guantanamo. Cétait là, de surcroît, formuler une objection négationniste, étant donné quelle invalide en essence le procès de Nuremberg.
« Je ne voudrais pas être à la place de Toaff, et avoir à répondre de ses assertions devant des historiens ayant sérieusement étudié cette affaire », a déclaré Rogger à USA Today. Mais la place de Toaff est préférable et de très loin à celle de Rogger, qui devra répondre de son manque dégards envers le saint, au Paradis.
De plus, le crime perpétré à Trente nétait nullement une exception : Toaff a découvert de nombreux autres cas de ces sacrifices sanglants, dans lesquels il est fait état denfants mutilés, dont le sang versé fut utilisé dans la confection de matzots (pain azyme), leurs occurrences sétendant sur plus de cinq siècles dhistoire européenne.
[ cliquer ici outpouring of blood and its baking in Matzo ]
Le sang, ce breuvage magique, était un remède populaire, à cette époque lointaine, comme dailleurs en tous les temps : Hérode tenta de rester jeune en se baignant dans le sang de bébés assassinés ; les alchimistes utilisèrent du sang, dans leurs expériences tentant de transmuter le plomb en or ; les sages juifs sadonnaient à la magie, et ils avaient recours au sang comme tout un chacun. Ces denrées précieuses quétaient le sang humain, la poudre de sang humain et les matzots complémentées au sang humain faisaient lobjet dun commerce extrêmement lucratif.
Des commerçants juifs en faisaient commerce, accompagnées dattestations rabbiniques en autorisant la vente ; le produit le plus prisé et le plus cher était le sang dun goy katan, cest-à-dire dun enfant non-juif. Beaucoup moins recherché (et, donc, bien meilleur marché) était le sang provenant dune circoncision. Ces sacrifices sanglants étaient des « actions et des réactions instinctives, viscérales, virulentes, au cours desquelles des enfants ne comprenant rien à ce qui leur arrivait devenaient des victimes innocentes de lamour de Dieu et de la vengeance », a écrit Toaff dans la préface de son ouvrage. « Leur sang baignait les autels de Dieu, lequel, croyait-on, avait besoin dêtre guidé, et parfois même dêtre poussé impatiemment, selon les cas, soit à protéger, soit à punir ».
Cette remarque quelque peu hermétique est plus facile à comprendre, si on lit louvrage du professeur Israël Yuval Deux Nations dans Ton Giron [Two Ntions in your Womb]Yuval y explique que les libations de sang étaient nécessaires (aux yeux des magiciens juifs) si lon voulait amener la Vengeance Divine sur les Goyim. Il cite également un cas irréfutable (cest-à-dire non démenti par les juifs eux-mêmes) dun sacrifice sanglant pratiqué par un juif. [lire, à ce sujet, mon article « Diffamations Sanglantes », sur mon site : http://www.israelshamir.net ].
Toaff surpasse Yuval, en mettant laccent sur le recours habituel des juifs au sang humain, au Moyen-Age, à des fins de magie et en faisant place à lélément antichrétien : la crucifixion des victimes et les vociférations contre le Christ et la Vierge Marie. A ce sujet, son ouvrage est confirmé par le livre (certes, plus timide) dElliott Horowitz : Des Rites sans foi ni loi : Pourim et le Legs de la Violence juive [Reckless Rites : Purim and the Legacy of Jewish Violence, Princeton University Press, 2006] [ http://www.iupress.indiana.edu/journals/jss/jss4-2.html ]. Horowitz y informe ses lecteurs au sujet de rituels fort étranges : flagellations de la Vierge, destructions de crucifix, passages à tabac et assassinats de chrétiens.
Désormais, cest du passé. Aujourdhui, nous pouvons nous retourner vers le passé et dire : oui, certains sages et certains mystiques juifs ont pratiqué des sacrifices humains. Ils ont assassiné des enfants, ils en ont mutilé le petit corps et ils ont utilisé leur sang afin de faire se déverser lIre Divine contre leurs voisins non-juifs. Ils ont moqué les rites chrétiens en utilisant le sang de chrétiens, en lieu et place du sang du Christ.
LEglise, et les peuples, dans lensemble de lEurope, avaient donc raison. Les Européens (ainsi que les Arabes, et les Russes) nétaient nullement des bigots cinglés ; ils comprenaient fort bien ce quils voyaient de leurs propres yeux. Ils punirent les coupables, et ils laissèrent les innocents vivre en paix.
