Israel Shamir

The Fighting Optimist

Les deux sœurs

L’Eglise et la Synagogue – ces deux sœurs – se disputent depuis tout temps le titre d’héritière légitime de l’Alliance reçue par Abraham, puis Moïse. Ce n’est pas là disputation théorique et abstraite réservée à des théologiens : la victoire de l’idée juive ne pourrait que parachever la prise de contrôle néolibérale et mondialiste de l’Europe et de l’Amérique. La question de la relation entre judaïsme et christianisme tourne autour du problème de la Supercession.

Toutefois, l’Eglise catholique a produit, récemment, une doctrine dangereuse : celle de « la Supercession s’accompagnant de la Coexistence », laquelle énonce, en substance, que, bien que supercédée par la Nouvelle, l’Ancienne Alliance n’a pas été vidée de son contenu.  
Si cette théorie est exacte, alors il y a deux Israëls : un Israël de l’Ancienne Alliance et un Israël de la Nouvelle Alliance. Il s’agit là, bien entendu, d’un non-sens théologique.  
En adoptant cette doctrine, on ne ferait qu’adopter l’approche juive, pour laquelle le Christ aurait été le fondateur de la religion des goyim. 

L’année dernière, tant était douloureuse sa diffusion pour un habitant de la Terre sainte, rien ne m’a causé autant de peine que ce simple document intitulé « Réflexions sur l’Alliance par la Conférence américaine du Synode des Evêques » (63). Sans doute certaines personnes naïves attendent-elles la fin du monde, dans la version haute en couleurs de la Révélation, avec dragons vivants et monstres à gogo. Mais à chaque génération, ses signes – la nôtre a choisi la bureaucratie. Le langage terne et bureaucratique de ces Réflexions ne parvient toutefois pas à dissimuler ce qu’en réalité, elles sont : une apostasie de l’Eglise et un reniement du Christ.

Entre autres choses, ces Réflexions énoncent, en effet :

« Alors que l’Eglise catholique considère l’acte rédempteur du Christ comme central dans le processus général du salut pour l’humanité, elle n’en reconnaît pas moins que les juifs habitent déjà une alliance salvifique avec Dieu. Toutefois, l’Eglise reconnaît aujourd’hui que les juifs sont aussi appelés par Dieu à préparer le monde au royaume de Dieu. Leur témoignage du Royaume, qui n’a pas commencé avec l’expérience ecclésiale du Christ crucifié et élevé aux cieux, ne doit pas être obéré par le désir de les voir se convertir au christianisme. Le témoin privilégié qu’est le juif doit être soutenu, si les catholiques et les juifs sont véritablement, comme l’a envisagé le Pape Jean-Paul II, « mutuellement une bénédiction les uns pour les autres ». Cela est en accord avec la promesse divine, exprimée dans le Nouveau Testament, selon laquelle les juifs sont appelés « à servir Dieu sans crainte, en sainteté et en justice devant Dieu pour l’éternité » [Luc 1:74-75]. 

Dit simplement : les Réflexions nient la Mission du Christ et de Saint-Paul ; elles réduisent le christianisme à l’état de foi de seconde zone pour les goyim. Les juifs sont déjà sauvés et ils n’ont donc nul besoin du Sauveur – Caïphe pourrait répéter ces paroles sans aucune hésitation. Si les Gentils veulent imiter les juifs, en reconnaissant leur supériorité innée, grand bien leur fasse, c’est leur problème. Pour le Synode, le Christ est mort en vain, et Saint-Paul a combattu pour rien. Lors de la confrontation décisive d’Antioche, les émissaires de l’Eglise de Jérusalem avaient  raison, Saint-Paul et Saint-Pierre avaient tort. C’est par un véritable Traité de Capitulation qu’on a voulu délibérément mettre fin au combat bimillénaire entre l’Eglise et la Synagogue. J’ai la profonde conviction que les Réflexions sont erronées, pour plusieurs raisons :

1 – C’est un acte de cruauté envers les juifs. Les juifs souffrent réellement d’être dépourvus de la grâce, laquelle ne peut provenir que de l’intercession du Christ. Les mouvements messianiques des juifs, leurs menées politiques, leurs complots, le sionisme, leur engouement pour le pouvoir et l’argent, tout cela découle de leur désir subconscient de grâce et de communion en le Christ. Oui, sans qu’ils le sachent, les juifs désirent le Christ. Si on leur dit qu’ils n’ont pas besoin du Christ, cela ne pourra que renforcer leur rejet aveugle et opiniâtre du seul remède qui pourrait les sauver.

