Paradoxalement, la déclaration de Trump sur Jérusalem a eu bien des effets positifs. Le président a refusé de continuer à prétendre en toute malhonnêteté que les US soient un médiateur neutre. Il a creusé la tombe du bestial MBS d’Arabie. Il a ramené la Palestine au cœur de l’agenda international après une longue absence. Il a donné à l’Europe une chance de retrouver son indépendance. Et il a fait un pas de plus pour démolir l’insoutenable empire américain. Raison de plus pour nous réjouir.
Jerusalem in my heart[1]
Jérusalem c’est d’abord et avant tout un symbole, un puissant symbole ; la reconnaissance américaine de la souveraineté juive sur la ville sainte est un signe de la victoire finale juive sur la chrétienté, et il faut le regretter de tout son cœur. Richard Cœur de Lion et Tancrède ne pourraient pas comprendre la reddition de la ville pour laquelle ils s’étaient battus, mais les temps ont changé. Les chrétiens d’hier ne se référaient pas aux juifs comme à leurs « frères aînés ». Ce qui a commencé avec la formule « Bonnes fêtes de fin d’année » au lieu de « Joyeux Noël » vient de se terminer sur cet acte honteux de déni du Christ.
Les Palestiniens ne vont pas être en mesure de sauver la Ville. La troisième intifada n’est pas en vue, malgré le crachat au visage que signifie pour eux la déclaration de Trump, et malgré l’appel du Hamas au soulèvement, il faudra encore attendre, à moins d’une provocation israélienne. Des milliers d’hommes et de femmes ont manifesté au cours de la semaine dernière : quelques-uns ont été visés par les soldats israéliens,
Dont l’un était en chaise roulante, amputé des deux jambes. Mais la Palestine n’a pas connu une explosion de colère. Pour un lecteur régulier de mes articles la réponse palestinienne discrète à la provocation américaine n’est pas une surprise. Comme je l’ai écrit il y a peu, jamais la vie ne leur a autant souri, on est dans une dynamique de prospérité modeste, le bâtiment, le tourisme, les restaurants, tout décolle et ils ne vont pas aller mourir pour une déclaration même si elle est accablante.
Les Palestiniens de Jérusalem Est vivent mieux que d’autres Palestiniens; il n’ont pas la citoyenneté, mais peuvent se déplacer plus ou moins librement dans toute la Palestine, y compris dans « l’Israël ancien ». Ils sont pragmatiques et patriotes. Ils se considèrent comme les gardiens de leur héritage, qui comprend les grands tombeaux d’al Aqsa et le Saint Sépulcre. Si les juifs s’avisent de toucher aux mausolées, ils répondent en force, comme cela s’est produit au mois d’août dernier lorsqu’Israël a tenté de limiter l’accès à la Grande Mosquée.
Mais la décision du président Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat juif n’a pas mis le feu aux poudres. Personne de sensé n’a jamais eu le moindre doute sur les sentiments américains. Les Américains sont pour Israël, c’est une obsession nationale.
Donc c’est fait, ils ont déclaré que Jérusalem était une capitale juive. Et avant, quand ils envoyaient leurs ambassadeurs, tous juifs, tous fervents sionistes, tous tenants du mot d’ordre « Israël d’abord », en quoi était-ce différent ?
Trump n’est pas différent de ses prédécesseurs. Tous les présidents américains ont déclaré Jérusalem capitale une et indivisible de l’Etat juif. Obama l’avait fait, Bush aussi. Certes, ils l’avaient dit lors de leur campagne électorale, et ont évité de répéter ce mantra une fois installés à la Maison blanche, mais ne sont jamais revenus dessus pour autant. Sur cent sénateurs US, quatre-vingt-dix ont approuvé la déclaration de Trump. Dix se sont abstenus, probablement parce qu’ils ne sauraient soutenir Trump sous aucun prétexte. L’establishment politique et profondément pro israélien, tant les libéraux que les fondamentalistes, les Républicains comme les Démocrates, et de Sanders à Bannon ; nous le savions, et désormais Trump a permis aux gens de le constater noir sur blanc. Il a fait ce que le peuple voulait. C’est pour cela que vous l’avez élu : il fera donc ce que vous avez voulu, et non pas ce que quelqu’un d’autre, prétendant s’y connaître mieux, pourrait vous dire.