Nous, les humains, nous sommes capables dexaminer cette page horrible de lHistoire sans perdre pour autant notre dignité, et nous sommes capables, tant quà faire, de verser une larme ou deux pour les pauvres enfants détruits par ces monstres avides de colère divine. Les juifs devraient être plus modestes, et cesser dentretenir leurs blessures historiques comme autant de tours dans leur sac : leurs ancêtres furent florissants, en dépit de ces terribles exactions perpétrées par certains de leurs coréligionnaires, tandis quau contraire, dans lEtat juif, les péchés dune poignée de Palestiniens retombent sur tous les Palestiniens. Nous devrions aussi rejeter dun haussement dépaules les geignements des amis dIsraël quand ceux-ci refusent que nous voyions les massacres de Jénine ou de Qana, car oui, très exactement il sagit là de « diffamation sanglante », comme ils disent : autant dire quil ne sagit (hélas !) absolument pas de diffamation.
Espérons que lacte extrêmement courageux du Professeur Toaff représentera un tournant dans la vie de lEglise. La déviation causée par la perestroïka de Vatican II est allée trop loin. Souvenez-vous que la perestroïka russe sest terminée par leffondrement total de lensemble de la structure soviétique. Si les antipapistes redoutaient un anti-christ sur le Saint-Siège de saintPierre, demeure le danger, très réel, dun Gorbatchev mitré.
Dans la ville italienne dOrvieto, sur la côte adriatique, les juifs ont exigé linterdiction dune exposition de grande valeur artistique et la cessation de la procession commémorant le miracle de Trani.
[ http://www.haaretz.com/hasen/spages/815206.html ]
Cest en effet à Trani que, voici un millénaire, une hostie consacrée fut dérobée, à léglise, par une juive. Après quoi, cette voleuse décida de frire le corps du Christ dans lhuile bouillante. Mais, miraculeusement, lhostie se transforma en chair humaine et se mit à saigner abondamment, tant et si bien que le sang sacré se répandit dans toute la maison de cette femme juive. De fait, de tels cas de profanation dhostiles sont bien attestés dans lensemble de lEurope ; ils ont été bien décrits par Yuval, Horowitz et Toaff ; ils se sont effectivement produits, et seul un infâme culot juif [chutzpah] poussa lAssociation Romaine des Amis dIsraël à adresser une missive au Pape afin dexiger de lui que fût mis un terme à un culte observé depuis un millénaire. Et cette association a eu gain de cause. LEglise sest soumise, les panneaux de lexposition furent démantelés, la procession fut annulée et de plates excuses furent adressées aux juifs, à la grande satisfaction des ambassadeurs dIsraël Gideon Meir (auprès du gouvernement italien) et Oden Ben Hur (auprès du Vatican), qui avaient édicté cette capitulation.
« Etrange monde, que le nôtre » écrivit Domenico Savino dans lexcellent web-magazine Effedieffe.
[ http://www.effedieffe.com/interventizeta.php?id=1766¶metro=religione ]
« Loffense est attribuée à la Foi chrétienne, et le pardon est exigé, non pas des victimes, mais des coupables. » Savino se demande rhétoriquement sil était vraiment impossible dignorer tout simplement lexigence des Amis dIsraël, et il cite longuement les propos du Cardinal Walter Kasper, lequel représenta le Vatican lors de cette capitulation. Kasper y a fait son « full Monty » [Allusion à un film anglais des années 1980, où des chômeurs, dans lespoir de trouver du boulot, procèdent à un strip-teese intégral] : il nia que lEglise est le Véritable et Unique Israël Elu, il affirma la position dégalité des juifs, en tant que « frères aînés », il dénia la nécessité du Christ et il sollicita le pardon des juifs, le tout, en promettant un « nouveau printemps, pour lEglise et pour le monde ».
