Sur la carte multicolore d’Hans Buenting (1581), notre monde ressemble à une fleur ; les trois pétales représentent les trois continents : Europe, Asie de l’Ouest, Afrique, unis par la Terre Sainte. Mais cette carte peut être interprétée, aussi, d’une autre manière : la fleur est la foi en Christ et en Notre Dame, et les trois pétales en sont l’Islam, le Catholicisme et l’Orthodoxie. Tandis que les Occidentaux voulurent voir dans l’Islam une antithèse du christianisme, les chrétiens orientaux, dont le plus éminent fut Saint-Jean Damascène, voyaient dans l’Islam une autre Eglise chrétienne, sur un pied d’égalité avec l’Eglise catholique, occidentale. Et, de fait, l’Islam, avec la vénération qu’il a pour le Christ et Sitt Maryam, n’est pas aussi éloigné de l’Orthodoxie que peuvent l’être les calvinistes iconoclastes, anti-prélats, et anti-mariaux. Les trois Eglises offrent des lectures différentes du même concept : l’Eglise orthodoxe met l’accent sur la Résurrection du Christ, les Catholiques se focalisent sur le Crucifié et les Musulmans suivent l’Esprit Saint. Le rejet par les Orthodoxes du filioque [= « Et (au nom) du Fils »] constitue un lien supplémentaire entre eux et l’Islam ; cette proximité théologique est ancrée dans le voisinage géographique.
Cette vision de l’Islam en tant que troisième grande Eglise de notre oikouménè est fondamentale, si nous voulons comprendre la guerre du Moyen-Orient. De fait, il y a de nombreuses manières d’interpréter ce conflit : les théories politico-économique, démographique, géopolitique et raciale proposent chacune leur interprétation, et ces interprétations sont parfois contradictoires. Le problème, c’est qu’aucune ne fonctionne vraiment bien. Un sentiment, très fort, que le problème requiert une explication dérivée de la religion a trouvé son expression dans la doctrine huntingtonienne du « Clash des Civilisations », qui fait de l’opposition « Islam VS Chrétienté » un remake des Croisades médiévales. Son application vulgaire, terre-à-terre, nous la constatons dans tous les journaux bien-pensants occidentaux, du New York Times à l’empire médiatique de Berlusconi. Elle a été portée à ses ultimes extrémités par Oriana Fallaci et Ann Coulter.
Mais le conflit entre les trois grandes églises est derrière nous – pour le meilleur, ou pour le pire, des chevaliers chevaleresques, portant leurs rouges pèlerines sur leurs armures briquées ne chevaucheront plus les collines de la Palestine, ni les champs du Poitou, en criant « Lumen Coeli ! » en direction des tout aussi nobles et valeureux Sarrasins arborant leurs vertes bannières. Leurs aires d’influences sont désormais bien établies ; leurs petites escarmouches frontalières et leurs braconnages à l’affût des âmes ne visent qu’à maintenir les braves éveillés. Il n’y a plus de « menace islamique contre la Catholicité », ni « de menace catholique contre l’Orthodoxie », bien que nombreux soient les gens prêts à parier le contraire.
Les Chrétiens orthodoxe de Grèce et de Russie, de Palestine et de Syrie, partagent entièrement les vues des musulmans, et ils sont tout aussi hostiles que ceux-ci à l’invasion américaine. Les tentatives d’instiller quelque sentiment pro-américain à Moscou et à Athènes échouent invariablement. « Leurs opinions [il s’agit des Orthodoxes] ont plus en commun avec celles qui prévalent au Caire ou à Damas qu’avec celles qu’on constate à Berlin ou à Rome », a admis le Wall Street Journal. Voilà qui règlera son sort au concept débile de conflit entre la Chrétienté et l’Islam. A mon avis (et ce sera le cas, dans la suite de cet article), la « Chrétienté » inclut l’Islam et les grandes Eglises apostoliques, tant d’Orient que d’Occident.