Et pourquoi est-ce-que vous, les Américains, vous le voulez ? L’Amérique travaille son image de « ville étincelante sur la colline », nouvel Israël à la destinée manifeste. Ce grand pays ne veut pas encore devenir simplement un grand pays de plus, il tient à conduire l’humanité et à modeler le monde selon sa propre configuration et à son image. L’Amérique est messianique depuis longtemps, et c’est une habitude difficile à extirper.
Sous la coquille du Yankee au profil agressif, il y a un fanatique croyant à sa mission divine, avec la Bible de Scofield sous le bras, dans l’attente de la guerre de Gog et Magog contre Israël. Jetez un coup à ce site, par exemple, sur les prophéties bibliques, parmi la pléthore de sites qui prédisent la guerre entre Israël d’un côté, l’Iran et la Russie de l’autre, les US se tenant aux côtés d’Israël mais à l’écart jusqu’à la Parousie, le Second Avènement. C’est démentiel, mais ce genre de schéma s’installe dans les profondeurs de l’être, et c’est ce qui explique des conduites démentes (rechercher la guerre avec l’Iran, bombarder Babylone et soutenir Israël) mieux que tout calcul en termes de pertes et profits.
L’amour, ou plutôt l’obsession israélienne fait partie de cette gestalt, de ce schéma directeur.
. Même si les baptistes du Sud et les libéraux de la côte Est ont l’air différents, ils ont la même empreinte originelle des Pères fondateurs, les puritains et les pèlerins. Et la Gestalt refait surface inopinément. La lutte actuelle contre le harcèlement sexuel est juste une nouvelle poussée de zèle puritain, même si les fondamentalistes font appel à la Bible, et les libéraux à la Femme dont les droits ne sauraient souffrir une égratignure.
C’est la seule explication plausiblepour ce genre de plainte : « Samantha Holvey, qui avait concouru pour le titre de Miss USA, a dit que Mr Tump avait lorgné sur son corps ainsi que sur d’autres femmes dans le salon de maquillage ». Pour une personne normale, il est évident qu’une participante au concours de Miss USA est là précisément pour se faire dévorer des yeux et désirer par des foules d’hommes. Pour un puritain fanatique, « celui qui regarde lubriquement une femme… », rien que pour un regard, est déjà en état de péché. Un zélote de Boston vers 1650 aurait approuvé la toute moderne persécution des hommes qui regardent d’un œil concupiscent.
La différence entre les démocrates déchristianisés et clintonistes du Vermont et un Républicain chrétien trumpiste dans le Mississippi est secondaire, pour ce qui est de la rationalisation de leurs sentiments et réactions. L’un et l’autre trouvent qu’il est mal de courtiser, de désirer, de regarder, même s’ils l’expliquent différemment. Voilà pourquoi tant de politiciens américains préfèrent se suicider s’ils se retrouvent accusés d’avoir posé leur regard sur une gamine de dix-sept ans quelques années auparavant, même si cela ne se prête à aucune action en justice.
Même chose en matière de relations avec l’étranger. Les descendants libéraux des puritains de la côte Est veulent aller abattre des gens par-delà les mers pour sauver des femmes noires menacées d’enlèvement par des hommes noirs en Afghanistan, et les fondamentalistes veulent réduire Babylone en cendres ; dans les deux cas, c’est un zèle messianique qui les anime, et le désir de transformer le monde.
La meilleure solution pour les Américains serait d’oublier le Moyen Orient, Babylone, Israël, Gog et Magog. Peut-être que Trump les y amènera, à force de complaire à la volonté populaire. Après tout, il a quelques bonnes raisons pour faire ce qu’il a fait. Il est le destructeur du mensonge fallacieux, dans sa bagarre contre le Congrès. Le Congrès avait forcé le président US à certifier de la bonne conduite de l’Iran tous les six mois ; Trump a refusé de le faire, et le monde ne s’est pas effondré pour autant. Le Congrès a forcé le président US à retarder le déménagement de l’ambassade de Tel Aviv de six mois en six mois : Trump a refusé, et le monde ne s’est pas effondré. C’est une autre falsitude de l’establishment politique qui vient de s’effondrer.