« Un printemps, pour lEglise ? ! ? », se récrie Savino. « Ah, mais nous avons déjà entendu ça ! Le Pape, à lissue de Vatican II, avait dit : « Nous attendions le printemps, et cest lorage qui est venu ». Ce printemps, nous en avons plus quassez, et après cette réconciliation, à Orvieto, je ne veux plus entendre ne serait-ce que le mot « printemps », car dès que je lentends prononcer, je vois le rictus de satisfaction des « frères aînés » Gideon Meir et Oden Ben Hur ! »
La perestroïka na pas affecté la seule Italie, ni la seule Eglise catholique. En Allemagne, un nouveau sacrilège est en préparation : une « Bible politiquement correcte », dans laquelle le récit de la Passion du Christ sera modifié, afin de ne pas causer dinconfort aux juifs. Ce titre est trompeur : ils ne peuvent pas, en effet, intituler leur produit de merde « Nouvelle traduction allemande de la Bible, exempte de sexisme et dantisémitisme », de la même manière quon ne saurait qualifier ses propres eaux usées de « vin exempt de substances dangereuses pour la santé ». « Changer une seule lettre de la Bible, cela équivaut à détruire le monde », affirme le Talmud, qui cite lexemple dun rouleau de la Torah dans lequel un seul mot avait été modifié, « meod » (très), devenant « mavet » (mort). Une telle Torah célébrant la mort pourrait à nen pas douter entraîner la fin du monde.
Ces saintes écritures « antisemitism-free » mettront à nen pas douter laccent sur la souffrance juive, lEglise jouant le rôle du sale type, dans la pièce. Elles exalteront Judas et répudieront le Christ. De la même manière, en expurger les « préjugés sexistes » aura pour effet la suppression de lAnnonciation, cette grande dichotomie entre la monocausalité stérile des juifs et la fusion chrétienne du Ciel et de la Terre. De fait, le modèle chrétien a eu tellement plus de succès que même les juifs lont adopté dans leur Cabbale, et quils ont apparemment décidé de laisser aux Allemands leur vieille monocausalité, dont ils navaient plus rien à faire.
En Angleterre, un hebdomadaire libéral paraissant de longue date, The Observer, a changé de plumage, devenant un nid de néocons soutenant la guerre et lalliance Blair-Bush. Avec une parfaite logique, ce périodique a aussi renoncé au Christ, lui préférant les juifs, comme il appert dans cette critique dun ouvrage récemment paru en Grande-Bretagne :
[ http://www.observer.guardian.co.uk/review/story/0,,200583,00.html ]
Adams Mars-Jones y préfère Oscar Schindler au Général Adam von Trott, exécuté en raison de la part quil prit au Complot des Généraux [contre Hitler, ndt], en 1944 ! : « Cest ce qui fit de la Liste de Schindler un film si étonnant : ce film répondait à léthique juive en montrant le cheminement extérieur du héros, plutôt quun cheminement intérieur. Le type était foireux. Et alors ? Ce sont ses oignons ; limportant, cest quil ait sauvé des juifs ! Ses mitzvahs [B.A., ndt] lui ont valu une place parmi les Justes Gentils, et en labsence dune vie dans lau-delà (car ça, ce nest pas vraiment un péché mignon de la foi juive), cest tout ce quon peut en dire. Ayons plus de ce ton-là, et moins de ce culte du martyre. La vénération pour le sacrifice, pour une victoire purement symbolique, peut faire dérailler lentreprise la mieux intentionnée, et risque dinsulter les morts, lesquels navaient pas le choix. »
Le critique de lObserver a clairement explicité son choix pour Judas ou Caïphe (« bien que foireux, il a voulu sauver des juifs ») et contre Jésus Christ, qui incarnait le Sacrifice. Son appel à « moins de culte du martyre, moins de vénération pour le sacrifice, pour une victoire purement symbolique » ferait du Golgotha le dernier mot de la question, avec nulle Résurrection en vue. Qui a besoin des vertus chrétiennes ? Les péchés et les vices de lhomme sont ses oignons, nest-ce pas, dès lors quil a sauvé des juifs », et le mieux quun goy puisse espérer, cest une « place parmi les Justes Gentils ». De ce point de vue, saint Simon et dautre enfants ne sont pas morts en vain : ils ont contribué à lappel des juifs à la Vengeance Divine, et cest là le maximum de ce quils étaient en mesure despérer. De la même manière, les soldats britanniques ne sauraient espérer meilleur sort que celui de mourir pour Israël dans les rues de Bassora ou de Téhéran, ou ailleurs
Ainsi, à Rome, à Berlin ou à Londres, les juifs ont gagné une manche ou deux, dans leur compétition avec lEglise catholique. En sacharnant avec entêtement, en ne regrettant jamais rien, en ne sexcusant jamais de rien, en oeuvrant sans relâche contre le christianisme, ils ont réussi à remplacer, dans les esprits simples, les images de la Via Dolorosa, du Golgotha et de la Résurrection, par leurs grossières déformations de lhistoire humaine prenant la forme dune interminable souffrance de juifs innocents, de diffamations sanglantes, dholocaustes et de rédemption sioniste en Terre sainte. Ainsi, les gens ont rejeté on peut les comprendre (mais non les excuser, ndt) lidée de la culpabilité juive dans la mise à mort du Christ : en lieu et place, les juifs ont réussi à installer dans leur intellect une idée encore bien plus absurde : celle de la culpabilité de lEglise dans la mort de juifs !