La théorie d’Huntington, bien qu’erronée, est fondée sur les principes profonds de la théopolitique, un terme inconnu du dictionnaire Microsoft Word, mais introduit par Carl Schmitt. Ce grand penseur est rétif à toute classification, car il est revendiqué comme leur tout autant par les néonazis que par les néocons, par les déconstructionnistes et les anti-globalisation, par des penseurs aussi opposés que Leo Strauss et Giorgio Agamben, Huntington et Derrida. Pour Schmitt, « tous les concepts les plus prégnants de la doctrine moderne sont des concepts théologiques sécularisés. »
La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme », portée par les Marines américains jusqu’au-delà du Tigre et de l’Oxus, est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique, de christianisme judaïsé. Alexander Panarin, un philosophe russe contemporain (décédé), a relevé que la nature anti-chrétienne de la doctrine américaine : « La nouvelle vision américaine de Biens décontextualisés, et de leurs Consommateurs désocialisés est un mythe païen » ; pour lui, la doctrine US représente un saut dans le paganisme (dans la barbarie)
Pour moi, cette nouvelle religion peut être qualifiée de néo-judaïsme ; ses adeptes imitent les attitudes juives classiques : les juifs se conduisent souvent comme des prêtres de la nouvelle croyance, et ils sont considérés sacrés par ses adeptes. De fait, lorsque des mosquées brûlent, en Hollande, et lorsque des églises sont démolies en Israël, on ne relève pratiquement aucune réaction. Rien de comparable, en tous cas, avec l’émotion intense soulevée par un graffiti découvert sur le mur d’une synagogue. Les Etats-Unis notent leurs alliés en fonction de leur attitude envers les juifs. Le Temple de l’Holocauste [appelé « Musée »] jouxte la Maison Blanche. Le soutien à l’Etat juif est une condition sine qua non, pour les hommes politiques américains.
Tout le monde peut devenir l’un des « Elus » de la nouvelle foi – le choix vous appartient ; la Toute Nouvelle Alliance admet tant les juifs que les Gentils : adorez Mammon, méprisez la Nature, l’Esprit, la Beauté, l’Amour ; ayez le sentiment d’appartenir à une race à part ; prouvez-le par quelque succès bien terrestre – et vous pourrez y entrer. Inversement, tout juif peut choisir d’en sortir ; il n’y a en la matière ni tare, ni vertu, biologique.
Reste qu’il y a un fort sentiment d’une continuité entre le paléo-judaïsme et sa version up to date. L’Etat juif est la mise en pratique de la peur paranoïde des juifs et de leur rejet de l’Autre, alors que les politiques cabalistiques du Pentagone ne sont qu’une autre manifestation de la même peur et de la même exécration, sur une échelle planétaire. Les idées du néo-judaïsme ont été mises en forme par le nationaliste juif Leo Strauss, et diffusées par les journalistes juifs du New York Times. Il existe un projet, consistant à fournir au néo-judaïsme des rites exotériques, notamment en édifiant un nouveau Temple à Jérusalem, sur l’emplacement de la Mosquée al-Aqsa.
Le néo-judaïsme est la foi non officielle de l’Empire américain, et la guerre au Moyen-Orient est, en réalité, le jihâd néo-judaïque. Des millions de personnes en ont l’intuition : Tom Friedman, du New York Times, a écrit que les Irakiens appellent les envahisseurs américains : « les juifs ». Le néo-judaïsme est ce culte de la mondialisation, du néo-libéralisme, de la destruction de la famille et de la nature, anti-spirituelle et anti-chrétienne.