2 – C’est un acte de discrimination à l’encontre des musulmans, nos frères, qui aiment Jésus Christ et Sa Mère, autant que nous le faisons.

3 – C’est cautionner l’idéologie juive et son « droit contractuel et éternel des juifs à posséder la Terre sainte » – une idéologie qui cause tant de sang versé et l’éradication de la mémoire du Christ de Sa terre.

4 – C’est une trahison des chrétiens d’origine juive, ces Apôtres et ces Martyrs, morts en professant leur foi en Christ. Si les saints Martyrs avaient pu reprendre à leur compte les propos des Réflexions, aucun n’aurait été martyrisé, pas même le Christ, et certainement pas Saint-Paul, ni Saint-Pierre.

5 – C’est une trahison des chrétiens d’origine gentille, car cela les place dans la position éternelle de croyants de seconde classe, de gens qui ont encore beaucoup à faire avant d’être considérés – presque – à l’égal des juifs.

6 – C’est un rejet de la mission du Christ. Le judaïsme rabbinique et le christianisme se sont scindés au sujet de la relation du peuple élu au reste de l’humanité. Jésus a fait de tous ses fidèles, qu’ils soient gentils ou juifs, le peuple élu, le peuple de Dieu. Il a effacé la différence entre juifs et Gentils. Jésus, tel Prométhée, a apporté le Feu Sacré de la Grâce à l’humanité, tandis que ses adversaires, eux, voulaient le garder pour eux-mêmes. Il s’est comporté tel un prince qui aurait ennobli tout son peuple, tandis que la vieille noblesse s’est révoltée contre Lui et Lui a dénié Son droit souverain à anoblir qui Il veut. Dans la parabole du Vignoble, Il proclame Son droit à donner la même récompense au premier comme au dernier des serviteurs. Le Synode Lui a dénié ce droit. 

7 – C’est le déni de la Divinité du Christ. En avalisant la fausse prétention des juifs selon laquelle le Christ serait le Messie attendu par eux, les évêques ont rejeté la Divinité, car les juifs  n’attendent pas un Sauveur Divin. Le Christ est le Messie de l’Ancien Testament, certes. Mais cela, les juifs ne l’ont pas compris. Et ils ne le comprennent toujours pas.

8 – C’est le déni de la Mission de Saint-Jean Baptiste. Si un juif contemporain n’a pas besoin d’être baptisé, alors les juifs de l’antiquité n’avaient a fortiori pas besoin de l’être, et cela valait aussi pour Jésus Christ. 

9 – C’est la fin de la Mission en direction des juifs, car si l’Eglise prône que les juifs n’ont pas besoin d’être baptisés, ils ne le seront jamais. Pas dans l’Eglise catholique, en tous cas.

10 – Cela aura des répercussions funestes pour le tissu social de la chrétienté. Le Christ a aboli le privilège de l’Election Divine en accordant cette élection à tous ceux qui désirent y accéder. De manière très générale, le judaïsme et le christianisme étaient en conflit, car ils suivaient deux modèles différents : celui de la suprématie, pour le premier cité, et celui de la fraternité, pour le second.

11 – Un processus similaire a été constaté en Inde, où le bouddhisme, fondé sur l’égalité, a été supplanté par l’hindouisme, plus ancien et fondé sur le système des castes – quels qu’aient pu être, par ailleurs, ses succès. Depuis lors, l’Inde, empêtrée dans le système des castes, a décliné spirituellement et matériellement. Inéluctablement, la Chrétienté connaîtrait le même sort. 