Par cette déclaration, il a probablement gagné du temps et retardé sa propre destitution. Les juifs ne sont pas réputés pour leur gratitude, acceptant tout bienfait comme un simple dû de toute éternité, mais malgré tout, cela lui laisse une chance de ne pas se faire descendre immédiatement.
Paradoxalement, la déclaration de Trump a eu bien des effets positifs. Le président pourrait dire, après Méphistophélès « je fais partie de ce pouvoir qui veut éternellement le mal et qui œuvre éternellement pour le bien ». Le président a refusé de continuer à prétendre, en toute malhonnêteté, que les US soient un médiateur neutre. Il a révélé les véritables sentiments de l’establishment US envers le Moyen Orient, envers leurs musulmans et envers leurs chrétiens, un sentiment de dédain absolu. Il a creusé la tombe du bestial MBS d’Arabie. Il a ramené la Palestine au cœur de l’agenda international après une longue absence. Il a donné à l’Europe une chance de retrouver son indépendance. Et il a fait un pas de plus pour démolir l’insoutenable empire américain. Encore une bonne raison de nous réjouir.
Grâce à Trump, voilà que ressuscite la réconciliation qui agonisait entre le Fatah et le Hamas. Leur entente butait sur des écueils : le Fatah en demandait toujours plus, le Hamas commençait à perdre patience. L’obstacle principal, c’était l’aide US : les Américains ne voulaient pas subventionner le Hamas. Comme l’aide n’arrive plus de toute façon, ce n’est plus une pierre d’achoppement. La déclaration de Trump a encouragé les deux côtés à accélérer leurs négociations.
Trump a donné l’occasion aux Européens de dire ce qu’ils pensent vraiment de lui, à raison. Sa déclaration a mobilisé le président Erdogan, qui depuis la Turquie, a appeler à un sommet des Etats musulmans. Istanbul avait été le siège du califat pendant six cents ans, de 1362 à 1924, et Erdogan peut maintenant revendiquer à juste titre ce beau titre. En dénonçant les Israéliens et leurs valets américains, le président de la Turquie a gagné en autorité et en influence.
Il faut un Arabe pour trahir les Arabes, et c’est l’enfant gâté de Ryad, MBS, qui a choisi le rôle. Quand il n’est pas en train de torturer ses cousins pour les dévaliser, il se trouve mêlé à la négation de la Palestine et de Jérusalem. C’est lui qui a proposé à Jared Kushner de livrer Jérusalem, ce qui a donné lieu à ce qu’on a appelé « l’accord du siècle ». MBS a tenté de forcer le président palestinien Mahmoud Abbas à accepter l’accord ou à démissionner. Abbas a tout bonnement refusé.
Le meilleur journaliste pour le Moyen Orient David Hearst a fait remarquer qu’au Royaume des Saoud, où pèse une lourde censure, où un touit malvenu peut vous envoyer en taule pour des années, la négation de la Palestine et de Jérusalem avait été encouragée (son livre The Gun and the Olive Branch , « Le Flingue et le rameau d’olivier », est une excellente initiation à l’histoire contemporaine de la Palestine.