C’est aussi un culte antisocial de mercantilisme, d’aliénation et de déracinement ; hostile à la cohésion sociale, à la solidarité, aux traditions – bref, hostile aux valeurs prônées par les trois grandes Eglises. L’Eglise ayant perdu sa position, en Occident, les adeptes du néo-judaïsme considèrent presque morte la Chrétienté occidentale, et ils luttent contre elle, par des moyens non-sanglants, à travers l’Anti-Defamation League et autres organismes anti-chrétiens. The Village Voice appelle Bush « le Chrétien » ; le New York Times ne cesse de traiter de prêtres abusant sexuellement des enfants, Schwarzenegger démolit une église, dans le film « La Fin des Temps » [The Last Days] : c’était : les nouvelles du front occidental du jihâd néo-judaïque.
Mais l’Islam est le dernier grand réservoir d’esprit, de tradition et de solidarité, et les néo-juifs le combattent avec toute la puissance de feu dont ils disposent. L’Islam doit être écrasé, si l’on veut que le Temple néo-juif soit érigé à la place d’al-Aqsa. L’Islam est la foi dominante chez les voisins – ennemis d’Israël. L’Islam joue un rôle historique, en défendant la Palestine, au cœur de la fleur à trois pétale ; il est le dépositaire de la pré-tradition unifiée pressentie par Guénon. Carl Schmitt a observé « le grand parallélisme historique » entre notre époque et l’époque contemporaine du Christ, dans Sa contrée. Guénon considérait que la modernité (représentant le kali yuga, ou l’âge final) trouverait sa conclusion dans l’apparition de l’Anti-christ et la fin du monde. Aussi la guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ.
A un niveau plus profond, métaphysique, se joue une lutte entre deux tendances : un pouvoir, qui fait tenir ensemble le Ciel et la Terre, et re-sacralise le monde ; et un pouvoir qui s’efforce de séparer le Ciel de la Terre – c’est à dire, de profaner le monde. La puissance unificatrice est représentée par le Christ, dans les bras de Notre-Dame. Le pouvoir de division, le Grand Profanateur, est plus puissant que les jufis ; mais ils le soutiennent avec enthousiasme, car pour eux, le monde en-dehors d’Israël (la Personne Divine, et non l’Etat du même nom…) doit être profane et sans Dieu. Aussi les actions des néo-juifs conduisent-elles, en définitive, à la profanation du monde, ainsi – sur un autre niveau – qu’à se libérer des limitations imposées par la société et par Dieu, pour la plus grande victoire de l’individualisme.
II
Maintenant, après avoir diagnostiqué la maladie (le néo-judaïsme, en tant que nouvelle religion et le Moyen-Orient, en tant que son champ de jihâd), nous pouvons tenter de trouver le remède. La pièce centrale de la guerre n’est pas le champ de bataille de Fallujah, mais la bataille pour les esprits, menée par les idées : qui en sortira vainqueur : le Christ, ou l’Anti-Christ ? Cette question ne sera pas tranchée par la force des armes, mais par notre capacité à défaire l’ennemi, dans le discours. Vous, chers lecteurs et camarades, représentez un escadron d’élite dans l’armée spirituelle ; dénoncez l’ennemi, battez-le !
Oui, il est possible de combattre une religion, en particulier le néo-judaïsme, forme extrême d’hérésie. Nous devons en montrer les racines religieuses, en profaner l’héritage sacral, en ridiculiser les concepts, en éclairer les crimes. Quand les précurseurs du néo-judaïsme ont entrepris leur guerre contre l’Eglise, ils ont commencé par tourner ses dogmes en dérision. De ce point de vue, l’acteur de ‘one man show’ Dieudonné a fait plus que quiconque pour mettre un terme au Jihâd.
Guénon voyait dans la Réforme un Automne, comme le début du Kali Yuga ; dès lors, le néo-judaïsme en est le prolongement, la phase ultime de la Réforme, où le corps réformé devient l’antithèse totale du corps préexistant à la Réforme. D’une certaine manière, notre tâche, c’est une Contre-Réforme, et notre bannière est Notre-Dame, aussi « majestueuse que des troupes arborant leurs bannières » [Cantique des Cantiques 6 :4]. Schmitt voyait, lui aussi, en Notre-Dame le symbole culturel et religieux le plus important, bien qu’il n’ait pas eu conscience de son lien profond avec l’Islam.