12 – L’Eglise doit réévaluer son attitude vis-à-vis des juifs. Son attitude conciliante actuelle est due à l’Ascension des juifs, phénomène sans précédent trouvant son expression dans le mantra des « trois grandes religions monothéistes ».  
Du point de vue théologique, cela n’a aucun sens, car le concept juif du Dieu tribal d’Israël a beaucoup plus à voir avec le zoroastrisme qu’avec les religions universelles.  
Cela n’a aucun sens, non plus, du point de vue historique, car les juifs ont toujours constitué une constellation de petits groupes sociaux au sein de civilisations autres.  
Cela n’a aucun sens démographiquement, car il y a moins de juifs dans le monde que de Jamaïcains.  
Cela n’a pas de sens quant à la culture et à la contribution à la civilisation mondiale, les juifs se situant plus vraisemblablement, à cet égard, au niveau des Tchèques ou des Gallois, et certainement pas de la puissance de la Chrétienté ou du Dâr ul-Islâm.  
Cela n’a qu’une seule et unique explication : la communauté juive a autant d’argent et de pouvoir qu’un milliard de Chrétiens ou un milliard de musulmans.  

13 – Pour les Chrétiens (par opposition aux juifs et aux calvinistes), la richesse et la puissance ne sont en rien des preuves de Bénédiction Divine. La richesse et le pouvoir peuvent être conférés par l’adversaire du Christ, le Prince du Monde, lequel peut tout donner à ses adorateurs, à l’exception de la Grâce.  
Dans une dispute qui se poursuit depuis des millénaires, le Prince du Monde essaie de prouver que les hommes préfèrent l’avoir lui, avec la fortune et sans la grâce, à Dieu avec la grâce, mais sans l’argent. Une fois choisis (élus) par Dieu, les juifs sont devenus l’instrument préféré du Prince du Monde – cela, on le constate, quotidiennement, en Palestine. Telle est l’origine et la signification de leur Ascension  

14 – Aujourd’hui, les juifs font à la Chrétienté ce que les Etats-Unis ont fait à l’Union soviétique. En dépit de discours doucereux de rapprochement et de coexistence, ils essaient d’en saper les fondations. Ce n’est pas un effet du hasard, si ces Réflexions ont été rédigées dans la ville des scandales sexuels, Boston. Pour poursuivre notre image, les Réflexions conduisent à la Perestroïka. Si leurs auteurs ne sont pas arrêtés dans leur élan, l’effondrement de l’Eglise est inévitable.

15 – S’il doit n’y avoir aucune place pour la violence dans les relations intercommunautaires, la lutte idéologique, elle, ne devrait jamais s’arrêter. L’Eglise devrait rejeter à haute et intelligible voix les idées exprimées dans les Réflexions. Les relations entre juifs et chrétiens sont celles qui existent entre compétiteurs, et les juifs n’ont jamais renoncé à leur vieux rêve de défaire leurs rivaux. Il est grand temps pour l’Eglise de cesser de s’excuser et de répliquer à l’adversaire en retournant contre lui une force égale.

L’Eglise orthodoxe a échappé au problème en omettant tout simplement l’idée de supercession. La Nouvelle Alliance est en tous points semblable à l’Ancienne, celle d’Abraham et de Moïse ; le Christ a admis les Gentils dans l’Alliance, mais celle-ci est restée identique. « L’Alliance conclue par Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob est la même Alliance que celle nouée par l’intercession du Christ tant avec les juifs qu’avec les non-juifs parmi ceux qui crurent en Lui. Etant donné  qu’il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a qu’une seule Alliance » (64). 

Les juifs, qui ont rejeté le Christ et ont aussi rejeté l’Alliance sont EXCLUS de la seule et unique Alliance. 