Le romancier et écrivain saoudien Turki al-Hamad a touité “la Palestine ne devrait plus être considérée comme la première cause arabe. Ma cause à moi, c’est le développement, la liberté et l’émancipation de mon pays. Quant à la Maison (la Palestine), elle a Le Seigneur (Dieu) pour la protéger si ses habitants (les Palestiniens) l’abandonnent. »
Hamzah Muhammad al-Salim, l’écrivain et analyste économique, a touité de sont côté: une fois que la paix avec Israël aura été conclue, cela deviendra la première destination pour les touristes saoudiens. » L’ancien directeur de la chaîne al-Arabiyah, Abd al-Rahman al-Rachid, a écrit pour sa part : « il est temps de reconsidérer le concept des relations avec Palestine et Israël. » Enfin, Muhammad al-Sheikh a dit : « la question de la Palestine, ce n’est pas notre affaire ». Ces sentiments, c’est MBS qui les a encouragés, et c’est sur la base de ceux-ci qu’il a proposé son marché à Trump. Maintenant, à mon avis, l’accord est caduc, et MBS pourrait connaître le sort d’Anouar al-Sadate, le président égyptien qui s’était mis d’accord avec Israël et qui a été assassiné. Les princes saoudiens se répandent déjà en litanies pour la Palestine et pour Jérusalem.
La déclaration de Trump a été un formidable cadeau à l’Iran. Après les Saoudiens, les plus grands ennemis de l’Iran ont révélé leur duplicité, et les Arabes vont avoir un point de vue nouveau et positif sur l’Iran. Par-dessus chiites et sunnites, l’Iran a prouvé sa dévotion invariable à la cause de Jérusalem et de la Palestine, et cela lui vaudra une reconnaissance.
Le président Poutine a une bonne raison de remercier Trump pour sa déclaration. La Russie est un joueur important au Moyen Orient, et après la trahison américaine de la Palestine, elle peut devenir le médiateur de la dernière chance dans les affaires inter-arabes. Nous pouvons nous attendre à ce que les futures négociations entre Israël et Palestiniens soient encadrées par les Russes, avec l’assistance de l’Onu.
Il se peut, même s’il n’est pas certain que Trump ait donné le coup de grâce au paradigme de la « solution à deux Etats », que c’en soit fini de l’idée même de partition. Saeb Erekat, le négociateur en chef du côté palestinien, a dit que c’était le moment de se tourner vers la solution à un seul Etat pour tous, ce qui devrait être largement préféré.
Car cet Etat pour tous ne sera pas « juif », et ça me convient tout à fait. Il n’y a pas d’Etat français pour Français ethniquement purs, la France est l’Etat de tous ses habitants ; il n’y a plus d’Etat islamique, et la Syrie appartient à tous les Syriens, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou se réclament d’autres confessions. Il n’y a pas de raison d’avoir un Etat juif non plus. Que ce soit l’Israël-Palestine pour tous ses habitants.
Si cela doit guérir les Américains de leur fascination pour Sion, de leurs fantasmes de Parousie, ce sera le meilleur apport du président Trump au genre humain.
A l’Est ou à l’Ouest ?
Si les efforts pour la partition de la Palestine continuent quand même, quel pourrait être l’avenir de Jérusalem ?
Les juifs disent que Jérusalem leur appartient.
Les Américains sont d’accord avec les juifs, comme toujours.
Les Européens ne sont pas d’accord avec les Américains ni avec les juifs, et réservent leur jugement.
L’Autorité nationale palestinienne dit que Jérusalem Est devrait être palestinienne, et que Jérusalem Ouest peut être juive.
En avril dernier, le ministère des Affaires étrangères russe a déclaré que Jérusalem Ouest doit devenir la capitale d’Israël, tandis que Jérusalem Est devrait être la capitale de la Palestine.
Cette semaine, le sommet de l’Organisation pour la coopération islamique s’est tenu à Istanbul, dernier siège du califat, et a déclaré Jérusalem Est capitale de la Palestine. La déclaration a été approuvée par cinquante-quatre nations, représentant plus d’un milliard de musulmans.
Cela semble juste : Jérusalem Ouest pour les juifs, Jérusalem Est pour les Arabes. A moins que… ?
J’ai habité quelques années à Jérusalem, une belle maison arabe solide, joliment proportionnée, à deux étages, édifiée avec la pierre blanche de Jérusalem, prolongée par un jardin verdoyant. Les maçons des années 1920 savaient manier la pierre, nous n’avions pas besoin de climatisation même aux jours les plus chauds de l’été ; et les maisons gardent la chaleur pendant les rudes hivers montagnards. Les plafonds étaient hauts, les fenêtres donnaient sur les jardins aux citronniers ombreux et aux néfliers du Japon feuillus. Les sols étaient pavés de céramique arménienne multicolore et de marbre.