Les conséquences ne sont pas purement théologiques. La Grande-Bretagne, lItalie et lAllemagne acquiescent à létranglement de la Palestine pourtant chrétienne, au blocus de Gaza, au vol de terres appartenant à lEglise à Bethléem et à Jérusalem. Ces pays soutiennent le Drang Nach Osten américain. Pire : ils ont perdu leur liens avec Dieu, leur empathie envers leurs frères humains se tarit ; on dirait quun esprit de vengeance aveugle que, seul, un sang innocent serait en mesure de conjurer sest emparé deux.
La publication de louvrage du Dr Toaff pourrait bien marquer un point de retournement (atteint in extremis) dans lhistoire occidentale un retournement à trois cent soixante degrés, faisant repasser lOccident, de son pardon à Judas, à ladoration du Christ. Certes : sa relation de sacrifices rituels denfants ne fait que produire une petite fêlure dans limmense édifice dun exceptionnalisme juif profondément ancré dans le béton de la mentalité européenne.
Mais les immenses édifices ont le don de seffondrer dun seul bloc. Cela, un certain 11 septembre nous la appris.
Apparemment, les juifs se sont sentis visés Alors, aussitôt, ils ont attaqué Toaff, tels un essaim de moucherons en furie [Voir mon article Carter et lessaim de moucherons (Titre original : Carter and Swarm) sur mon site, au lien suivant : http://www.israelshamir.net ]. Un historien juif de renom, rabbin et lui-même fils de rabbin, a relaté des événements vieux de cinq siècles. Et alors ? Y a-t-il là de quoi sémouvoir ? Au Moyen-Age, le recours au sang humain, la nécromancie et la magie noire nétaient pas le fait exclusif des juifs ; les sorcières et les mages goyim ne donnaient certes pas leur part aux chiens ! Alors : rejoignez tout simplement le club humain, avec ses verrues et ses défauts ! Mais cest là chose bien trop humiliante, pour darrogants Sélectionnés (par God Himself !).
« Cest absolument incroyable quil y ait quelquun un historien israélien, de surcroît ! pour accorder une once de légitimité à laccusation diffamatoire sanglante qui a été la source de souffrances indicibles et dagressions innombrables contre les juifs, à travers lHistoire », a déclaré Abe Foxman, directeur national (pour les Etats-Unis) de lAnti-Defamation League, laquelle a qualifié le livre de « dénué de fondement », laccusant « dapporter de leau au moulin des antisémites, partout dans le monde ».
Plus rabbin quhistorien, Foxman sait a priori, selon sa foi et son intime conviction, quil sagirait là de « billevesées ». Mais na-t-il pas dit la même chose, à propos du Massacre de Jénine ?
Dans un communiqué de presse, lUniversité (israélienne) Bar-Ilan « exprime sa grande colère et son extrême mécontentement au sujet de Toaff, en raison du manque de tact dont il a fait montre en publiant son ouvrage sur les accusations de meurtres rituels (juifs) en Italie. Son choix dune maison dédition privée italienne, le titre particulièrement provocateur de louvrage et les interprétations données par les médias de son contenu ont offensé les sensibilités de juifs du monde entier, et porté atteinte au délicat tissu des relations entre juifs et chrétiens. LUniversité Bar-Ilan condamne avec la dernière énergie et rejette totalement ce que semble suggérer louvrage de Toaff, ainsi que les reportages diffusés par les médias portant sur son contenu, comme si les accusations sanglantes ayant conduit à lassassinat de millions de juifs innocents avaient un quelconque fondement. »
Quen termes incendiaires ces choses-là sont dites ! Toaff a été immédiatement en butte à une énorme pression communautaire: il allait se retrouver à soixante-cinq ans sur la paille, à la rue, probablement sans retraite, sans amis et sans étudiants, ostracisé et excommunié. Sans doute sa vie elle-même était-elle menacée : lon sait que les juifs ont lhabitude demployer des tueurs professionnels extrêmement discrets pour éliminer de telles nuisances. Jadis, on les appelait rodef. Aujourdhui, ce sont les kidon. Mais seul le nom a changé : ils sont toujours aussi efficaces, et ils ont été interceptés bien plus rarement que dautres maniaques en manque de sang. La réputation de Toaf allait être totalement ruinée : une certaine Sue Blackwell
[ http://www.sue.be/pal ] se dit prête à « consulter ses amis juifs » et le traite de nazi, un Phare de Flicage [Searchlight] sponsorisé par lADL allait révéler, envahir ou inventer de toutes pièces sa vie privée ; bien des petits juifs, sur le ouèbe, nallaient pas manquer de le traîner dans la boue, sur leurs blogs et sur leur corvette porte-étendard, jai nommé l « encyclopédie en ligne » Wikipedia
Au début de lattaque, il a tenté de résister
[ http://www.haaretz.com/hasen/spages/826066.html] : « Je ne renoncerai jamais à ma dévotion envers la vérité et les libertés académiques, dût le monde entier me crucifier ! »
Toaff a déclaré, voici de cela quelques jours, au quotidien israélien Haaretz quil existe une base factuelle à certaines des accusations de recours à des crimes rituels, portées contre des juifs, au Moyen-Age.