« Dès lors que Dieu, par l’intercession du Christ, a ouvert son Alliance aux Gentils, ceux, parmi les juifs, qui ne considèrent pas appartenir au même Israël aimé de Dieu que les Chrétiens pieux de toutes les autres nations n’appartiennent pas non plus à Israël et ils ne participent pas de l’Alliance divine. Il n’y a qu’une seule manière de participer de l’Alliance : c’est croire qu’il n’y a qu’un seul Israël, une seule Alliance, une seule foi, dès lors qu’il n’existe qu’un seul Dieu. Il ne saurait y avoir deux Israëls, deux Alliances, ni a fortiori plus, de même qu’il ne saurait y avoir deux Dieux, ni a fortiori plus (65) » 

Tout en adoptant une terminologie différente, les Eglises apostoliques étaient unanimes : les juifs, qui ne veulent pas participer de la même Alliance avec Dieu que des non-juifs, rejettent, de ce fait, Dieu. 

Le mot « Israël » a deux significations. La première est « Peuple de Dieu », et les juifs (tels les Apôtres) qui ont choisi de participer d’une même Alliance avec les Gentils, y appartiennent. La seconde signification du mot « Israël » est « Rebelle contre Dieu », et les juifs qui, par hubris, ont refusé d’appartenir à la même Alliance, sont entrés en rébellion contre Dieu. 

Pour le comprendre, prenons l’exemple d’une ville où il n’y a qu’un seul hôtel qui admette tout le monde. Une personne, qui insiste pour demeurer dans un hôtel ségrégué finira par passer la nuit sur un banc public ; telle est la bonne logique de la théologie chrétienne.  Toutefois, il y a un hôtel concurrent, et il est géré par le Rebelle professionnel, le Prince du Monde. Tôt ou tard, le fier vagabond finira par trouver son chemin vers le Prince. 

Nous pouvons revenir, maintenant, à notre interprétation première. Dieu veut s’unifier à l’Homme au moins autant que l’Homme veut s’unifier à Lui. Dieu a choisi Abraham et il lui a enseigné l’union. Dieu a choisi Moïse, et celui-ci a tenté d’éduquer une tribu entière. Il a donné à Israël nombre de dons précieux, dont celui de la persuasion, afin que ses fils aillent diffuser la connaissance parmi les hommes. 
Mais Israël a été intoxiqué par les dons et l’élection reçus de Dieu et, au lieu d’adorer Dieu, il s’est tourné vers l’auto-adoration. Ayant rejeté Dieu, Israël est devenu un puissant instrument aux mains du Prince du Monde (Nous pouvons imaginer un jeu entre Dieu et Satan, tel qu’il est décrit dans le livre de Job : celui des deux qui gagnera cette partie d’échecs remportera l’âme de l’Homme). 

C’est alors que Dieu s’est incarné, en Israël, dans l’Homme. Il s’agissait d’une tentative divine de s’emparer de l’outil de Satan, de la même manière que Satan avait arraché son instrument à Dieu. Une fois encore, les juifs ont rejeté Dieu et ils l’ont tué, comme ces esclaves tuant le fils du propriétaire d’un vignoble dans l’une paraboles de l’Evangile. Mais l’humanité reçut, quoi qu’il en soit, la connaissance de Dieu. Les juifs rejetèrent Dieu, et Dieu punit les juifs en leur retirant Sa grâce. 

Sans grâce, l’Homme n’est qu’une nuisance pour lui-même et pour autrui ; être privé de la Grâce, c’est terrible. 

Mais le Prince du Monde peut tout donner, excepté la grâce, c’est pourquoi il passa une nouvelle alliance avec les rebelles sans grâce. Ils feraient sa volonté, et il les aiderait à réussir dans les questions matérielles.  
C’est là l’explication – effrayante – des succès terrestres des George Soros et autre Marc Rich, de l’Etat juif et des néoconservateurs, des oligarques russes et des néolibéraux, de Freud et de Milton Friedman, de Madeleine Albright et d’Henry Kissinger. On dirait que, quoi qu’ils entreprennent, ils réussissent : ils ruinent des pays et appauvrissent des nations, ils causent des guerres et justifient l’oppression, ils dénient le spirituel et encouragent des désirs charnels destructeurs.  
Cela fut particulièrement manifeste durant la contre-révolution néolibérale en Russie, lorsque sa richesse fut soudain arrachée au peuple russe par une poignée de businessmen très majoritairement juifs. Sept des huit plus riches oligarques russes sont juifs, et ils possèdent la plupart des médias et des ressources naturelles de la Russie.  
Je ne pouvais en croire mes propres yeux, mais j’ai dû l’admettre : les juifs ont pris une part majeure à ces événements. Les Protocoles (des Sages de Sion) devinrent la réalité pour de très nombreux Russes, en ces jours-là.  
C’était tellement choquant, pour des gens éduqués à rejeter cette idée, qu’un penseur russe proposa la seule issue possible, en proposant le concept d’une conspiration anti-juive visant à « coincer » les juifs. Mais l’idée de conspirateurs antisémites plaçant allègrement des milliards de dollars dans les poches juives est au moins aussi bizarre que l’idée d’un complot juif. 