Cette partie de Jérusalem avait été créée et peuplée par les Palestiniens chrétiens d’origine arabe, arménienne, grecque et allemande. C’est le premier élément foncier déclaré par l’administration US capitale éternelle de l’Etat juif qui n’a que soixante-dix ans. Et l’aire que je viens d’évoquer ne fait pas partie de Jérusalem Est ; ça se trouve à l’Ouest, c’est la plus belle partie de Jérusalem Ouest. La résidence du président israélien est juste au coin de la rue.
Personne ne fait objection à ce que cela fasse partie de l’Israël. Jérusalem Ouest, c’est hors débat, on ne discute que de Jérusalem Est. Elle est là, la plus grande réussite des juifs israéliens et de leurs soutiens en Amérique, et comme c’est souvent le cas, les plus grandes réussites sont sous estimées ou passées sous silence parce qu’elles semblent, relever de l’évidence, triviales
Mais nous pouvons aller plus loin que ce qu’on peut lire dans le New York Timeset découvrir la vérité occultée. Selon le droit, Jérusalem devrait être déclarée Ville internationale.
La totalité de Jérusalem avait été déclarée corpus separatum, c’est-à-dire entité séparée relevant de la juridiction internationale par la même Résolution 181 (II) 1/ du 29 novembre 1947 qui avait appelé à la création d’un Etat juif et d’un Etat arabe en Palestine. Les juifs n’en avaient cure, et se sont emparés de Jérusalem Ouest en 1948 en chassant la population chrétienne et musulmane. L’Onu a refusé de reconnaître main mise juive sur Jérusalem Ouest (Article 303 (IV) du 9 décembre 1949). La ville devrait être placée sous administration internationale permanente, avait décrété l’Onu.
En 1967, les juifs ont mis le grappin sur Jérusalem Est. Cette fois, ils n’ont pas expulsé la population chrétienne et musulmane, mais ils ne leur ont pas donné la citoyenneté israélienne. Depuis lors, les habitants de Jérusalem Est vivent comme des hôtes de passage dans leur propre ville. Ils ont des droits de résidents, mais s’ils voyagent à l’étranger pour travailler ou faire des études, ils perdent leur droit de résidence et ne peuvent pas revenir chez eux.
Jérusalem Est et Ouest ont une chose en commun : les deux parties sont illégalement occupées par l’Etat juif. Les deux tronçons diffèrent en ce que la population autochtone a été chassée à l’Ouest, tandis que celle de l’Est s’est vue retirer ses droits. Cette différence ne fait pas de Jérusalem Ouest une possession israélienne légitime. Trump a fait un pas vraiment positif, en unissant les deux parties illégalement occupées de Jérusalem en une seule phrase.
Les juifs (avec le soutien américain) nous ont fait oublier que Jérusalem Ouest est également occupée en toute illégalité (Noam Chomsky a beaucoup écrit sur ce sujet. Il a décrit Israël et les US comme le véritable « Front du rejet »). Ils ont rejeté la résolution originale de l’Onu, qui avait trait à la conquête de 1948 et à l’expulsion, et ont tenté de limiter le débat sur la conquête de 1967. Ils y sont parvenus ; même les amis de la Palestine discutent en se basant sur les frontières de 1967, et laissent tomber 1948 comme une vieillerie.
Mais les Palestiniens savent et n’oublient pas comment ils ont été chassés de leurs maisons, et comment les juifs s’y sont installés à leur place. Quel que soit l’avenir de Jérusalem, cette dépossession devrait être corrigée. Les non juifs ont rendu aux juifs les propriétés qu’ils avaient perdues durant la tourmente en Europe ; maintenant c’est le bon moment pour faire rendre les propriétés volées aux Arabes, aux Grecs et aux Allemands de Jérusalem Ouest.
Joindre Israel Shamir : adam@israelshamir.net
Traduction : Maria Poumier
Publication originale en anglais: he Unz Review.
[1] “Jerusalem in my heart” : une tempête sonore