La tendance judaïque, apparue dans la Chrétienté avec la Réforme (ou, selon Dugin, avec la déviation de l’Eglise romane de la foi fixée au Concile de Nicée), vient de s’épanouir, en un néo-judaïsme. Cette religion est vulnérable, parce qu’il ne s’agit pas d’une foi universelle. Comme son prédécesseur (le paléo-judaïsme), le judaïsme est une religion faite pour les Elus ; cette fois-ci, il s’agit des Elus de Mammon, et derrière lui, nous voyons le Grand Profanateur, l’Anti-Christ. Les Elus ne sont que quelques-uns ; les autres suivent cette hérésie, à l’encontre de leurs propres intérêts bien sentis.
L’universitaire californien Kevin McDonald a écrit, dissimulant mal son étonnement : « Les élites européennes, riches et puissantes, n’ont pas conscience de leur propre intérêt, ou elles ne l’évaluent pas à sa juste valeur. Elles agissent dans le sens de la subversion des intérêts ethniques de leur propre peuple… Une des raisons tient au fait que ces Occidentaux appartenant à l’élite sont capables de vivre dans des communautés grillagées, isolées du reste du monde, ignorant totalement leurs semblables ethniques. » Il n’a pas compris que les « puissantes élites européennes » contemporaines imitent les attitudes traditionnelles des juifs : elles vivent dans des « communautés fermées », tout comme les juifs vivaient dans des ghettos [historiquement, le ghetto juif était une « communauté fermée » privilégiée, comme la colonie européenne dans la Shanghaï pré-communiste, a écrit Jabotinsky] et ils ne considèrent pas les gens ordinaires comme faisant partie de leur propre espèce. Telle est la voie néo-juive vers le succès, car les néo-juifs n’ont ni semblables ethniques, ni patrie.
Il est rare que la copie soit aussi réussie que l’original. Le poète soufi Jalâl ed-Dîn al-Rûmî raconte une histoire étrange d’une servante copulant allègrement avec un âne : elle avait recours à une aubergine pour rendre la taille énorme de l’animal compatible avec ses dimensions humaines. Sa maîtresse remarqua son manège et décida de l’imiter. Mais elle ne recourut pas aux services magiques de l’aubergine ; elle fut déchirée à la première tentative et en mourut. De la même manière, les néo-juifs n’ont pas remarqué le soutien tout familial que les véritables juifs s’apportent mutuellement ; ils n’ont prêté attention qu’aux traits apparents du comportement juif, c’est-à-dire à leur mépris pour la société indigène. C’est pourquoi ils sont appelés à souffrir autant que la maîtresse écervelée de la servante roublarde : ils sont voués au déclin et à la destruction de leur société, n’ayant plus rien à quoi se raccrocher.
La remarque formulée par McDonald peut être interprétée comme la prise de conscience de la trahison du peuple dont se rendent responsables les élites. C’est exact : l’URSS s’étant effondrée à cause de la trahison de ses élites, le processus se renouvelle aujourd’hui, en Occident. Si la Guerre contre l’Islam se déroule tellement mal, pour les Etats-Unis et Israël, c’est parce que les élites locales, indigènes, mobilisées par leur Eglise, ne succombent pas à la tentation de la trahison totale. Une telle trahison n’est pas ‘comme il faut’, dans le Dâr al-Islâm ; c’est ainsi…
Nous sommes capables de séparer les Elus des égarés mais, tout d’abord, il nous faut franchir quelques lignes de défense de l’ennemi. La plus extérieure des fortifications du néo-judaïsme, c’est son déni affiché d’être une religion. Ce leurre fut utilisé par le Communisme ; et il finit par causer sa fin. La deuxième fortification, c’est la présentation de la religion comme une « affaire privée, qui ne regarde absolument pas autrui ». Leur jihâd diffère du noble Jihâd du Prophète Mahomet : au lieu de proclamer leur foi, les néo-juifs essaient de l’imposer par la ruse. Les fausses bannières du « christianisme » bushite ornent les créneaux de la troisième.