Mais Toaff nétait pas fait de pierre. A linstar de Winston Smith, le personnage principal du roman 1984 dOrwell, il a craqué, dans sa cellule mentale surveillée par linquisition juive. Il a donc publié ses plus plates excuses, arrêté de diffuser son livre, promis de le soumettre à lImprimatur juive et même « de faire don de tous les fonds résultants de la vente de son livre à lAnti-Defamation League » de notre excellent Abe Foxman.
Ses derniers mots furent aussi touchants que ceux prononcés par Galilée abjurant son hérésie : « Je ne permettrait jamais quun quelconque contempteur des juifs minstrumentalise, ou se serve de mes recherches en guise dinstrument pour attiser les flammes, une fois encore, de la haine qui a conduit à lassassinat de millions de juifs. Je présente mes sincères excuses à tous ceux qui auraient été offensés par les articles et les faits déformés qui ont été attribués à mon livre, ainsi quà moi-même. »
Ainsi Ariel Toaff a-t-il cédé à la pression de la communauté. Non quimporte le moins du monde ce quil peut bien dire, aujourdhui. Nous ne savons pas, en effet, quelles tortures mentales ont bien pu lui être infligées par la Gestapo juive de lADL, ni de quelle manière il a été contraint à se rétracter.
Ce quil nous a apporté est amplement suffisant.
Vous allez me dire : mais que nous a-t-il apporté, au juste ? Dune certaine manière, sa contribution sassimile à celle de Benny Morris et dautres Nouveaux historiens israéliens : ceux-ci se sont contentés de répéter les données dont nous avions connaissance, de sources palestiniennes, notamment grâce à Abu Lughud et à Edward Saïd. Mais les sources palestiniennes nétaient pas jugées fiables : seules, les sources juives sont considérées dignes de foi, dans notre univers judéo-centré. Cest donc la raison pour laquelle Morris et consorts ont aidé des millions de personnes à se libérer du narratif sioniste imposé. Cela naurait pas été nécessaire, eussions-nous été capables de croire un goy confronté à un juif, un arabe parlant de lExpulsion de 1948, ou encore un Italien parlant de saint Simon, voire, peut-être, un Allemand évoquant les déportations de la seconde guerre mondiale. Et voici que Toaff vient de libérer moult âmes captives en répétant ce que nous savions déjà, à partir de moult sources italiennes, anglaises, allemandes ou russes.
Si la « diffamation sanglante » savère non pas une diffamation, mais bel et bien un crime caractérisé, alors, peut-être dautres assertions juives vont-elles, à leur tour, seffondrer ? Les Russes nétaient peut-être pas responsables des pogromes, allez savoir ? Peut-être cet Ahmadinejad nest-il pas le nouvel Hitler fanatique et ivre de destructions dont on nous bassine ? Et si les musulmans nétaient pas ces haïsseurs de juifs malfaisants dont on nous rebat les oreilles ? Bigre !
Par ailleurs, Ariel Toaff nous a offert une meurtrière de tir nous permettant dobserver les processus en action au sein de la juiverie, et de comprendre de quelle manière cette incroyable discipline dEssaim est perpétuée, de quelle manière les dissidents sont châtiés, de quelle manière luniformité mentale est obtenue.