L’Ascension des juifs, ou bien, disons-le avec moins d’emphase, le succès juif, pourrait-il n’être qu’un mirage concocté par notre imagination ? Afin de lever jusqu’au dernier doute, je recommande de lire la Préface de l’ouvrage de Kevin McDonald (66). Une autre bibliographie exhaustive est fournie par l’ouvrage The Fatal Embrace : Jews  and the State (67) [Etreinte fatale : les juifs et l’Etat). 

Récemment, le philosophe américain Michael Neumann, qui n’a pourtant pas froid aux yeux, (68) a tenté de montrer que ce pouvoir (des juifs) n’est pas aussi grand qu’on le dit, car « les juifs ne possèdent pas les entrailles de l’Amérique », écrit-il, « mais « seulement » ses médias ». 

Mais cela évoque le bon mot de Staline, qui demandait « Le Pape – combien de divisions ?… » 

Neumann relève, à juste titre, que ce sont les Américains anglo-saxons qui possèdent les « entrailles » de l’Amérique, depuis son pétrole jusqu’à son acier, alors que la part du capital juif n’est pas aussi importante. Puis, appliquant sans le dire le postulat marxien de la primauté des moyens de production, il conclut que les « Gentils » d’Amérique sont libres d’en faire absolument à leur tête, et que s’ils sont tellement aux petits soins pour satisfaire les désirs des juifs, c’est seulement parce qu’ils le veulent bien. 

Toutefois, cette idée de Marx est quelque peu datée, pour deux raisons. 

La première de ces raisons, c’est l’apparition du capital financier, qui dépasse largement la valeur réelle des « gisements » de l’Amérique : de l’ordre du décuple. Une compagnie de change, comme le fonds Soros, a plus de papier monnaie à sa disposition que n’importe quel trust du pétrole ou de l’acier. C’est la « pyramide » financière que nous connaissons depuis une quinzaine d’années. 

La seconde raison est plus fondamentale : les juifs, à mon avis, forment une église alternative d’Amérique et d’Occident. L’Eglise chrétienne n’a jamais été aussi riche que les grands féodaux, elle n’en a pas moins représenté un phare et un organisateur suprême de la société, pendant des siècles. 

Aujourd’hui, dans la nouvelle Eglise, les juifs forment la Nation des Prêtres, équivalent des Brahmanes de la civilisation hindoue. Après une longue lutte, les Brahmanes de l’Inde parvinrent à détruire les réalisations des bouddhistes, et c’est un processus semblable qui est en train de se dérouler aujourd’hui en Occident. C’est la raison de la complaisance de l’Amérique gentille pour les moindres souhaits des juifs. 

Neumann relève, avec raison, que les Américains qui se rebellent contre « le pouvoir juif » n’encourent aucun risque d’être fusillés demain matin à l’aube. 

Certes. Mais il y a une différence, de taille, entre une Eglise et les autorités d’un Etat. Par opposition aux révolutions menées contre l’ordre public, les rébellions contre l’Eglise sont moins fréquentes et elles réussissent, au demeurant, très rarement, car l’Eglise est l’élément le plus fondamental de la civilisation, au sens donné par Toynbee à ce terme. 