Jusqu’ici, le néo-judaïsme l’a emporté, en battant ses ennemis, l’un après l’autre. Aujourd’hui, nous devons, tous, nous unir. En termes cabalistiques, nous devons collecter les étincelles divines qui se sont dispersées lorsque les Vaisseaux furent brisés par l’insoutenable puissance de la Lumière divine [Shevirat Keilim]. Ce faisant, nous reconnaîtrons les forces et tendances positives [pour le Christ et la Vierge] de notre oikouménè, et nous les fédèrerons, tout en déconstruisant les artifices de l’ennemi.
Le schisme entre gauche et droite a été imposé par l’ennemi : il nous incombe de le dépasser. La Gauche et la Droite font référence à un univers unidimensionnel : il est évident que notre monde a plus d’une dimension ! L’analyse des pratiques politiques judaïques enseigne que les juifs ne surestiment pas, eux, la dualité gauche / droite : le chef du parti Meretz (qui est un parti de gauche), Yossi Sarid, a fait les éloges du leader assassiné du Parti d’extrême droite Judéo-Nazi, Rahavam Zeevi. Israël ne représente en rien l’unique exception : les juifs républicains les plus militants – les néocons – ont exprimé leur détermination à retourner leur veste et à se faire néo-libéraux, au cas où Kerry remporterait les élections présidentielles américaines.
[ Voir : Going Back Where They Came From, par Patrick J. Buchanan
lien : http://www.antiwar.com/pat/?articleid=2371 :
« Si nous devons faire cause commune avec les libéraux les plus faucons et nous battre contre les conservateurs, cela me va parfaitement », a déclaré William Kristol au New York Times. L’éditorialiste du Weekly Standard a ajouté que les néoconservateurs pourraient tout simplement quitter la Droite et se convertir au néolibéralisme. Déclinant ses préférences politiques, Kristol a ajouté : « Je préfèrerais Bush à Kerry, mais je préfèrerais Kerry à Buchanan… Si vous lisez les derniers numéros du Weekly Standard, vous y trouverez plus de points communs avec les faucons libéraux qu’avec les conservateurs traditionnels. »
Certes. Mais étant donné que John Kerry soutient l’avortement, l’augmentation des impôts, le mariage homosexuel, la nomination de libéraux à la Cour Suprême, et que son électorat se situe à gauche de Teddy Kennedy, comment un Kristol peut-il le préférer aux autres conservateurs ? Simple. Il y a : a) la guerre, et b) Israël… ]
Notre réponse sera un peu plus élaborée. La Gauche et la Droite ne sont que des positionnements sur l’axe social, aussi important ces positionnements soient-ils. Mais il existe deux autres axes : l’Axe de l’Esprit, et l’Axe de la Terre. Dit autrement : l’Axe du Christ, et l’Axe de la Vierge Marie. Ensemble, ils forment la croix tridimensionnelle décrite par Guénon dans son Symbolisme de la Croix. Nos ennemis sont capables de s’unir, en ignorant la division Droite-Gauche, parce qu’ils sont unis, dans leur négation du Christ et leur rejet de la Vierge. De la même manière, nous devons être capables de nous unir, avec d’autres, se situant sur l’axe de l’Esprit et sur l’axe de la Terre, en dépit de nos éventuelles divergences en matière sociale.