La juiverie, de ce point de vue, est effectivement exceptionnelle : un savant chrétien (ou musulman) qui découvrirait une tache dans la longue histoire de lEglise ne chercherait certainement pas à la dissimuler, car il sait quil ne sera pas ramené à résipiscence par la terreur ; quil ne sera pas ostracisé, même sil fait sienne les opinions les plus viles ; et que, quand bien même serait-il excommunié, ce scientifique ou cet écrivain trouverait un soutien amplement suffisant, comme celui dont ont bénéficié un Salman Rushdee, un Voltaire ou encore un Tolstoï.
Ni lEglise ni la Umma ne requièrent une telle discipline aveugle, et ni le Pape ni aucun Imam ne détient, sur ses coreligionnaires, le pouvoir dont dispose Monsieur Abe Foxman. Or, Foxman se tape totalement de la vérité : il opte toujours pour ce qui (à ses yeux, tout au moins) est « bon pour les juifs ». Et peu importe la foule des témoins : même un reportage live sur un sacrifice humain rituel juif ne saurait le contraindre à admettre une vérité déplaisante : il trouvera toujours une bonne raison. Nous lavons vu, dans le cas du bombardement de Qana [au Liban], quand les avions israéliens ont détruit un bâtiment, tuant près de cinquante enfants, soit assurément bien plus que ce que les sages de lOmbrie nen ont jamais tués.
Par conséquent, nespérez pas que le bouquin de Toaff convaincra les juifs rien nest en mesure de le faire.
Ne soyez pas envieux de cette union des curs et des esprits juifs ; le revers de la médaille de cette unité, cest le fait quAucun Juif NEst Libre. Ce sont ses parents, qui forcent quelquun à être juif ; un juif na aucune liberté desprit, à aucun stade de son existence. La seule chose quil ait à faire, cest : obéir aux ordres. Cher lecteur juif, si cela pouvait te permettre de comprendre que tu es un esclave, ce que tu as lu jusquici naura pas été vain. Tant que tu resteras incapable de répondre, à la question rhétorique « nes-tu pas un juif ? » par un simple « non », tu resteras un prisonnier sur parole, un captif au bout de sa corde.
Tôt ou tard, ils vont tirer sur la corde. Tôt au tard, tu devras mentir, rechercher des paroles ambigües, afin de nier que ce que tu sais est exact et authentique. La liberté est à ta porte ; alors, tends la main et saisis-la ! Comme le Royaume des Cieux, la liberté est à toi : il te suffit de la demander. La Liberté, cest le Christ, car cest avec son cur quun homme choisit le Christ, non avec son prépuce. Tu es libre, dès lors que tu accueilles le Christ et que tu es capable de répondre, comme le dit lEvangile [Matthieu 5:37] : « Que ton « Oui » signifie bien : « Oui, je suis un chrétien ! », et que ton « Non » signifie bien : « Non, je ne suis pas un juif ! » ! »
Grâce au Ciel, cest possible !
Toaff était sur le point de sen sortir ; quel dommage, quil ait perdu courage !
Son triste sort me rappelle celui dUriel (presque un homonyme !) Acosta. Noble précurseur de Spinoza, cet Acosta (né vers 1585 à Oporto, Portugal mort en avril 1640 à Amsterdam) sétant attaqué au judaïsme rabbinique, fut excommunié. « Âme sensible, Acosta ne supporta pas lisolement résultant de sa mise à lécart, et il se parjura, comme lindique lEncyclopedia Britannica. Excommunié une seconde fois après avoir été accusé de dissuader les chrétiens de se convertir au judaïsme, il prononça publiquement son autocritique après avoir souffert de longues années dostracisme. Cette humiliation détruisit ce qui lui restait destime de soi, et il se suicida dune décharge de chevrotines. » Lerreur fatale commise par Acosta, cest davoir été loin, mais pas assez.
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[i] Etrangement, ce procès ecclésial a coïncidé, pratiquement, avec la première Perestroïka [le dézingage de Staline] entreprise par Krushchev lors du vingt-deuxième Congrès du Parti communiste de lURSS, en 1961, au cours duquel ledit Parti se repentit des péchés et des crimes commis par ses grands dirigeants dautrefois. Une génération plus tard, cest-à-dire trente ans après, le Parti lui-même seffondra et ses adhérents furent décimés par la deuxième Perestroïka. La pénitence, cest bon, pour lâme. A cette importante différence près : lâme, quant à elle, est immortelle