Une réfutation implacable de Neumann a été apportée par Jeffrey Blankfort, dont les essais ne laissent plus aucun doute possible quant à l’étendue du pouvoir juif aux Etats-Unis. Des recherches similaires ont été effectuées au sujet d’autres pays. Elles ont abouti au même constat.

On ne peut pas raisonnablement expliquer cet état de fait par l’ « intelligence des juifs », comme Kevin MacDonald a tenté de le faire. En effet, « Les derniers développements de l’histoire humaine ne peuvent pas s’expliquer de manière plausible par des causes matérielles et rationnelles. Derrière les personnages par trop humains des grands trusts, au-delà de la Cupidité capitalisée, au-delà du paradigme de la Domination, le Destructeur sans visage a fait son apparition sur Terre, à la manière de Lord Darth Vader sur la planète captive (69) ». Ces succès, en réalité, sont une preuve supplémentaire de la nature mystique du peuple juif, comme cela a été relevé par Sergei Bulgakov, un grand ami des juifs, qui écrit :

« Israël (au sens : le peuple juif) a rejeté le Christ, et il a été condamné à errer comme Agasfer et à combattre le Christ. C’est une image effrayante et fatale : d’un côté, Israël est persécuté par les nations chrétiennes ; de l’autre, Israël est un persécuteur – affiché, ou caché – du Christ et de la Chrétienté. Mais là n’est pas  le pire élément, dans le sort qui lui échoit. 

Le pire, le voici :  Israël, ennemi du Christ, est armé des instruments du Prince du Monde, dont il prend la place. Le pouvoir de l’argent – Mammon – est le pouvoir juif s’étendant sur le monde, en dépit du fait qu’une majorité de la juiverie vit dans la pauvreté… La nature spirituelle d’Israël est ambiguë : d’un côté, il est l’ennemi implacable du christianisme – Israël est le laboratoire où sont mis au point les poisons spirituels visant la chrétienté et le monde entier. De l’autre, la passion religieuse d’Israël ne se démentit pas. Israël est une chrétienté sans Christ – même contre le Christ – mais qui ne recherche que Lui et n’aspire qu’à Lui ». 

Cette explication a été généralement retenue durant des siècles, et il a fallu attendre les matérialistes du dix-neuvième siècle pour la voir rejeter. Nous avons été élevé dans ce déni, que nous avions fini par accepter pour dogme. 
  
Comme cet enfant, au zoo, qui regarde la girafe et ne cesse de répéter : « Mais, un animal comme celui-là, ça n’existe pas ! », j’ai ressassé nos explications matérialistes. Et ce n’est qu’après avoir pris conscience de l’échec que je suis tombé d’accord avec ce que les rabbins et les prêtres me disaient : l’histoire d’Israël est une manifestation du dessein divin. 

C’est vrai. 

Les tribulations d’Israël que nous avons décrites trouvent leur traduction dans le langage des Prophètes : « Israël a oublié Dieu ».

(63) Le 12 août 2002, les membres du Synode des Evêques pour les Affaires Œcuméniques et Inter-religieuses (Bishops’ Committee on Ecumenical and Interreligious Affairs – BCEIA), branche du Conseil National des Evêques Catholiques, a publié conjointement au Conseil National des Synagogues (National Council of Synagogues – NCS) le document intitulé « Réflexions sur l’Alliance et la Mission ». L’intégralité de ce document se trouve sur le site ouèbe de l’United Conference of Catholic Bishops.

(64) : Eglise orthodoxe et Question juive

(65) : Eglise orthodoxe et Question juive

(66) : Préface à la Première édition (broché) de The Culture of Critique : An Evolutionary Analysis of Jewish Involvement in Twentieth-Century Intelletual and Political Movements [La culture de la critique : analyse évolutionniste de l’engagement juif dans les mouvements intellectuels et politiques au vingtième siècle], par Kevin MacDonald : http://www.csulb.edu/~kmacd/

(67) voir un résumé à l’adresse : www.thornwalker.com/ditch/deadlyenemy.htm

(68) http://www.counterpunch.com/neumann01072003.html

(69) : Apocalypse Now 

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