Si nous prenons l’Axe de l’Esprit, il y a une dichotomie entre les croyances universelles des trois grandes Eglises et les cultes exclusivistes. « La religion n’est pas l’affaire privée d’individus ayant une disposition spirituelle », a écrit Panarin ; « L’Eglise est garante de valeurs, elle incarne une autorité alternative – supérieure – située largement au-dessus de celle des changeurs. Elle doit avoir le pouvoir d’exclure la beauté féminine, l’amour, les convictions et la terre des agiotages de la bourse des valeurs. » C’est la raison pour laquelle nos ennemis combattent les Trois Eglises aussi impitoyablement. Dans la société contemporaine, tout le monde peut dire n’importe quoi au sujet des Trois Eglises, mais il ne doit absolument rien dire, sinon du bien, du judaïsme, prototype du néo-judaïsme.
« La pratique sacrée juive des meurtres d’enfants » : vous ne trouverez jamais un article portant un titre de ce genre, nulle part, dans notre monde « antisemitrein », en dépit des centaines d’enfants palestiniens assassinés par les juifs, durant ces quelques dernières années. Mais vous lirez bel et bien l’article ci-après, dans une respectable revue juive :
« La pratique sacrée musulmane de la décapitation »
The Sacred Muslim Pratice of Beheading
par Andrew G. Bostom
in FrontPage Magazine.com, 13 mai 2004
Les réactions à la grotesque décapitation jihadiste d’un énième « juif infidèle », M. Berg, ont clairement établi que nos intellectuels sont, soit dangereusement mal informés, soit tout simplement non désireux d’admettre cette horrible réalité : de tels meurtres sont conformes aux pratiques sacrées du jihâd, ainsi qu’aux attitudes islamiques face à tous les infidèles non-musulmans, et en particulier, les juifs : ces pratiques et attitudes remontent au septième siècle, et le Prophète Mahomet en a donné personnellement l’exemple.
Toute attaque est permise, contre les Eglises et leurs icônes sacrales, et une parodie en a même été faite par une association d’étudiants juifs, en France, l’UEJF. En France, les tribunaux admettent des plaintes juives exigeant que l’on fasse taire les cloches des églises ; le voile musulman représente un autre exemple bien connu. En Palestine, la semaine dernière, la police a effectué une incursion à l’intérieur de la cathédrale anglicane, et elle a emmené Mordechaï Vanunu, qui y avait trouvé refuge. Nous devons mobiliser les Eglises, et en défendre l’esprit.
Le communisme a représenté une tentative d’établir une nouvelle chrétienté universelle, mais sans le Christ. Bien que certains penseurs de droite insistent sur l’ «origine judaïque » du communisme, il s’agissait d’une idéologie anti-judaïque et universelle. Hélas, les communistes ont utilisé le rasoir d’Occam avec beaucoup trop de vigueur, et le communisme en mort d’hémorragie. Nous devons adopter les survivants de son effondrement, et leur donner une place dans nos rangs.
Si nous prenons maintenant l’Axe de la Terre, il y a une différence entre les autochtones et les errants. Yuri Slezkine [1] a proposé de les appeler les Apolloniens et les Mercuriens, la société apollonienne « étant constituée de paysans, de guerriers et de prêtres » ; tandis que la société mercurienne est faite « de messagers, de marchands, d’interprètes, d’artisans, de guides, de guérisseurs et autres transfrontaliers ». Il fait le parallèle entre cette distinction et la dichotomie entre juifs et Gentils, et il observe : « Les juifs sont mercuriens, alors que les Gentils sont apolloniens. Dans le monde moderne, nous sommes tous devenus plus mercuriens, c’est-à-dire plus juifs, et les Mercuriens de tout temps – les juifs – sont plus doués en mercurianisme que quiconque. »
Naturellement, ce « nous tous » du professeur Sezkine et de ses collègues de Berkeley et de Moscou, ne représente sans doute pas les paysans californiens ou moscovites… Compte tenu de cette réserve, il faudrait reformuler sa thèse : pour réussir, à l’ère du Kali Yuga, il faut adopter les qualités juives et devenir un néo-juif. Ces « qualités juives », d’après Slezkine, sont : « la mobilité, l’inquiétude, le déracinement, la capacité à rester étranger, en ne se mêlant pas aux autres, en ne se querellant pas avec les autres, en ne partageant jamais ses repas avec les autres – en se contentant de faire, d’échanger, de vendre – et, si possible, de voler – tant des objets que des concepts. » « Rester à l’écart » implique l’absence de compassion ; « ne jamais partager ses repas » implique le non-partage de la foi, « ne pas se quereller » implique le fait de tirer profit des guerres des autres, « le déracinement » conduit à la tendance (qu’ont les juifs) à déraciner leur entourage.
De fait, les néo-juifs n’ont aucune compassion, ils tirent profit des guerres que se livrent entre eux d’autres qu’eux, et ils n’ont ni racines ni pitié ; cet idéal a été décrit par Jacques Attali, qui aspire à un monde composé de nomades totalement déconnectés de tout enracinement et de tout terroir. On le voit : il faut absolument ramener les Mercuriens à leur bercail, aux marges de la société.
Ces qualités ne sont nullement « raciales ». De fait, Karl Marx et Simone Weil, Ludwig Wittgenstein et Otto Weininger sont pour nous de bons exemples de camarades d’armes : ils ont fourni des outils efficaces au discours anti-judaïque contemporain. Ils ont démontré que la « tendance judaïque » est une tendance idéologique et théologique, et qu’il ne s’agit en rien d’une quelconque « caractéristique ethnique ». L’immense publicité – pour ne pas dire la quasi promotion – faite aux crimes d’Hitler par les médias judaïques n’est qu’un outil destiné à obscurcir cette distinction : ils veulent nous inculquer l’idée que cet antisémitisme non inspiré et biologique et cet avatar monstrueux d’une lutte séculaire contre l’esprit judaïque sont la règle, alors qu’ils étaient l’exception.
Tout en rejetant le racisme, nous pouvons tout aussi bien rejeter l’anti-racisme, car, de nos jours, il s’agit d’un mot de passe recouvrant une attitude extrêmement anti-autochtone. En vain les amis de la Palestine tentent-ils d’utiliser ce concept dans leur lutte en vue de l’égalité en Palestine / Israël. Bien que toute idée puisse être utilisée de différentes manières, et non une seule, l’anti-racisme est en réalité récupéré et aiguisé en vue du combat néo-judaïque contre les sociétés indigènes cohésives. Aujourd’hui, ils aimeraient l’utiliser contre Guatémoc ou Boadicée, et ils l’utilisent déjà, contre Mugabe. L’anti-racisme est un déni opposé à l’autochtone de son droit à décider de son avenir ; c’est un outil qui sert à séparer l’Homme de son habitus naturel. Ce concept délégitime les objections à l’inondation d’une terre par un flot d’immigrants détruisant le tissu social.
Théophile d’Obla a noté que « L’antiracisme contemporain, ainsi que le concept de droits de l’homme, ne sont pas des principes permettant de lutter contre l’exclusion, et par conséquent de protéger la Personne Humaine. C’est, bien au contraire, au nom de l’assimilation et de la dilution dans un Tout informel que ces concepts sont portés au pinacle de la culture dominante ».
L’Holocauste [des juifs] est un shibboleth [2] des Néo-Elus. Il a une fonction sociale, utilisable afin de jeter la suspicion sur les majorités traditionalistes indigènes : sauf s’ils sont désarmés, transformés en « sociétés ouvertes », leur Etat sapé et leur économie privatisée et vendue aux trusts américains, elles sont bonnes pour la prochaine charrette de l’holocauste à venir. Panarin, ce penseur soucieux des questions sociales, écrit : « Quiconque accepte l’idée que l’Holocauste est l’événement historique le plus important de tous les temps est bien capable de déclencher la guerre civile contre la majorité traditionaliste et de devenir membre d’un groupe partisan de la mondialisation ». Mais l’Holocauste a, également, une valeur théologique, cet événement étant proposé aux croyants comme un succédané de la Crucifixion.
Le mantra des droits de l’homme est un constituant important du néo-judaïsme. Il est utilisé pour saper les intérêts d’une société donnée. Les néo-juifs ont hérité de leur ancêtre idéologique médiéval une vision particulière de la société qui les entoure, qu’ils perçoivent comme une société-hôte – une société à laquelle ils n’appartiennent pas ; une société qui leur sert de proie. Il y a une contradiction réelle entre les droits d’un individu tel celui-là et le droit de la société ; le néo-judaïsme délégitime constamment les droits de la société [hôte]. Ainsi, le droit, pour un Khodorkovsky ou autre Berezovsky, de vendre sa compagnie pétrolière à un maquereau occidental, est plus important que le droit, pour la société russe, d’assurer à tous ses membres le chauffage, durant l’hiver. Ainsi, le droit d’un maquereau à importer de la pornographie ou à exporter des femmes vers des bordels est plus important que le droit d’une société à protéger tant ses femmes que sa moralité.
Conclusion
L’Etat juif d’Israël est devenu la bannière de l’ennemi : il faut le démanteler. Les citoyens « juifs » d’Israël sont déchirés entre deux loyautés : la loyauté à la terre et la loyauté au peuple juif. Cette deuxième loyauté les empêche de devenir Palestiniens ; il faut donc s’en débarrasser. Nous approuvons les citoyens israéliens qui demandent à leur Cour Suprême de ne plus être qualifiés de « juifs » [Sur leur carte d’identité, la nationalité israélienne n’existant pas ! ndt] Pour un peuple fondamentalement irréligieux, ce mot a pris le sens d’une loyauté envers la Juiverie mondiale. Leur destin est de vivre avec leurs frères palestiniens, qui les accepteront pour frères. Une petite minorité de juifs ultra-orthodoxes pré-sionistes en Palestine ont prouvé leur adhésion à la tradition : il faut protéger ces juifs, qui représentent un héritage et un témoignage ; leur sort doit être confié à la décision des puissances spirituelles.
Les Palestiniens sont l’épitomé d’un peuple autochtone en train d’être déraciné par des immigrants juifs. Ils incarnent le dernier katechon, pour reprendre le terme de Saint Paul dans son deuxième Epître aux Thessaloniciens. Ils représentent le dernier bastion de notre héritage sacral ; ils sont les gardiens d’une tradition holistique antérieure à sa division entre les Trois Eglises. Ils sont les victimes paradigmatiques de ceux qui font leurs achats à l’étranger pour casser les prix : ces travailleurs sont en cours de marginalisation, et on les remplace par des mercenaires du travail. Aussi cette guerre, en Palestine, est-elle notre guerre, sur ses trois axes, à égalité : il s’agit de la guerre de l’autochtone contre un pouvoir éradiquant [au sens de : déracinant] ; c’est une guerre menée par des Eglises universalistes contre les ennemis du Christ ; c’est une guerre de paysans et de travailleurs, de combattants et de prêtres contre les marchands du Temple. C’est aussi une guerre symbolique : ce qui est en jeu, c’est la question de savoir si le néo-judaïsme va vaincre, à l’échelle mondiale, ou perdre, à l’échelle globale. Il s’agit là de la guerre la plus décisive du siècle. Et son issue décidera de ce que nous réserve le futur.
[1] The Jewish Century, Princeton University Press, 2004http://www.almumni.berkeley.edu/Alumni/Cal_Monthly/November_2004/QA-_A_conversation_with_Yuri_Slezkine.asp
[2] Terme qui identifie quelqu’un comme un membre d’un groupe « in », intégré. La raison d’être d’un shibboleth, c’est l’exclusion, tout autant que l’inclusion : une personne dont la façon de parler viole un shibboleth se fait repérer comme n’appartenant pas au groupe, dont elle se fait immédiatement exclure.